Sièges réservés au Pakistan

De Suffrage Universel
Révision datée du 14 juillet 2018 à 08:28 par Admin (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher

Les non-musulman.e.s disposent de sièges réservés dans les assemblées élues en République islamique du Pakistan.

Parlement

A l'Assemblée nationale, 10 sièges sur 342 sont réservés aux non-musulman.e.s, chaque parti envoie à la Commission électorale la liste de ses candidat.e.s non-musulman.e.s, 10 au maximum, sans minimum, et sans spécification de leurs religions, et les élu.e.s sont désigné.e.s en fonction des résultats de chaque parti au niveau national, puis par province. En 2013 il y en a eu 6 du PML(N), et 1 pour 4 autres partis, le PPPP, le PTI, le MQM et le JUI(F)[1] [2]. Ce système n'existe pas au Sénat.

Assemblées provinciales

source: article de la Wikipedia en anglais

Assemblée provinciale "Général" Femmes Non-musulmans Total
Balouchistan 51 11 3 65
Khyber-Pakhtunkhwa 99 22 3 124
Punjab 297 66 8 371
Sindh 130 29 9 168
Total 577 128 23 728

Sources

  1. "Législation, résultats et listes déposées par chaque parti aux élections législatives de 2013", Election Commission of Pakistan, 28 mai 2013
  2. PML(N): Pakistan Muslim League (N), principal parti (conservateur) à l'issue de ces élections, dirigé par Nawaz Sharif; PPPP: Pakistan Peoples Party, affilié à l'Internationale socialiste; PTI: Pakistan Tehreek-e-Insaf d'Imran Khan, hostile aux discriminations religieuses; MQM: Muttahida Qaumi Movement, ex-Muhajir Qaumi Movement, parti séculariste représentant initialement les réfugiés musulmans venus d'Inde lors de la Partition en 1947; JUI(F): Jamiat Ulema-e-Islam (F), parti islamiste entre autres opposé à l'allègement de la loi contre le blasphème ainsi qu'à une loi préventive en matière de violence conjugale

Pakistan - Corps électoral unique ou séparé ?

Pierre-Yves Lambert, "Pakistan - Corps électoral unique ou séparé ?", Suffrage Universel (ancienne version html), avril 2001

Depuis quelques mois, une polémique envenime les relations entre les minorités religieuses, essentiellement chrétiennes, hindouiste, sikh et ahmadie, et la dictature militaire en place qui a commencé à organiser des élections locales en attendant des législatives et des provinciales. Cette polémique concerne la question des corps électoraux séparés entre la majorité musulmane et les minorités religieuses, ces dernières ne pouvant voter que pour des candidats non-musulmans.

Un appel au boycott a été lancé par les organisations des minorités et a été largement suivi pour les élections locales qui se déroulent progressivement depuis le mois de décembre 2000.

Cette séparation des corps électoraux n'existait pas à l'indépendance du Pakistan en 1947, elle n'a été introduite qu'en 1978 par le dictateur Zia Ul-Haq, sous la pression de certains islamistes. Les partis islamistes ne sont toutefois pas tous sur la même longueur d'onde à ce propos, certains estimant la séparation parfaitement justifiée, d'autres considérant que le nombre d'électeurs non-musulmans est si faible qu'une telle mesure est sans objet.

Parmi les partisans de la séparation, il y a aussi ceux qui affirment qu'elle rend possible la représentation politique des minorités religieuses, qui risqueraient dans un système de "Joint Electorate" d'être absentes des assemblées élues, mais d'autre part des voix s'élèvent pour dénoncer le fait qu'avec 10% de sièges réservés aux minorités religieuses, celles-ci, qui représentent jusqu'à 45% de la population dans certains districts, subiraient un véritable déni de démocratie, les chefs de districts et de municipalités devant quant à eux être musulmans.

L'Eglise catholique romaine a adopté des positions politiques très pointues sur la question, et une campagne internationale de propagande est à l'oeuvre à son initiative.

Il faut ajouter comme éléments du débat

  1. que les non-Musulmans sont particulièrement visés par une loi contre le blasphème, d'inspration islamo-conservatrice, qui a notamment provoqué des suicides à connotation politique de Chrétiens,
  2. que les Ahmadis ne se considèrent de leur côté pas comme des non-Musulmans, mais comme un courant réformateur de l'Islam, leur exclusion de la communauté musulmane telle que définie par l'Etat datant de 1972-73 (notamment dans la Constitution de 1973), sous les pressions de l'Arabie "séoudite" sur le gouvernement démocratique de Zulfiqar Ali Bhutto, père de la dirigeante d'un des partis de l'opposition démocratique actuelle...
Attention: cet article est en cours de rédaction, il s'agit donc d'une ébauche et certains éléments peuvent donc être prochainement modifiés suite à la consultation de sources supplémentaires.