Différences entre versions de « Élections communales belges de 2018 »
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Version actuelle datée du 1 mai 2024 à 18:54
Cadre global
Obligation de vote
voir aussi Vote obligatoire en Belgique
- "(...) selon le Grand baromètre RTL, Ipsos, Het Laaste Nieuws, VTM, et Le Soir (...) si le vote n'était plus obligatoire en Belgique, tant aux élections communales qu'aux législatives, les abstentionnistes seraient précisément 38%. Actuellement, les réfractaires ne sont pas plus de 10 %[1]".
Différenciation des modes de scrutin entre régions
- Tirette: les listes de candidats doivent compter alternativement un homme puis une femme, conformément à l'article L4142-7 du Code de la démocratie locale et de la décentralisation (Région wallonne) et à l'Ordonnance du 15 mars 2012 assurant une présence égale et alternée entre les hommes et les femmes sur les listes de candidatures aux élections communales organisées dans la Région de Bruxelles-Capitale. "Le décret [wallon du 29 juin 2017] introduit une exception au principe de la tirette. Aussi, pour les élections locales, sur chacune des listes, tout candidat doit être de sexe différent par rapport au candidat qu’il suit dans l’ordre de la liste excepté à la dernière place de la liste dans le cas de listes qui, au moment de leur arrêt définitif, comprennent un nombre impair de candidat[2]."
- Dévolution des voix en case de tête ("pot commun")
Inscription des électeurs.trices étrangers.ères
Voir aussi Inscription des électeurs.trices étrangers.ères en Belgique
- Statistiques des électeurs (définitives) – Elections 2018 (à lire aussi: Dirk Jacobs, "Het Vlaamse Gewest boycot gemeentelijk stemrecht voor niet-Belgen", VRT Nieuws, 23 août 2018)
Voix de préférence
Influence sur les votes de préférence du vote électronique et de la place sur l'écran électronique
Selon une étude menée par Jef Smulders, Gert-Jan Put et Bart Maddens, de la KULeuven, les électeurs accordent plus de votes de préférence à des candidat.e.s quand ils votent par voie électronique qu'en mode papier-crayon, et la position du candidat sur l'écran, en haut ou en bas d'une colonne, joue également un rôle d'attraction des votes de préférence, ce que certain.e.s candidat.e.s perçoivent intuitivement puisque ces mentions figurent sur certains tracts[3] [4].
Listes où un.e candidat.e a obtenu plus de voix de préférence que la tête de liste
Les modifications apportées aux règles électorales pour les élections locales (de districts anversois, communales et provinciales) par les instances régionales sont allées dans le sens d'une plus forte prise en compte des voix de préférence et d'une diminution, voire d'une suppression, de la dévolution des votes en case de tête, ce qui se traduit par des situations de plus en plus fréquentes où des candidat.e.s non têtes de liste (nl lijsttrekker), voir carrément en queue de liste (nl lijstduwer) recueillent plus de voix que les têtes de liste.
Fraudes et autres infractions électorales
Corruption
- Namur (suspect cdH, flagrant délit)
Fausses procurations
- Neufchâteau (suspect cdH)
- Schaerbeek (suspect PS)
Non déclaration ou dépassements en matière de dépenses électorales
Utilisation abusive de fichiers
Il y aurait eu 49 dossiers ouverts pendant cette campagne électorale auprès de l'Autorité de protection des données (ancienne Commission pour la protection de la vie privée) pour diverses infractions[5].
- Forest (auteur PS, employé communal et candidat, a reconnu les faits)
- Schaerbeek (auteur LB/FDF, a reconnu les faits mais a prétendu sur Facebook et sur Twitter que c'était "tout à fait légal et correct"[6] (une autre utilisation de fichiers schaerbeekois par un candidat FDF en 2012)
Candidatures controversées
voir Présence de candidat.e.s racistes/négationnistes/fascistes dans les partis belges
Élus ayant récemment quitté le Vlaams Belang recyclés dans des listes locales ou dans d'autres partis
voir Élections communales et provinciales de 2018 en Flandre
Schild en Vrienden
voir Élections communales et provinciales de 2018 en Flandre
Dérapages racistes, homophobes de candidat.e.s pendant la campagne
Cadres et militant.e.s négationnistes/révisionnistes rwando-belges
détails sur la page Élu.e.s belges d'origine rwandaise
Plusieurs cadres et membres rwando-belges de l'association de droit belge Jambo, liée au site révisionniste/négationniste Jambo News, étaient candidat.e.s à ces élections communales. Jambo et Jambo News se présentent comme des opposants au régime autoritaire du Front patriotique rwandais et du Président Kagamé, mais ils se sont surtout fortement opposés à une loi belge reconnaissant "les événements du printemps 1994 comme l’extermination planifiée des Tutsis dans le cadre d’un projet soigneusement préparé par un régime génocidaire", et ainsi "[dissociant] formellement les faits du régime rwandais actuel", adoptant ainsi "une lecture révisionniste de l’histoire, consistant à questionner la légitimité du gouvernement rwandais et diluer la spécificité du crime perpétré contre les Tutsis en le mettant en parallèle avec des massacres commis avant, pendant ou après le génocide"[7].
