Élections communales à Vilvorde

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Électrices et électeurs, candidat.e.s et élu.e.s d'origine étrangère ou binationales.aux en Belgique
Élections fédérales - en Région de Bruxelles-Capitale - en Flandre - en Wallonie - européennes
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La commune de Vilvorde, contiguë à la Région de Bruxelles-capitale mais unilingue sans facilités, compte une importante population allochtone, d'origine espagnole (andalouse) et marocaine principalement, ainsi qu'une minorité francophone, qui inclut elle-même des allochtones subsahariens, marocains et autres. Le nombre de conseillers communaux est passé de 33 en 2006 à 35 en 2012[1].

Situation politique en 2004

Pierre-Yves Lambert, "A Vilvorde, Jean-Pierre et Mohamed ensemble contre les Flamands...", Minorités.org, 20 novembre 2004

A la page "beleid" (politique), le site unilingue flamand de la Ville de Vilvorde annonce en fin de présentation "Het stadsbestuur wil ook het Vlaams karakter van de stad benadrukken en beveiligen." (les autorités de la ville veulent aussi insister sur le caractère flamand de la ville et le protéger).

Tout un programme pour cette commune du Nord de Bruxelles qui fait incontestablement partie de l'agglomération urbaine bruxelloise, au même titre d'ailleurs que les autres communes de la périphérie proche, mais où la minorité francophone n'a aucun droit. Rappelons au passage que le bourgmestre démocrate-chrétien de Vilvorde n'est autre que Jean-Luc Dehaene, ancien premier ministre fédéral, né pendant l'exode de 1940 à Montpellier.

Récemment toutefois, la presse a évoqué le recrutement par le Collège des bourgmestre et échevins d'interprètes pour faciliter les contacts entre l'administration et les allophones. Lors du conseil communal du 28 octobre dernier, le chef de file local du Vlaams Blok interpellait le collège à ce sujet: "La majorité de gauche pense-t-elle peut-être qu'elle devra compléter son électorat en 2006 avec des "Nouveaux Belges" ?".

Parmi les allochtones vivant dans cette commune, certains sont néerlandophones, d'autres francophones. Les étrangers ne représentent que 10,5% de la population, mais il faut y ajouter autant de Belges d'origine étrangère pour avoir une idée de l'importance de la population allochtone. Au total, il y aurait donc, selon les statistiques officielles de la Ville, 6,8% de Vilvordois d'origine marocaine (dont 63,4% de nationalité belge) et 3,8% d'origine espagnole (dont 13,7% de nationalité belge).

Rappelons qu'en 2006 les ressortissants de l'Union européenne seront électeurs et éligibles aux communales alors que les non-Européens ne seront qu'électeurs. Dans les deux cas, il faudra de toute façon qu'ils s'inscrivent au préalable sur les listes d'électeurs, une inscription qui est automatique pour les Belges (avec vote obligatoire). Il y avait 24.386 électeurs inscrits en 2000. Seuls 225 ressortissants européens sur 2.063 âgés de 18 ans et plus s'étaient inscrits sur les listes d'électeurs.

Il y a actuellement une élue socialiste flamande d'origine marocaine, Fatima Lamarti, cheffe du groupe SP.A au conseil communal, qui aurait dû devenir échevine pour la deuxième moitié du mandat d'échevin de l'instruction publique, alors qu'en décembre 2003 son parti a annoncé qu'il n'y aurait pas de rotation à ce poste.

Il semble que les partis francophones vont tenter de jouer vis-à-vis de l'électorat d'origine maghrébine sur le non respect de cette promesse par le SP.A, qui avait mené une campagne bilingue en 2000, pour s'attirer les voix allochtones et francophones, ce qui est déjà dénoncé par Hans Bonte, chef de file des socialistes flamands de la ville, qui "regrette que Vermote (le dirigeant local du CDH) veuille faire de la politique communale un match de boxe entre allochtones et autochtones d'une part, et francophones et néerlandophones de l'autre"[2].

La nouvelle liste francophone Union, qui compte se présenter aux communales de 2006, a été mise sur pied par les présidents des sections locales du CDH, Jean-Pierre Vermote, et du PS, Mohamed Triki.

Vermote est un des deux élus du FDF qui, au cours des négociations post-électorales fin 2000, avaient apporté leur soutien à Jean-Luc Dehaene pour éviter une situation à l'anversoise où tous les partis flamands auraient dû se coaliser pour former une majorité contre le Vlaams Blok. Ils avaient tous deux été exclus sur-le-champ du FDF.

Le CDH et le PS ont lancé des appels aux autres partis francophones, Ecolo serait intéressé mais le FDF a déjà opposé une fin de non-recevoir, n'ayant toujours pas digéré la "trahison" de Vermote et de sa colistière Monique Devuyst, entretemps passée au... CD&V de Jean-Luc Dehaene[3] [4].

Le nombre d'élus des partis francophones a varié au fil des élections communales, il y avait 4 élus FDF sur 33 en 1976, 4 sur 31 en 1982, 3 sur 31 en 1988, 2 sur 31 en 1994 et 3 sur 31 en 2000. Selon le journal régional Het Nieuwsblad, une liste francophone unique pourrait obtenir jusqu'à six sièges en 2006, soit plus que ce que le SP ou le Vlaams Blok ont obtenu en 2000 (4 sièges chacun).

Il se pourrait donc bien que la majorité ne puisse se passer soit du Vlaams Belang (ex-Vlaams Blok) dirigé par Filip De Man, soit du groupe francophone Union soutenu par un électorat d'origine marocaine et codirigé par un socialiste francophone d'origine tunisienne.

Mais le leader socialiste flamand local a d'ores et déjà exclu l'une ou l'autre hypothèse. Pour tout politicien flamand de la périphérie bruxelloise, soit-il socialiste ou écologiste, l'ennemi ce sont les politiciens francophones, tous partis confondus. Et le ministre régional flamand du "Vlaamse rand" (périphérie bruxelloise), n'est-il pas le socialiste Frank Vandenboucke, qui a pour projet "la néerlandisation de l'image de la rue" dans la périphérie ?


Sources

  1. Résultats électoraux de Vilvorde en 2006 et 2012 sur le site officiel Vlaanderenkiest
  2. Tine Hollevoet, "Franstaligen vormen blok", Het Nieuwsblad, 15 novembre 2004 (version traduite)
  3. Eric Libert (Président du Comité de la Périphérie), "Vilvorde: le FDF présentera une liste de rassemblement francophone aux prochaines élections communales", Communiqué de presse du FDF, 16 novembre 2004
  4. P.V, "« Union » francophone sans le FDF", Le Soir, 17 novembre 2004

Iconographie

Attention: cet article est en cours de rédaction, il s'agit donc d'une ébauche et certains éléments peuvent donc être prochainement modifiés suite à la consultation de sources supplémentaires.