Élections communales belges de 2018

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Électrices et électeurs, candidat.e.s et élu.e.s d'origine étrangère ou binationales.aux en Belgique
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Différenciation des modes de scrutin entre régions

Inscription des électeurs.trices étrangers.ères

Candidatures controversées

Anciens élus du Vlaams Belang recyclés dans des listes locales ou dans d'autres partis

A Beringen et à Grimbergen, deux ex-parlementaires qui avaient quitté le Vlaams Belang en 2015 après en avoir été élus de 1999 à 2014 menaient des "listes locales", après en avoir été eux-mêmes les n°1 aux élections précédentes, sous diverses dénominations, y compris quand elles s'appelaient "Vlaams Belang" ou "Vlaams Blok".

La première, Voluit ("Complètement"), menée par Bert Schofs avec le soutien de l'Open VLD, dont l'élue de 2012 figurait en deuxième place de la liste, les autres candidat.e.s étant des ex-VB, des ex-Lijst Dedecker, des ex-N-VA, des indépendant.e.s et des Open VLD.

La seconde, Vernieuwing ("Renouveau"), menée par Bart Laeremans avec le soutien tacite du VB, qui ne présentait pas de liste contre elle, et sur lequel un de ses assistants parlementaires a même été élu, avec en guise de réciprocité tout aussi tacite la non-présentation de liste concurrente aux élections provinciales, où le frère de Bart, Jan Laeremans, était candidat à la reconduction de son mandat. Il a d'ailleurs été réélu grâce à ses voix de préférence, son parti n'ayant obtenu que deux élus, et il occupait la troisième place.

Les deux listes ont été intégrées dans les nouvelles coalitions issues des urnes en 2018.

A Beringen au sein d'une majorité avec le CD&V et la N-VA contre le SP.A de l'ancien bourgmestre, Groen, mené par une mandataire d'origine turque ex-Open VLD, et le... Vlaams Belang, en tout cas la partie non recyclée par l'Open VLD.

A Grimbergen dans une coalition avec l'Open VLD et la N-VA contre le bourgmestre CD&V sortant, le SP.A, Groen et l'Union des francophones. Par contre, bien que sa liste soit arrivée en tête et qu'il ait totalisé le meilleur score personnel dans la commune, Bart Laeremans a dû se contenter d'un échevinat, le poste de bourgmestre ne lui ayant pas été concédé en raison de l'opposition de la direction nationale de l'Open VLD.

A Ninove, la situation était plus claire, une liste Forza Ninove (FN) est arrivée largement en tête, mais il ne faisait aucun dote qu'il s'agissait de la liste officielle du Vlaams Belang, seule la N-VA nationale a hésité un moment avant de refuser de soutenir la candidature de Guy D’Haeseleer au mayorat ou de s'abstenir de s'y opposer, jusqu'à ce qu'une vidéo trop crûment raciste datant de la campagne électorale refasse surface, brisant les ambitions du candidat-bourgmestre.

La polémique autour de ces trois situations a inspiré à des député.e.s ex-N-VA hostiles au cordon sanitaire une tribune dans le magazine-site nationaliste Doorbraak dans laquelle ils ont notamment rappelé qu'en 2012 les partis traditionnels, en compris le SP.A à Alost, n'avaient pas tant fait la fine bouche quand il s'était agi de participer à des coalitions avec la N-VA dont trois échevins étaient eux-même d'ex-élus ayant récemment quitté le Vlaams Belang: Karim Van Overmeire à Alost, Bruno Stevenheydens à Beveren et Luc Sevenhans à Brasschaat. Pour eux, la motivation de l'Open VLD à Grimbergen pour refuser de soutenir l'accession de Laeremans au poste de bourgmestre relevait du pur opportunisme, la tête de liste libérale voulant simplement y accéder lui-même en lieu et place du CD&V sortant[1].

Alors que le problème s'était déjà notamment posé à Schaerbeek en 2006 au VLD et en 2012 au MR, le seul cas médiatisé en 2018 de candidat issu de l'extrême droite sur une liste non extrémiste a été relevé à Courcelles chez DéFI[2], mais dans les trois cas (moins probablement pour celui de 2006) il s'agissait plutôt de situations de listes qui avaient peiné à trouver des candidats et n'avaient pas repéré ces intrus avant le dépôt des listes.

