Progrès pour les femmes émiraties ?

Sous la pression du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, les Émirats Arabes Unis pourraient faire évoluer leur législation sur la transmission de la nationalité par voie maternelle, alors que seuls les enfants de pères émiratis y ont actuellement droit.

Le Dr Anwar Gargash, chef de la délégation émiratie au Conseil et ministre d’État des Affaires étrangères, s’est montré ouvert à cette proposition, parce que "beaucoup estiment que le pays souffre déjà d’un grave déficit démographique, il serait donc simplement juste que les enfants de femmes nationales se voient accorder la nationalité émiratie".

La législation en la matière date de la création du pays et devrait peut-être "faire l’objet d’un débat". À titre personnel, le ministre se prononce clairement en faveur d’une telle réforme, "mais nous devons créer un consensus" .

Parallèlement, un rapport de la Dubai School of Government (DSG) et du Ministère d’État pour les Affaires du Conseil National Fédéral (MSFNCA), un portefeuille également détenu par le Dr Gargash, a proposé diverses mesures afin d’accroître la représentation des femmes au sein de l’instance consultative émiratie (il n’existe pas de parlement élu et le mot "démocratie" est tabou), le Conseil National Fédéral. Malgré la présence de plusieurs candidates, seule une d’entre elle avait été élue en 2006.

La coauteure du rapport, le Dr May Al Dabbagh, du DSG, a estimé lors de la présentation du rapport que même si les quotas sont un sujet conflictuel, ils sont indispensables pour assurer un effet réel à la participation des femmes au système politique : "Nous n’arriverons pas à atteindre un niveau où les contributions des femmes aux systèmes politiques seraient reconnues si nous parlons purement de représentation symbolique".

Pierre-Yves Lambert

20 mars 2009