Cadres, militant.e.s, sympathisant.e.s et collabos de l'AKP
Cadres, militant.e.s, sympathisant.e.s et collabos du MHP
voir Loups gris et politique belge
Candidat.e.s inculpé.e.s, condamné.e.s, mis.es en cause dans des dossiers judiciaires
voir e.a. Karim Fadoul, "Candidats condamnés, inculpés, mis en cause à Bruxelles: comment les partis gèrent les différents cas?", RTBF Info, 10 octobre 2018
et pour 2012 "Candidats au-dessus de tout soupçon (FDF, MR, PS, CDH, à compléter...)", Tractothèque
Dérapages racistes de candidat.e.s sur les réseaux sociaux
Listes islamiques, d'allochtones etc.
Les listes « communautaires » assumées ont fait l’objet de beaucoup (trop) d’attention médiatique uniquement quand elles étaient le fait d’allochtones et/ou de musulmans, tant leur normalité est évidente quand il s’agit de listes flamandes à Bruxelles (celles des partis ou de cartels, comme SAMEN à Auderghem) ou d’« union francophone » au Brabant flamand.
Flandre
En Flandre, il s’agissait essentiellement de Be.One, surtout médiatisé parce qu’il comptait parmi ses cofondateurs une personnalité « controversée », Dyab Abou Jahjah, susceptible de « faire le buzz » et d’assouvir les besoins des médias en matière d’audimétrie et de « clicks ».
Be.One n’a réussi à présenter que peu de listes, composées de peu de candidat.e.s, en grande majorité d’origine turque, et n’a obtenu aucun.e élu.e. Etrangement, la commune où il a atteint son plus haut score (3%) est Malines, alors qu’on aurait pu penser à Anvers, terre d’élection d’Abou Jahjah, ou à Gand, où l’ancienne sénatrice verte Meryem Kaçar avait pris la tête de la liste. Même ses listes pour les conseils de districts anversois, où le seuil de représentation est de facto plus bas, n’ont décroché aucun siège. Par contre, surtout à Anvers, la campagne d’affichage de Be.One a été très active, avec une présence très marquée surtout à Borgerhout et à Hoboken. Les autres listes « allochtones » qui présentaient des candidat.e.s à Gand (Multiculturele Recht Partij, Vlaams Multicultureel Collectief, De Spiegel) et à Zele (VMC) ont obtenu des scores encore plus marginaux.
Par contre, les listes uniquement anversoises de D-SA, qui comptaient des élu.e.s en rupture avec Groen et le SP.A (comme Antwerpen bewust en 2006), ont réussi à faire réélire deux membres sortant.e.s des conseils de district d’Anvers, Morad Ramachi, ex-Groen, qui avait été appelé à siéger en septembre 2014 pour remplacer Imad Annouri, élu député régional en juin, et de Hoboken, Yeliz Çitak, ex-SP.A, qui était élue depuis 2006 et avait été échevine de district pendant son premier mandat. Arfan Saber, ex-Groen et ex-Spirit/SLD, n’a par contre pas été réélu à Deurne, où il siégeait déjà depuis 2006. Çitak avait quitté le SP.A en décembre 2012, furieuse de ne pas avoir à nouveau obtenu un poste d’échevine malgré son score et accusant son parti d’avoir cédé devant l’exigence de son partenaire de coalition, la N-VA, pour avoir un collège exécutif "blanc"[8]. Ramachi avait quitté Groen en mai 2016 « par choix personnel »[9].
Bruxelles
A Bruxelles et en Wallonie, les projecteurs médiatiques s’étaient focalisés sur le parti Islam, déjà lors d’élections précédentes en 2012 et en 2014, ce alors qu’à plusieurs reprises des observateurs avaient informé des journalistes de diverses rédactions que ce parti, au-delà de sa capacité à « faire le buzz », ne comptait en réalité qu’une poignée de membres.
