Différences entre versions de « Élections régionales bruxelloises de 1999/PS »

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extrait de: Pierre-Yves Lambert, "[http://suffrage-universel.be/be/beel9901.htm Candidats allochtones aux élections régionales bruxelloises de juin 1999]", ''Suffrage Universel'', 1999
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extrait de: Pierre-Yves Lambert, "[http://web.archive.org/web/20040106233854/https://users.skynet.be/suffrage-universel/be/beel9901.htmm Candidats allochtones aux élections régionales bruxelloises de juin 1999]", ''Suffrage Universel'', 1999
  
 
Le congrès-poll de la Fédération Bruxelloise du PS a eu lieu à la mi-janvier 99. En fait, les membres de la fédération Bruxelloise du PS devaient envoyer leurs lettres de candidature pour le 8 septembre 1998 au plus tard, ces candidatures ont été filtrées par les sections locales, puis la composition de la liste a été négociée par un Comité de sages comprenant notamment Charles PICQUE, Philippe MOUREAUX et Guy CUDELL.  
 
Le congrès-poll de la Fédération Bruxelloise du PS a eu lieu à la mi-janvier 99. En fait, les membres de la fédération Bruxelloise du PS devaient envoyer leurs lettres de candidature pour le 8 septembre 1998 au plus tard, ces candidatures ont été filtrées par les sections locales, puis la composition de la liste a été négociée par un Comité de sages comprenant notamment Charles PICQUE, Philippe MOUREAUX et Guy CUDELL.  

Version actuelle datée du 21 février 2024 à 20:07

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extrait de: Pierre-Yves Lambert, "Candidats allochtones aux élections régionales bruxelloises de juin 1999", Suffrage Universel, 1999

Le congrès-poll de la Fédération Bruxelloise du PS a eu lieu à la mi-janvier 99. En fait, les membres de la fédération Bruxelloise du PS devaient envoyer leurs lettres de candidature pour le 8 septembre 1998 au plus tard, ces candidatures ont été filtrées par les sections locales, puis la composition de la liste a été négociée par un Comité de sages comprenant notamment Charles PICQUE, Philippe MOUREAUX et Guy CUDELL.

D'après des sources internes au PS, il y aurait eu une controverse entre le "clan MOUREAUX" (dirigé par Philippe MOUREAUX, bourgmestre de Molenbeek et président de la Fédération Bruxelloise du PS, ancien vice-premier ministre, ancien député fédéral) et le "clan PICQUE" (dirigé par Charles PICQUE, bourgmestre de Saint-Gilles depuis 1986, ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale depuis la mise sur pied des institutions régionales en 1989) quant au nombre de places à attribuer à des candidats d'origine maghrébine sur cette liste.

Le "clan PICQUE" (incluant notamment le premier échevin de Saint-Josse, Jean DEMANNET, devenu bourgmestre fin mai après le décès de Guy CUDELL) souhaitait apparemment les limiter à cinq alors que le "clan MOUREAUX", anticipant un probable recul électoral, souhaitait davantage élargir la palette des candidats afin de "ratisser plus large".

Il faut en effet souligner la probabilité de perte de plusieurs sièges (18 en 1989, 17 en 1995, entre 12 et 15 en 1999), compte tenu notamment de l'absence de Charles PICQUE qui est candidat au parlement fédéral (et espère décrocher un portefeuille ministériel au gouvernement fédéral) et de la situation politique générale (usure du pouvoir, "affaires" en tous genres).

Dès la fin janvier, des voix insistantes se sont fait entendre au sein du PS pour remanier complètement la liste et y limiter le nombre de candidats d'origine maghrébine, en vain. Certains craignaient manifestement que la tendance amorcée en 1994 (communales de Bruxelles-Ville: 3 élus "maghrébins" sur 9 alors qu'aucun n'était en ordre utile) et 1995 (régionales: 3 élus "maghrébins" sur 17 alors qu'une seule était en ordre utile) ne s'accentue, et que TOUS les candidats d'origine maghrébine, ou la plupart d'entre eux, ne soient élus grâce à la possibilité de voter pour plusieurs candidats.

La plupart des dix-sept "candidats à la candidature" d'origine maghrébine figurent sur la liste PS aux régionales. Ont notamment été éliminés deux transfuges, Ahmed MAHOU (Saint-Josse, exclu d'Ecolo en 1995) et Mustapha AKOUZ (conseiller communal suppléant et conseiller CPAS à Anderlecht, passé du FDF au PS avec son mandat). Ce dernier, qui a notamment été brièvement assistant parlementaire de Sfia BOUARFA, a finalement obtenu une place sur la liste à la Chambre.

La question récurrente est la suivante: combien de ces candidats ont-ils des chances d'être élus ?

En considérant les résultats de 1995, on constate que les 11 premiers candidats (sur 17) avaient été élus d'office grâce à la dévolution du "pot commun", les six autres sièges étant alors répartis entre les candidats ayant récolté les meilleurs scores préférentiels, quelle que soit leur position sur la liste (Ghislaine DUPUIS était 75ème): Sylvie FOUCART (1.871), Mahfoud ROMDHANI (1.595), Mohamed DAIF (1.311), Michèle CARTHE (1.188), Ghislaine DUPUIS (1.135), Alain LEDUC (1.043).