Schild en Vrienden

Après la diffusion le 5 septembre par la VRT d'un documentaire sur le groupe de jeunes d'extrême droite (dans la mouvance Pegida/AltRight) ultraraciste Schild en Vrienden (S&D), infiltré dans les milieux estudiantins et politiques[3], plusieurs candidats N-VA, CD&V et Open VLD ont soit été forcés à la démission soit ont démissionné d'eux-mêmes "pour ne pas embarrasser leur parti", certains semblent toutefois avoir eu des liens moins clairs avec S&D et ont été maintenus sur les listes, ceux sur les listes du Vlaams Belang ont été maintenus:

  1. Jeroen Bergers (7ème N-VA à Vilvorde), exclu du Conseil de la jeunesse flamande mais maintenu par la N-VA Vilvorde après qu'il ait affirmé n'avoir jamais adhéré aux idées de S&D[4]
  2. Jorden Dewachter (N-VA Puurs), démissionnaire[5]
  3. Stijn Everaert (N-VA Alost), démissionnaire[6]
  4. Werner Jansegers (Open Vld Lebbeke), maintenu[7]
  5. Dennis Laveaux (20ème N-VA à Maaseik), forcé[6]
  6. Thomas Maes (14ème CD&V à Stekene), démissionnaire[5]
  7. Olivier Paeshuyse (10ème N-VA à Retie), maintenu[7]
  8. Nick Peeters (N-VA Lubbeek), d'abord maintenu avec le soutien de Theo Francken[6], puis a démissionné le 12 septembre
  9. Igor Praet (18ème N-VA à Sint-Niklaas), forcé[6]
  10. Jan Vanhove (N-VA Dendermonde), maintenuErreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>..

Le premier, Gustave Mbonyumutwa, président de cette association, a été repéré en tête de liste de DéFI (ex-FDF) dans la petite commune de Saint-Georges-sur-Meuse (en province de Liège) et a été écarté fin août 2018 suite à l'intervention du député MR bruxellois Alain Destexhe auprès du président national de DéFI, Olivier Maingain.

Par contre, le CD&V et le cdH[8] ont soutenu leur candidat sur la liste cdH-CD&V à Schaerbeek, Mugabe Nizeyimana, membre depuis 2016 du conseil d'administration de Jambo, qui n'a en fin de compte pas été élu. Sa présence sur la liste suscita le 12 septembre une "Lettre ouverte à Benoît Lutgen et Wouter Beke, présidents du CDH et du CD&V, à propos de la présence de membres d’une organisation négationniste sur leurs listes" publiée dans Le Soir du 12 septembre 2018, cosignée par plusieurs organisations: Ibuka Mémoire et Justice Asbl – DRB Rugari, Diaspora Rwandaise de Belgique Rugari Asbl – CCOJB – Comité de coordination des organisations juives de Belgique – Collectif belge pour la prévention des crimes de génocide et contre les négationnismes. Le 14 septembre, une dépêche Belga tombait, "Un candidat cdH prend congé d’une asbl soupçonnée de nier le génocide rwandais".

Laure Nkundakozera Uwase ("Laure Uwase" sur Twitter et sur les affiches), militante active de Jambo et collaboratrice de Jambo News TV, n'a pas non plus été élue sur la liste CD&V à Denderleeuw, elle est devenue deuxième suppléante. Elle est la fille d'Anastase Nkundakozera, condamné pour génocide par les juridictions Gacaca, ainsi que l'a révélé le ministre d'État Olivier Nduhungirehe le 7 juin 2018 sur Twitter, sa mère Agnès Mukarugomwa est une propagandiste négationniste bien connue, ancienne militante du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement, le parti de Habyarimana[9].

Par contre, Theo(domir) Nsengimana[10], qui était déjà conseiller CPAS sortant, a été élu conseiller communal à Alost, toujours sur une liste CD&V. Ce neveu d'un "conseiller" de Juvénal Habyarimana, mort avec lui dans l'avion lors de l'attentat du 6 avril 1994 (en fait, il n'y avait parmi les Rwandais présents dans cet avion que trois militaires haut gradés, un ambassadeur et son médecin personnel), semble être un adepte de la thèse négationniste du "double génocide": dans une interview au Laatste Nieuws en 2014 il expliquait que "ma mère a été tuée par balles, trois mois plus tard c'était le tour de mon père, et ma grand-mère aussi a été assassinée pendant le génocide, seulement parce qu'un des membres de notre famille se trouvait dans cet avion[11]". Rappelons que le génocide rwandais perpétré par des extrémistes du "Hutu Power" visait les Tutsis en tant que groupe ethnique et les Hutus modérés. Il a par ailleurs été l'initiateur avec Albert Rukerantare[12] de la campagne "Trop c'est trop", une "action de sensibilisation contre la proposition du Procureur du TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda) de transférer des procès de ce tribunal devant la juridiction rwandaise". Campagne à laquelle était associé la principale organisation révisionniste/négationniste en Belgique, le "Centre de Lutte contre l'Impunité et l'Injustice au Rwanda" (CLIIR), organisateur de la commémoration annuelle de l’assassinat de Juvénal Habyarimana, qualifié en 2013 par La Libre Belgique de "les familles des génocidaires et des négationnistes rwandais".