Commune | Islam et Salem (2018) | Islam (2014[10]) | Islam (2012) | PJM (2006) |
---|---|---|---|---|
Anderlecht | (liste invalidée) | 1.154 (3,01%[11]) | 1.839 voix (4,13%)[12] | 1.246 voix (2,7%)[13]) |
Bruxelles-Ville | 1.125 voix (1,6%, 0 siège[14]) Salem 391 (0,55%, 0 siège[15]) |
1.288 voix (2,47%[16]) | 1.833 voix (2,9%, 0 siège)[17] | (pas de liste) |
Molenbeek | 695 voix (1,80%, 0 siège[18]) | 990 voix (3,20% [19]) | 1.478 voix (4,12%)[20] | 1.168 voix (3,38%, 0 siège)[13]) |
Le dirigeant d’Islam, Redouan Ahrouch, un des deux seuls élus de ce parti en 2012, avait annoncé, encore en avril 2018, la présentation de listes dans les principales villes wallonnes et flamandes ainsi que dans quatorze des dix-neuf communes bruxelloises. Sa propre liste à Anderlecht a été invalidée avant l’élection car ayant échoué, à une près, à recueillir cent signatures valables d’électeur.trice.s pour sa présentation, une partie d'entre elles émanant de personnes n'habitant plus la commune, d'autres étant des Européen.ne.s non inscrit.e.s sur les listes d'électeurs, d'autres encore ne correspondant pas aux signatures enregistrées par la commune pour les cartes d'identité, il était revenu à plusieurs reprises avec de nouvelles signatures, mais est arrivé après la clôture avec sa dernière fournée[21]. Seules les listes Islam de Bruxelles-Ville et de Molenbeek ont concouru, chacune avec le minimum légalement requis de deux candidat.e.s de sexes différents, sans obtenir de siège. La liste molenbeekoise qui a obtenu un élu avec le moins de voix est celle de la N-VA, avec 1.307 voix (3,38%[18]), à Bruxelles-Villes c'était celle de Change.Brussels (SP.A), avec 2.269 voix (3,22%[14]), soit dans les deux cas environ le double du score obtenu par Islam.
A Bruxelles-Ville, un autre parti de même nature et tout aussi groupusculaire, Salem, scission d’Islam, a présenté une liste de trois candidat.e.s, sans plus de succès.
La liste Molenbeek Act du conseiller communal sortant Hassan Rahali, ex-SP.A proche du député régional Fouad Ahidar, était à plus des trois quarts composée de candidat.e.s aux patronymes arabes ou africains subsahariens mais n'avait rien à voir avec les listes de type Islam/Salem ou Be.One, elle plutôt motivée par des comptes à régler par son initiateur avec d'une part le SP.A, dont il s'estimait dénigré malgré son travail de terrain[22], de l'autre avec des élus sortants de même origine au sein d'autres partis. La liste a obtenu 734 voix (1,90%[18]), sans remporter de siège.
Wallonie
Commune | MPE (2018) | Islam (2014) |
---|---|---|
Dison | 114 voix (1,50%[23]) | 102 voix (1,35%[24]) |
Fléron | 108 voix (1,11%[25]) | 124 voix (1,54%[26]) |
Liège | 210 voix (0,21%[27]) | 1.577 voix (1,58%[28]) |
En Wallonie, le Mouvement pour l'éducation (MPE) de Mohamed Guermit, qui avait brièvement conclu un alliance électorale en 2014 avec Islam, n’a quant à lui présenté que trois listes, dont deux avec un seul candidat et une avec trois, dont une femme (l'obligation de compter au moins deux candidat.e.s n’existant qu’en Région de Bruxelles-capitale), qui n’ont recueilli que des scores marginaux (à Fléron contre pour Islam aux législatives de 2014 , à Liège contre en 2014 , à Dison contre en 2014 ).
Candidat.e.s ouvertement LGBT
Pour la Flandre et les partis flamands à Bruxelles, le site holebi.info a fait un recensement partiel, comptabilisant au minimum 98 candidat.e.s ouvertement LGBT, sur des listes de tous les partis représentés au parlement fédéral, en ce compris le CD&V et la N-VA, sauf le Vlaams Belang[29].
Les médias locaux francophones ont quant à eux relevé la présence nouvelle de quelques candidates transgenre sur des listes aux communales et aux provinciales dont Ulrike De Bondt (Bruges, N-VA[30] [31]), 63 ans, fondatrice en 2004 de l'association "Transgender Vlaanderen-West", auteure en 2007 de "Ulrich werd Ulrike - De vrouw van mijn leven", fille d'un militant Volksunie, soeur d'un conseiller communal N-VA, Roxane Godefroid (Nassogne, liste locale DCM - Demain, c’est Maintenant[32]), Lola Nicolas (aux provinciales 2018 dans le district de Marche, DéFI[33]).
