Discriminations politiques sur base de la religion
Royaume-Uni
En Angleterre et en Irlande, une succession de décrets imposant de prêter un serment d'allégeance avait abouti à ce que seuls les Anglicans avaient le droit de vote et d'éligibilité [1], les catholiques ne purent à nouveau voter qu'en 1788. Les Juifs ne pouvaient quant à eux-mêmes pas être naturalisés, une tentative de mettre fin à cette situation en 1753 (Jewish Naturalization Act 1753) provoqua de telles protestations que la loi votée fut retirée un an plus tard. Par contre, une loi de 1740 autorisait les Juifs à être naturalisés dans les colonies britanniques.
Le droit d'éligibilité à la Chambre des communes fut progressivement étendu aux protestants dissidents (nonconformists, c'est-à-dire méthodistes et presbytériens) en 1828, puis aux catholiques en 1829 (Modèle:Lien) et aux Juifs en 1858 (Modèle:Lien). Benjamin Disraeli (1804-1881), qualifié dans sa chronologie biographique officielle de "seul Premier ministre juif", n'avait pu entamer une carrière politique en devenant député en 1837 que parce qu'il avait été converti à l'anglicanisme à l'âge de 12 ans.
Nouvelle-Angleterre et États-Unis
De même, les colonies britanniques de Treize colonies britanniques en Amérique du Nord|Nouvelle-Angleterre, y compris après leur indépendance et la création des États-Unis, ont progressivement étendu le droit de vote aux non-anglicans, puis aux non-chrétiens au XVIIIModèle:Ème et au Modèle:S- [2].
Ainsi, au Maryland, les catholiques furent exclus du droit de vote et d'éligibilité de 1718 à 1776, date à laquelle les Société religieuse des Amis|quakers, qui bénéficiaient déjà du droit de vote, se virent reconnaître le droit à l'éligibilité. Ce n'est que le 26 février 1825 que le droit de vote et d'éligibilité y fut étendu aux Juifs[3]. La constitution de l'État de Caroline du Sud en 1778 mentionne clairement que "Nul ne sera susceptible de siéger à la chambre des représentants à moins d'être de religion protestante" [4].
Canada
Jusqu'en 1957, la province Canada|canadienne de Colombie-Britannique n'accordait le droit de suffrage aux Doukhobors, objecteurs de conscience comme les Mennonites et les Huttérites (une variété d'anabaptisme|anabaptistes), que s'ils avaient servi en temps de guerre, ce qui revenait concrètement à les en exclure. C'est seulement en 1960, avec une première application aux élections fédérales de 1963, que les restrictions au droit de vote et d'éligibilité basées sur la "race" ou la religion furent levées au Canada (voir Droit de vote au Canada)[5].
Roumanie
La première constitution de la Roumanie moderne en 1866 (article 7) n'attribuait la nationalité roumaine qu'aux chrétiens. Les Histoire des Juifs en Roumanie|Juifs roumains furent donc déclarés apatrides. En 1879, sous la pression des puissances participantes au Traité de Berlin de 1878|Traité de Berlin, l'article fut amendé pour permettre aux non-chrétiens de devenir roumains, mais en pratique il s'agissait d'une procédure de naturalisation individuelle d'une durée de dix ans, qui ne bénéficia qu'à un millier de Juifs roumains. Ce n'est qu'en 1923 qu'une nouvelle constitution fut introduite, dont l'article 133 étendit la nationalité roumaine à tous les résidents juifs, avec égalité des droits pour tous les citoyens roumains[6].
Voir aussi
- Les droits politiques des Doukhobors au Canada
- Les droits politiques des non-protestants aux États-Unis
- Les Juifs de Roumanie et la nationalité roumaine
- Les droits politiques des non-anglicans au Royaume-Uni