Cadres, militant.e.s, sympathisant.e.s et collabos de l'AKP

Cadres, militant.e.s, sympathisant.e.s et collabos du MHP

voir aussi Loups gris en Belgique

La première polémique de 2018 au sujet de l'infiltration des Loups gris dans les partis politiques belges date de mai avec la participation d'élu.e.s SP.A, CD&V et Groen à une marche des Loups gris à Heusden-Zolder[13].

En septembre, un candidat Groen, ex-SP.A depuis peu, sur la liste Ecolo à Saint-Josse a suscité la polémique après que des photos issues de sa page Facebook aient été diffusées où il apparaissait faisant le signe des Loups gris, ou la main sur les épaules de personnes faisant le même signe. La tête de liste Ecolo, Zoé Genot, a annoncé qu'elle le maintenait quand même sur la liste.

Début octobre, en réaction au reportage sur l'infiltration de militant.e.s d'extrême droite de l'association Schild en Vrienden dans ses rangs (et dans ceux d'autres partis flamands), la N-VA a diffusé un petit film sur YouTube pour dénoncer la présence sur les listes des autres partis de [14][15]. Cela a été rapidement suivi de prises de position en sens divers des partis concernés. La N-VA a reconnu en fin de vidéo que les Loups gris réussissent à "mouiller" des candidat.e.s comme le président de la Chambre des Représentants Siegfried Bracke, tête de liste de ce parti à Gand[16]

  1. Be.one
  2. CD&V: Safiye Calinalti (Lokeren[17]), Hilâl Yalçin (présidente du CPAS de Beringen, ancienne députée fédérale, qui a déclaré que le MHP n’est pas un parti d’extrême droite ou fasciste, tel qu’il est souvent dépeint: « Il s’agit plutôt de la version turque de la N-VA »[13])
  3. Groen: Muhammet Oktay (échevin à Houthalen-Helchteren[13])
  4. Open VLD: Yahya Degirmenci (Lier[18])
  5. SP.A: Engin Özdemir (échevin à Heusden-Zolder[13])

Candidat.e.s inculpé.e.s, condamné.e.s, mis.es en cause dans des dossiers judiciaires

voir e.a. Karim Fadoul, "Candidats condamnés, inculpés, mis en cause à Bruxelles: comment les partis gèrent les différents cas?", RTBF Info, 10 octobre 2018

et pour 2012 "Candidats au-dessus de tout soupçon (FDF, MR, PS, CDH, à compléter...)", Tractothèque

Listes islamiques, d'allochtones etc.

Les annonces de création et/ou de candidatures de listes islamiques ou d'allochtones d'origine non-européenne sur le modèle de Denk aux Pays-Bas ont été fort médiatisées en 2018. Toutefois, au bout du compte, ces partis n'ont réussi à présenter des listes que dans un nombre très restreint de communes[19], ce avec un nombre de candidat.e.s par liste parfois réduit à un, ou à deux en région bruxelloise où les listes étaient contraintes de présenter deux candidat.e.s de sexes différents, un député régional wallon avait proposé d'adopter la même mesure dans cette région, mais elle n'a en tout cas pas été adoptée à temps pour ces élections-ci.

  1. Molenbeek Act: 1 liste (Molenbeek, 40 candidat.e.s)
  2. Be.one: 7 listes communales + 1 liste de district (Gand, 25 candidat.e.s, Sint-Niklaas, 6 candidat.e.s, Anvers, 10 candidat.e.s - + dans le district de Deurne, 1 candidate -, Malines, candidat.e.s, Beringen, 5 candidat.e.s, Houthalen-Helchteren, 3 candidat.e.s, et Zutendaal, 1 candidate mais la liste porte son nom, pas celui de Be.one)
  3. Democratisch-Solidair Appèl: 1 liste communale + 5 listes de districts + 1 liste à la province (Anvers, 37 candidat.e.s + dans les districts d'Anvers, 15 candidat.e.s, de Merksem, 5 candidat.e.s, de Deurne, 6 candidat.e.s, de Wilrijk, 6 candidat.e.s, et de Hoboken, 7 candidat.e.s + 1 liste de 20 candidat.e.s pour la province)
  4. Islam: 2 listes (Bruxelles-Ville, 2 candidat.e.s, et Molenbeek, 2 candidat.e.s)
  5. Mouvement pour l'éducation: 3 listes (Dison, 1 candidat, Fléron, 3 candidat.e.s, Liège, 1 candidat)
  6. Multiculturele Recht Partij: 1 liste (Gand, 5 candidat.e.s)
  7. Salem: 1 liste (Bruxelles-Ville, 3 candidat.e.s)
  8. SPIEGEL Partij: 1 liste (Gand, 14 candidat.e.s)
  9. Vlaams Multicultureel Collectief: 1 liste (Gand, 19 candidat.e.s)