Sources
- ↑ Belga, "38% d'abstention si le vote n'était plus obligatoire", 7 sur 7, 9 octobre 2018
- ↑ "Candidats – Exception au principe de la tirette",
- ↑ Jonas Mart, "Elektronisch stemmen levert meer voorkeurstemmen op", VRT Nieuws, 5 septembre 2018
- ↑ Jef Smulders, Gert-Jan Put et Bart Maddens, "Welke kandidaten zullen de meeste voorkeurstemmen krijgen bij de gemeenteraadsverkiezingen?", VIVES, septembre 2018
- ↑ Kris Hendrickx, "Kiescampagne: 49 dossiers voor ongeoorloofde verkiezingspropaganda", Bruzz, 13 octobre 2018
- ↑ Godfried Roelant, " Défi-kandidaat Schaarbeek gebruikt deelnemerslijst loopwedstrijd voor campagne", Bruzz, 5 octobre 2018
- ↑ extrait de la carte blanche de la chercheuse Laetitia Tran Ngoc parue dans Le Soir du 18 avril 2018
- ↑ Joris van der Aa et Vincent Verbruggen, "Districtsschepen stapt boos op bij SP.A", Het Nieuwsblad, 19 décembre 2012
- ↑ Peter Simoens, "Coalitie heeft geen meerderheid meer in districtsraad", Gazet van Antwerpen, 6 mai 2016
- ↑ avec pourcentagesdes listes francophones
- ↑ Résultats des régionales 2014 à Anderlecht
- ↑ Résultats des communales 2012 à Anderlecht
- ↑ 13,0 et 13,1 Résultats des élections communales de 2006 en Région de Bruxelles-capitale
- ↑ 14,0 et 14,1 Résultats d'Islam aux communales de 2018 à Bruxelles-Ville
- ↑ Résultats de Salem aux communales de 2018 à Bruxelles-Ville
- ↑ Résultats des régionales 2014 à Bruxelles-Ville
- ↑ Résultats des communales 2012 à Bruxelles-Ville
- ↑ 18,0, 18,1 et 18,2 Résultats des communales de 2018 à Molenbeek
- ↑ Résultats des régionales 2014 à Molenbeek
- ↑ Résultats des communales 2012 à Molenbeek
- ↑ "Partij Islam komt één handtekening tekort voor lijst in Anderlecht", Bruzz, 21 septembre 2018
- ↑ "Hassan Rahali stapt uit de SP.A", Bruzz, 26 avril 2018
- ↑ Résultats des élections communales de 2018 à Dison
- ↑ Résultats des élections législatives de 2014 à Dison
- ↑ Résultats des élections communales de 2018 à Fléron
- ↑ Résultats des élections législatives de 2014 à Fléron
- ↑ Résultats des élections communales de 2018 à Liège
- ↑ Résultats des élections législatives de 2014 à Liège
- ↑ "Belg verkiezingen: uniek: 98 holebi's en transgenders op kieslijsten + foto's en info.", Holebi.info
- ↑ Christian Laporte, "Une première candidate transgenre N-VA aux communales en Flandre", La Libre Belgique, 10 mars 2018
- ↑ "Transgender Ulrike De Bondt komt op voor Brugse N-VA", De Morgen, 8 mars 2018
- ↑ "La Danse des Canards de Roxane, candidate transgenre à Nassogne (vidéo)", Sudinfo, 10 septembre 2018
- ↑ "DéFI: «maintenir l’institution provinciale mais pas en l’état»", Sudinfo, 14 juin 2018
Voir aussi
- Élections communales de 2018 en Région de Bruxelles-capitale
- Tractothèque:
- élections communales en région bruxelloise
- élections communales et provinciales en Flandre - en Wallonie
Liens externes
- Résultats officiels sans voix de préférence, 1976-2000
- Résultats officiels avec voix de préférence:
- Bruxelles: 1994 (voix de préférence des élu.e.s et du nombre équivalent de suppléant.e.s uniquement pour Bruxelles-Ville, Koekelberg, Molenbeek, Schaerbeek et Uccle ) - 2000 - 2006 - 2012 - 2018
- Flandre: 2006 - 2012 - 2018
- Wallonie: 2000 (en province de Liège) - 2006 - 2012 - 2018
- Sigrid Van Trappen et Bram Wauters, "Gekleurde lijsten?", Onderzoeksgroep GASPAR (UGent), 3 octobre 2018 (dépêche Belga en français en rendant compte: 7 sur 7)
- Martin Monserez, "Élus d’origine étrangère à Bruxelles : la victoire de la diversité ?", Moustique, 15 octobre 2018
Attention: cet article est en cours de rédaction, il s'agit donc d'une ébauche et certains éléments peuvent donc être prochainement modifiés suite à la consultation de sources supplémentaires. |