Tentatives d'autonomisation politique des allochtones en Belgique

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Électrices et électeurs, candidat.e.s et élu.e.s d'origine étrangère ou binationales.aux en Belgique
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Vers 1975-1977, un membre du conseil communal consultatif des immigrés de Liège, organe mis sur pied en 1973, déclarait que "la volonté d'une liste d'immigrés aux communales existe car aucun parti belge, et je le souligne aucun, n'a jusqu'à maintenant pris en main les problèmes des immigrés dont ils ne se sont d'ailleurs pas rendus compte". Il ajoutait néanmoins aussitôt être "sceptique quant à sa possibilité de réussite" - ce qu'ont confirmé les expériences de ce type aux Pays-Bas, en France ou au Royaume-Uni - mais qu'à défaut de se rassembler dans un tel parti "nous allons nous éparpiller dans tous les partis belges, nous serons, en tant qu'immigrés, noyés dedans et les problèmes immigrés ne ressortiraient pas"[1].

Dès octobre 1979, année de la révision de la constitution qui allait permettre ultérieurement l'ouverture du droit de vote et d'éligibilité aux résidents étrangers aux Pays-Bas, la création d'un Politieke Partij Migranten Unie (Parti politique union immigrée) avait été annoncée à Haarlem par un citoyen turc[2]. Les listes de ce genre qui ont effectivement été présentées par la suite l'ont souvent été par des Turcs et ne comptaient parfois qu'un seul candidat, elles ont rarement obtenu un siège.

Alors que la création en 1995 d'un parti turc en Allemagne, le "Parti démocrate allemand", était critiquée par la plupart des politiciens et dirigeants associatifs turcs d'Allemagne, le porte-parole de l'association Turquie-Berlin-Brandebourg soulignait pour sa part que "si les enfants issus de la troisième génération continuent d'être considérés comme des étrangers et ensuite rejetés, si leurs langues et leurs cultures ne sont pas suffisamment soutenues, il ne faudra pas s'étonner que certains individus décident de se raccrocher à leur minorité ethnique"[3]. En fin de compte, aucun parti de ce type n'a percé en Allemagne, seul un petit parti musulman créé à partir de la fusion de listes municipales dans un seul Land a réussi à présenter des candidats à plusiuers élection supra-locales, avec des scores électoraux infimes.

La politologue Malika Ghemmaz a analysé le cas de telles listes aux municipales de 2001 à Roubaix, elles remplissent « une fonction révélatrice du dysfonctionnement du système politique en général et de l’incapacité des partis politiques traditionnels en particulier “à répondre aux citoyens”, c’est-à-dire à l’ensemble des citoyens, et notamment à ceux d’origine maghrébine. Ainsi, on peut supposer que la création de groupes autonomes révèle la difficulté des partis traditionnels à les intégrer. » Toutefois, « la présence de ces groupes autonomes peut jouer une fonction de contestation en dénonçant les formations de droite comme de gauche, vus comme des partis “attrape-tout” », « on peut avancer que les groupes autonomes viennent remplir une fonction “tribunicienne” »[4].

1991

1999

2000

2004

2006

2009

2010

2012

2014

2018

  • (voir Denk.be) Suite aux exclusions de Mahinur Özdemir du CDH en 2015 et d'Ahmet Koç en 2016, suivies de défections d'autres élus turcs du CDH (3 conseillers communaux à Saint-Josse et à Schaerbeek) et de menaces de défections d'une dizaine d'élus turcs du SP.A, certains observateurs spéculent sur la création d'un "parti turc" (ou plutôt d'une succursale belge de l'AKP, comme le Parti égalité justice en France et Denk aux Pays-Bas) en Belgique, auquel pourrait se joindre celui déjà existant au niveau local à Heusden-Zolder (Limbourg), Sterk Heusden-Zolder[5]. Les prochaines échéances électorales sont les élections communales et provinciales d'octobre 2018 et les élections régionales, législatives et européennes de 2019.

2019

Sources

  1. Silvana Panciera, Immigration, force sociale, mouvement politique. Les conseils communaux consultatifs des immigrés en Belgique, Paris (thèse pour le doctorat du 3ème cycle), 1978, IV tomes; t.III: 597 n77
  2. Peter Schumacher, De Minderheden. 600.000 vreemdelingen in Nederland., Amsterdam, Van Gennep, 1981 (2ème édition; 1ère édition 1980), ISBN 9789060124260 p.174
  3. "Que pensent-ils de la fondation du Parti Démocrate Allemand ?", Cumhuriyet Hafta, 3 novembre 1995, trad. in Espace Orient (Bruxelles) n°7, décembre 1995, pp.16-18
  4. Malika Ghemmaz, "Les candidats d’origine maghrébine face au risque d’instrumentalisation", Hommes et migrations, N° 1243, mai-juin 2003
  5. voir e.a. Wahoub Fayoumi, "L'exclusion de Mahinur Özdemir ouvre-t-elle la voie à un parti communautaire turc?", RTBF Info, 2 juin 2015

Voir aussi

Attention: cet article est en cours de rédaction, il s'agit donc d'une ébauche et certains éléments peuvent donc être prochainement modifiés suite à la consultation de sources supplémentaires.