Un froid saharien enfièvre Ecolo

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Politique

Un froid saharien enfièvre Ecolo

Au parti, on parle de tempête dans un verre d'eau, de rumeurs et d'amalgames Polisario souffle le froid sur la régionale écolo

REPERES GERARD,ALAIN; LEPRINCE,PATRICE

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Le Soir, Vendredi 2 mars 2001

Politique Un froid saharien enfièvre Ecolo

ALAIN GÉRARD PATRICE LEPRINCE

Tempête dans un verre d'eau ou règlement de comptes à la bruxelloise sur fond d'indépendance du Sahara occidental? Quoi qu'il en soit, il semble que la lutte indépendantiste, menée depuis des dizaines d'années par le Front Polisario, ait des répercussions sur la scène politique bruxelloise. Plus précisément au sein même de la régionale Ecolo aux prises avec des menaces de démission de certains de ses membres d'origine marocaine.

Ces derniers reprochent au parti de prendre fait et cause en faveur du Front Polisario contre les intérêts marocains au Sahara occidental. Une prise de position dont se défend Jacques Bauduin, secrétaire fédéral des Verts. Lui, parle de tentative de déstabilisation.

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Politique

Au parti, on parle de tempête dans un verre d'eau, de rumeurs et d'amalgames

Le Front Polisario souffle le froid sur la régionale écolo

ALAIN GÉRARD PATRICE LEPRINCE

Le parti Ecolo aurait-il pris fait et cause pour l'indépendance du Sahara occidental? De rumeurs en menaces de démission, la tension est vive ces dernières semaines au sein de la communauté marocaine de Bruxelles. Certains nous considèrent aujourd'hui comme des traîtres , explique Samira Lalhou, conseillère écolo à Saint-Gilles.

C'est sur les ondes d'une radio locale marocaine de la capitale qu'aurait circulé «l'information»: lors d'une conférence, les verts auraient reçu officiellement une délégation du Front Polisario. Le Sahara occidental appartient au Maroc, point à la ligne, s'insurge Samira Lalhou. Certains semblent condamner Mohammed VI sans même avoir pris la peine d'écouter sa position. La conseillère communale dit être prise à parti par des citoyens d'origine marocaine ne comprenant pas l'attitude d'Ecolo. Elle menace de démissionner.

Abdelrhani Belhaloumi, également conseiller écolo à Saint-Gilles regrette que le débat soit médiatisé. Sa position est claire.

J'affirme la marocanité du Sahara occidental, dit-il. Je déplore l'attitude des partis démocratiques qui condamnent un Maroc épris de paix et de justice. Cette position pourrait bouter le feu à une région extrêmement pauvre.

De son côté, Jacques Bauduin, secrétaire fédéral des verts, tente de remettre les pendules à l'heure: Il n'y a jamais eu de contacts officiels entre le Front Polisario et Ecolo. Même si le Front a organisé une conférence à Borzée, là où nous tenons nos rencontres d'été. D'où les amalgames que certains entretiennent !

Parmi ces «certains», Jacques Bauduin pointe du doigt le député bruxellois Mostafa Ouezekhti, passé au PRL-FDF après avoir fait ses armes chez Ecolo. Règlement de compte à la - bruxelloise sur fond d'indépendance du Sahara occidental?

Dans ce dossier, poursuit le secrétaire fédéral , Ecolo soutient la résolution de l'ONU qui prône le référendum. Position aussi défendue par le gouvernement belge. Si M. Ouezekhti fait du lobbying marocain, c'est son problème. Qu'il entraîne certains de nos membres, c'est un coup bas peu glorieux.

Tentative de déstabilisation et lobbying dont se défend Mostafa Ouezekhti tout en précisant qu'il serait d'abord opportun, de donner sa chance au nouveau roi du Maroc, ouvert au dialogue.

Fatiha Saïdi, députée bruxelloise écolo, parle de tempête dans un verre d'eau. Elle confirme les propos du Jacques Bauduin tout en s'interrogeant sur la fonction d'élu. Je suis une femme politique belge , dit-elle, et mon rôle en temps qu'élue n'est pas de faire du lobbying pour l'intégrité territoriale du Maroc ou pour les indépendantistes...

REPÈRES

Sahara occidental.

Territoire de 266.769 km 2 riche en phosphate et peu peuplé (Berbères musulmans), colonisé par l'Espagne jusqu'en 1975 (mort de Franco). A ce moment, le voisin du nord, le Maroc, s'en empare, clamant qu'il s'agit d'une possession historique. Presque tous les Marocains appuient avec zèle cette revendication.

Front Polisario.

Ce mouvement indépendantiste émanant des habitants sahraouis a été créé en 1973. Dès l'occupation marocaine, une guerre commence, qui fait des milliers de morts et de prisonniers des deux côtés. Le Polisario fonde en 1976 la «République arabe sahraouie», reconnue par plus de cent Etats du tiers monde. Plus faible militairement, le Polisario doit se replier avec armes et bagages dans la ville de Tindouf, en Algérie, qui le soutient depuis le début non sans arrière-pensées politico-stratégiques.

Nations unies.

L'ONU réussit à mettre fin aux combats en 1991 grâce à un plan de paix contenu dans une résolution prévoyant un référendum populaire pour demander leur avis aux populations.

Blocage.

Depuis 1992, les efforts onusiens (par la Minurso) se heurtent à un blocage sur la définition du corps électoral habilité à participer au référendum, le Maroc désirant ajouter aux Sahraouis de 1975 (et leurs descendants) ceux qu'il a fait venir depuis lors ainsi que les membres des tribus qui ont des liens familiaux des deux côtés de la ligne entre le Maroc et l'ex-colonie espagnole. Pendant ce temps, le Maroc parle d'accorder l'«autonomie» et continue à coloniser.

B. L.