Sources

  1. Veerle Wouters et Hendrik Vuye, "Een schutkring rond het cordon sanitaire?" (Un "circuit de protection"/cordon autour du cordon sanitaire?), Doorbraak, 23 octobre 2018
  2. "Courcelles: DéFI coupe les ponts avec un candidat proche de l'extrême droite", RTBF Info, 11 octobre 2018
  3. lire e.a. à ce sujet Gauthier De Bock, "Qui sont les "Schild & Vrienden" ?", Moustique, 6 septembre 2018
  4. Belga, "Un sympathisant de l'organisation Schild & Vrienden reste sur la liste communale N-VA à Vilvorde", La Libre Belgique, 13 septembre 2018
  5. 5,0 et 5,1 "Ook CD&V-kandidaat; stapt op om banden met Schild & Vrienden", De Standaard, 6 septembre 2018
  6. 6,0, 6,1, 6,2 et 6,3 "Schild & Vrienden: al drie kandidaten van N-VA-lijst geschrapt", De Standaard, 6 septembre 2018
  7. 7,0 et 7,1 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées apache.
  8. Belga, "Communales 2018: Denis Grimberghs défend un candidat de sa liste cdH-CD&V; à Schaerbeek dont l’asbl nierait le génocide rwandais", Vers l'Avenir, 5 septembre 2018
  9. la conseillère fiscale et juridique Laure Nkundakozera Uwase, l'infirmier Anastase Nkundakozera et Agnès Mukarugomwa ont la même adresse, elle n'est donc pas seulement "fille de"
  10. né le 2 janvier 1975 au Rwanda, réfugié en Belgique depuis 1997 après avoir passé trois ans en RDC, économiste et fonctionnaire dans un service public fédéral
  11. Rutger Lievens, ""Hutu en Tutsi: dat zijn lege begrippen"", Het Laatste Nieuws, 9 avril 2014
  12. Ce dirigeant de la "Société civile rwandaise", SOCIRWA, ancien agent du Service des renseignements rwandais du 28 décembre 1989 jusqu'en juillet 1994, a notamment témoigné au TPI d'Arusha dans le procès de Mathieu Ngirumpatse, condamné à vie en 2011 comme génocidaire. Il a également dirigé le Collectif du Six Avril 1994 au Rwanda (COSAR), qui commémore chaque année l’assassinat de Juvénal Habyarimana
  13. 13,0, 13,1, 13,2 et 13,3 Liliana Casagrande, "Des échevins belges dans une parade d’extrémistes turcs du MHP" (article traduit, originalement paru en néerlandais dans Het Belang van Limburg) Daardaar, 8 mai 2018
  14. N-VA, "Infiltreren de Grijze Wolven in de politiek?" (vidéo), 4 octobre 2018
  15. Belga, "La N-VA se mue en reporter traquant les loups gris chez la concurrence", Le Vif, 4 octobre 2018
  16. voir aussi la photo publiée à ce sujet par Marc Van Ranst sur Facebook
  17. Belga, "Le CD&V; exclut une candidate sympathisante des "loups gris", une organisation turque d'extrême droite", La Libre Belgique, 4 octobre 2018
  18. Belga, "L'Open Vld soutient le candidat de Lierre soupçonné de sympathie avec les Loups gris", La Libre Belgique, 5 octobre 2018
  19. Wouter Verschelden, "Wildgroei aan migrantenpartijen: Be.One, D-SA, het VMC, de MRP en De Spiegel (maar gaat er ééntje scoren?)", NewsMonkey, 17 septembre 2018

Voir aussi

Liens externes

Attention: cet article est en cours de rédaction, il s'agit donc d'une ébauche et certains éléments peuvent donc être prochainement modifiés suite à la consultation de sources supplémentaires.