Racisme vis-à-vis d'élu.e.s de la part d'autres élu.e.s

De Suffrage Universel
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Attention: cet article est en cours de rédaction, il s'agit donc d'une ébauche et certains éléments peuvent donc être prochainement modifiés suite à la consultation de sources supplémentaires.

Paris (France), 1986

Les quatre grands-parents de Bernard Stasi sont de quatre appartenances différentes, corse, italienne, espagnole et cubaine. Lui-même né étranger en France, il a fait une démarche personnelle à 18 ans pour devenir français [1] [2]. Le 6 février 1986, à l'occasion d'un débat avec Jean-Marie Le Pen sur France-Inter, il lance "Je n'ai pas les mêmes convictions que vous." à Le Pen, qui lui répond "C'est un peu normal, puisque vous êtes fils d'immigré et vous n'avez été français qu'à l'âge de dix-huit ans.", Stasi réplique aussitôt "Vous avez le culot de me dire qu'en tant que fils d'étranger je n'aurais pas le droit de faire de la politique ?", Le Pen conclut "Je crois que c'est une question de bon goût." [3] [4].

Bruxelles-Ville (Belgique), 1995

Nadine Lemmens (Front national) au conseil communal de Bruxelles, au moment de la prestation de serment: "Hélas! Il y a dans cette auguste assemblée trois nouveaux compatriotes qui ne nous ressemblent pas..."[5]. Il s'agissait "d'un discours concocté par Patrick Sessler, élu FN de Schaerbeek", les deux élus ont donc été poursuivis sur le plan pénal. Le procureur du Roi a requis "pour Patrick Sessler, une peine de 6 mois de prison, éventuellement assortie d'un sursis. Pour Nadine Lemmens, qui semble regretter ce geste, (...) des travaux d'intérêt général pour lui permettre de réparer son geste"[6]. En fin de compte, "Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné lundi (15 juillet 1996) Patrick Sessler à quatre mois de prison avec sursis. Nadine Lemmens bénéficie d'une suspension probatoire du prononcé, à condition de prester 200 heures de travail d'intérêt général auprès de services publics."[7].

Région de Bruxelles-capitale (Belgique), 1997

Michel Demaret, conseiller régional du Parti social-chrétien à son collègue Mostafa Ouezekhti (Ecolo): "Tais-toi, je suis Belge avant toi". Réaction: "Si le PSC maintient Demaret après de tels agissements, on saura à quoi s'en tenir avec ce parti."[8].

A l'époque, ces propos suscitèrent la réprobation de certains responsables de ce parti, dont la vice-présidente Joëlle Milquet: "Je suis choquée. Si les propos de M. Demaret ont été dits comme ils m'ont été relatés, cela confirmerait l'existence d'une certaine représentativité d'un courant insupportable au sein du PSC.(...) Je demanderai lundi au comité directeur du PSC de saisir le comité des sages. Je préfère ne pas m'avancer sur la nature de la sanction, souligne Milquet. Mais l'exclusion ne me fait pas peur. Je préfère perdre un député et travailler avec des personnes qui sont en phase avec la ligne du PSC à l'heure où nous redescendons dans les quartiers bruxellois."[9]

Par contre, le chef de groupe PSC au conseil régional, Dominique Harmel, déclarait "Les membres PSC acceptent chacun de ne pas détenir toute la vérité sur toute question. Être à l'affût de la moindre formule sortie de son contexte confine au mépris à l'égard de personnes simples"[9].

En fin de compte[10],

Le Comité des sages du PSC avait estimé qu'il ne fallait pas prendre de sanction contre Michel Demaret, le conseiller régional bruxellois PSC qui a été au centre d'un incident avec le Vlaams Blok, il y a une dizaine de jours.
Le comité directeur a suivi l'avis du Comité des sages, lundi.
Cette décision est motivée par le fait que les sociaux-chrétiens «prennent acte» des déclarations de Michel Demaret après l'incident; il avait en effet affirmé n'avoir rien à voir avec le Vlaams Blok ni avec l'extrême droite.
Le Comité a aussi pris acte de la promesse de Demaret selon laquelle il se soumettrait, à l'avenir, à l'injonction de son chef de groupe quand celui-ci lui ordonnera de quitter la séance lorsqu'un membre du Vlaams Blok ou du FN est à la tribune.
Enfin, Michel Demaret s'était déclaré d'accord avec les positions adoptées par le PSC en matière d'immigration et de droit de vote des immigrés.

Début 1999, Michel Demaret a quitté le PSC et annoncé la présentation de sa propre liste aux régionales de juin. Dominique Harmel a quant à lui quitté le parti lorsque celui-ci a abandonné le qualificatif "chrétien" pour se transformer en CDH, et a été un des cofondateurs du CDF en 2002.

Brugelette (Belgique), 2001

Slim Baklouti

Boviolles (France), 2001

Youssef Hammami

Morey (France), 2008

Kader Ateyé

Île-de-France (France), 2014

Sources

  1. Dominique Gerbaud, "Bernard Stasi, contre les racismes", La Croix, 7 janvier 2005
  2. "Généalogie de Bernard Stasi", Geneanet
  3. Martine Aubry et Olivier Duhamel, Petit dictionnaire pour lutter contre l'extrême-droite, Éditions du Seuil, octobre 1995, ISBN 2020299844
  4. Ce paragraphe a été ajouté par moi-même le 22 décembre 2007, dans l'article du wikipédia francophone consacré à Bernard Stasi
  5. François Robert, "Salut fasciste, propos racistes au conseil de Bruxelles-ville. Le FN cultive la provocation", Le Soir, 10 janvier 1995
  6. Jean-Pierre Borloo, "Un discours raciste au conseil communal de Bruxelles. Deux élus du FN en correctionnelle", Le Soir, 15 mai 1996
  7. Alain Dewez, "Le discours poursuivi devant le tribunal avait été approuvé par le président Féret. Les délires fascistes du Front national condamnés", Le Soir, 16 juillet 1996
  8. Christophe Schoune, "Demaret : «Tais-toi, je suis Belge avant toi !»", Le Soir, 28 novembre 1997
  9. 9,0 et 9,1 Christophe Schoune, "L'ex-bourgmestre exclu du PSC ? Milquet condamne Demaret et son « courant insupportable»", Le Soir, 29 novembre 1997
  10. "Le PSC ne prend aucune sanction contre Demaret", Le Soir, 10 décembre 1997