Vote de préférence en Belgique
- case de tête: vote en faveur de la liste, sans préférence pour un candidat en particulier, l'ensemble de ces votes est appelé "pot commun".
- chiffre d'éligibilité: nombre de voix de préférence suffisant pour être élu sans devoir piocher dans le pot commun. Aux Pays-Bas, où il n'existe pas de vote en "case de tête" et où il n'est pas posible de voter pour plus d'un°e candidat°e, le seuil pour être élu°e grâce à ses voix de préférence hors de l'ordre initial de la liste a été abaissé à la moitié, puis au quart du chiffre d'éligibilité.
- ordre utile: place sur la liste initiale qui donne des chances d'être élu°e, soit par rapport au nombre de mandats obtenus à l'élection précédente ou à celui espéré/pronostiqué pour celle à venir. Ce concept ne vaut que pour les élections supra-locales qui ont conservé le système de dévolution de la case de tête et les listes distinctes d'effectif°ves et de suppléant°es. Il n'est pas non plus valables pour les élections régionales bruxelloises, où le nombre de sièges pour une même circonscription est tellement élevé qu'il est plus facile d'être élu°e malgré une place initiale éloignée, encore plus depuis les élections de 2019 à partir desquelles la liste distincte de suppléant°es a été supprimée.
- pot commun: votes émis en "case de tête", à répartir dans l'ordre de présentation initial entre les candidats n'ayant pas atteint le chiffre d'éligibilité
Débat sur la pondération du vote de préférence
Le débat a pendant longtemps été focalisé sur le poids à donner à la "case de tête" ("pot commun") par rapport aux votes préférentiels.
Les partisans d'un poids plus grand de la case de tête argumentent que cela permet aux partis de faire élire des candidats de valeur et pas seulement des candidats populaires, voire populistes. L'argument opposé met en exergue la nécessité de respecter le choix de l'électeur, même si celui-ci aboutit à faire élire des candidats considérés par certains comme incompétents.
Les réformes électorales successives ont été dans le sens d'une forte diminution du poids de la case de tête, voire sa suppression, ce qui augmente les rivalités électorales internes entre candidat.es avec des phénomènes électoraux naguère impensables où un.e candidat.e, voire plusieurs, arrive parfois à dépasser en voix la tête de liste.
Débat sur le stemblok
Plus récemment, notamment en 2001, une autre polémique a éclaté en Belgique à propos du stemblok (en néerlandais: « bloc de voix »), un député écologiste ayant estimé qu'il fallait réduire le nombre de candidats pour lesquels un même électeur pouvait voter, alors que jusque-là ce nombre était illimité [1].
La motivation en était que par le biais du stemblok, c'est-à-dire en appelant à voter pour un groupe de candidats sur une même liste (le parti X présentant des candidats sur une liste de cartel électoral entre plusieurs partis, les candidats flamands sur une liste bilingue, les femmes etc.), les partisans de ce groupe pouvaient réussir à fausser le principe « un homme, une voix ». Un deuxième argument avancé par ce député imputait aux électeurs allochtones la tendance à accorder des voix de préférence à tous les candidats d'une même liste dont les patronymes laissaient penser qu'ils étaient d'une même origine ethnique ou nationale. Les deux propositions de modification de la législation en la matière ont en fin de compte été abandonnées.
Avantage
Un avantage indéniable du système de vote préférentiel est qu'il peut permettre une représentation plus variée que celle voulue par l'instance du parti qui a confectionné la liste. Sans les votes préférentiels, quasiment aucun des candidats d'origine marocaine, turque ou congolaise n'aurait été élu en Région de Bruxelles-Capitale aux communales de 1994 et 2000 ou aux régionales de 2004.
Inconvénient
D'un autre côté, surtout depuis la diminution du poids de la case de tête aux communales de 2000, certains partis se sont parfois rendu compte a posteriori que des candidats dits « de remplissage », placés sur la liste pour la compléter, se retrouvaient élus, ou ultérieurement appelés à siéger en tant que suppléants, par le biais des votes préférentiels alors qu'ils étaient pour ainsi dire inconnus au sein du parti, voire non membres de celui-ci.
Sources
- ↑ Pierre-Yves Lambert, "Polémique sur le "stemblok ethnique" et la réforme du mode de scrutin régional bruxellois", Suffrage Universel, décembre 2001.
Voir aussi
Attention: cet article est en cours de rédaction, il s'agit donc d'une ébauche et certains éléments peuvent donc être prochainement modifiés suite à la consultation de sources supplémentaires. |