Fadila LAANAN (1.015) avait manqué l'élection pour moins de trente voix, après un suspense et un recomptage qui avait duré deux jours, et des rumeurs de manipulation des résultats (e.a. par la commune de Saint-Gilles, où Monsieur LEDUC est échevin) avaient couru (et courent encore) au sein de la communauté marocaine. A ce sujet, il n'est pas inintéressant de souligner que cette fois-ci tous les bureaux de vote en région bruxelloise seront électroniques, ce qui rend tout contrôle a posteriori impossible. Gageons que les rumeurs de manipulation en seront d'autant accrues...

Comme nous l'avons signalé plus haut, le nombre de sièges du PS risque de diminuer fortement, peut-être jusqu'à 12 ou 13 (à l'intérieur du parti, le chiffre de 15 est néanmoins avancé). Les chances pour un ou des candidats placés au-delà de la 13ème place d'être élus grâce à leur score personnel dépendra donc surtout de l'importance du pot commun (vote pour le parti, donc pas pour un candidat en particulier) et du score des 13 premiers candidats sur la liste. Si ceux-ci font des bons scores, ils auront besoin de moins de voix dévolues à partir du pot commun, qui pourra donc bénéficier aux suivants dans l'ordre de la liste, et donc empêcher tout outsider de remonter parmi les élus grâce à ses votes de préférence, aussi phénoménaux puissent-ils être (c'est ce qui s'était passé pour la liste PRL-FDF en 1995: seuls deux outsiders, Stéphane de LOBKOWITZ et Georges DESIR, avaient été élus grâce à des scores dépassant le chiffre d'éligibilité, ce qui est un cas extrêmement rare, tous les - 26 - autres élus de la liste l'avaient été selon l'ordre initial).

Toutefois, on a pu constater que le pot commun diminue d'élection en élection au profit des votes personnels, ce qui pourrait rendre le jeu plus ouvert, le nombre d'élus d'office pouvant alors diminuer au profit des sièges attribués uniquement d'après le nombre de voix de préférence, quelle que soit la place sur la liste.

Dans ce cas, la seule candidate d'origine maghrébine assurée de son siège serait Sfia BOUARFA. C'est apparemment le pari qu'ont pris plusieurs autres candidats qui ont commencé dès le mois de février 1999 à mettre sur pied des comités de soutien et ont débuté la campagne (sur le marché du Midi notamment, très fréquenté par la population maghrébine, ainsi que sur les ondes de la Fréquence arabe et via le porte-à-porte). Celui d'Ahmed EL KTIBI est particulièrement bien fourni, et surtout réparti sur un grand nombre de communes, ce qui n'est pas le cas de la plupart des autres candidats d'origine marocaine, qui "chassent" surtout sur leur commune et aux alentours. Ahmed BOUDA bénéficie également d'une importante caisse de résonance grâce à Radio Al Manar, la principale radio arabe de Bruxelles, dont il est le président.

Si le pot commun et les scores des premiers candidats (après le/la premier/ère, généralement seul(e) à ne pas avoir besoin du pot commun) restent au même niveau qu'en 1995, la possibilité pour un candidat mal placé (après la 13ème place) d'être élu grâce à ses voix de préférence sera fortement diminuée, seuls un ou deux pourront remonter. Or les 11ème, 12ème et 13ème sur la liste, Sylvie FOUCART, Mohamed DAIF et Jean DEMANNEZ, ont réalisé d'excellents scores en 1995 (respectivement 1.871, 1.311 et 1.650 voix).

Ce dernier, député régional sortant et premier échevin à Saint-Josse (faisant fonction de bourgmestre depuis avril 1999, bourgmestre en titre depuis la fin mai), membre du "clan PICQUE" (opposé au droit de vote des étrangers e.a.), paraît donc le candidat le plus menacé. Il s'est d'ailleurs empressé de mettre sur pied fin janvier un comité de campagne comprenant des personnes d'origine maghrébine... Au sein de la section locale du PS, d'après des sources internes concordantes, Monsieur DEMANNEZ est un de ceux qui s'étaient opposés à la mise à disposition pour les Musulmans (50% des habitants de la commune) d'un espace spécifique dans le cimetière communal (cette information nous a été confirmée à l'époque par plusieurs membres dudit comité). Le sympathique bourgmestre de Saint-Josse (depuis 1953 !), Guy CUDELL étant décédé à la mi-mai 1999, il a été remplacé par Monsieur DEMANNEZ jusqu'aux élections de 2000. La lutte pour la succession après 2000 se fera donc vraisemblablement entre Jean DEMANNEZ et la présidente du CPAS, Anne-Sylvie MOUZON, conseillère communale, conseillère régionale (via la suppléance) et appartenant au clan MOUREAUX... Ces élections régionales, où un candidat saint-josse-ten-noodois d'origine marocaine (Mohamed AZZOUZI) est présent pour la première fois, sont donc une occasion pour certains indécis de mesurer la popularité de chacun. Une répétition générale avant les communales en quelque sorte, mais ce n'est pas le cas uniquement à Saint-Josse, ni pour le PS d'ailleurs.

Il est intéressant de noter que sur ces quatorze candidats, trois ont déjà exercé un mandat régional, et trois autres ont déjà été candidats à une élection (communales de 1994): les huit autres n'ont donc jamais été candidats à une élection politique, certains n'étaient d'ailleurs tout simplement pas encore belges en 1995.

Par ailleurs, il n'y a que des "autochtones" et des Maghrébins (plus un Turc) parmi les 44 premiers candidats de la liste: aucun "allochtone européen" (Grec, Espagnol, Italien). Rappelons que Diego Escolar, élu conseiller régional en 1989, avait perdu son siège en 1995. Echevin à Forest depuis 1995, il a quitté le PS en 1997.