Différences entre versions de « Sièges réservés en Iran »

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==Polémique de 2017 sur les conseils municipaux et de villages==
 
==Polémique de 2017 sur les conseils municipaux et de villages==
 
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Le 15 avril 2017, l'Ayatollah Ahmad Jannati, président ultraconservateur du Conseil des Gardiens de la Révolution, émet une directive exigeant que les candidats non-musulmans soient interdits de participation aux élections municipales dans les localités où la mjorité de la population est musulmane<ref name="jafari171102">Saeid Jafari, "[http://web.archive.org/web/20171103003953/https://www.al-monitor.com/pulse/originals/2017/11/iran-sepanta-niknam-zoroastrian-yazd-city-council-jannati.html Zoroastrian takes center stage on Iran’s political scene]", ''Al-Monitor'', 2 novembre 2017</ref>.
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Le 15 avril 2017, l'Ayatollah Ahmad Jannati, président ultraconservateur du Conseil des Gardiens de la Révolution, a émis une directive exigeant que les candidats non-musulmans soient interdits de participation aux élections municipales dans les localités où la majorité de la population est musulmane<ref name="jafari171102">Saeid Jafari, "[http://web.archive.org/web/20171103003953/https://www.al-monitor.com/pulse/originals/2017/11/iran-sepanta-niknam-zoroastrian-yazd-city-council-jannati.html Zoroastrian takes center stage on Iran’s political scene]", ''Al-Monitor'', 2 novembre 2017</ref>.
  
Le 19 mai 2017 ont eu lieu les cinquièmes élections municipales depuis l'avènement de la République islamique<ref>les premières n'avaient eu lieu qu'en 1999</ref>, en même temps que la douzième élection présidentielle.
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Le 19 mai 2017 ont eu lieu les [https://en.wikipedia.org/wiki/Iranian_local_elections,_2017 cinquièmes élections municipales] depuis l'avènement de la République islamique<ref>les premières n'avaient eu lieu qu'en 1999</ref>, en même temps que la douzième élection présidentielle.
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Des candidat.e.s non-musulman.e.s furent élu.e.s ou réélu.e.s, dont Sepanta Niknam, un Zoroastrien déjà élu en 2013, réélu à Yazd, une ville au centre de l'Iran<ref name="jafari171102"/>.
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Après ces élections, un candidat conservateur non élu a introduit une requête en contestation de l'élection de Niknam sur base de la directive de Jannati. Il a été suivi par un tribunal administratif qui a suspendu le mandat de Niknam<ref name="jafari171102"/>.
 
   
 
   
 
Le 26 novembre 2017 le parlement iranien a approuvé le caractère urgent d'une proposition de loi permettant aux membres des minorités religieuses reconnues de proposer des candidats aux élections des conseils municipaux et de villages<ref>IRNA, "[http://web.archive.org/web/20171229123348/http://theiranproject.com/blog/2017/11/29/iranian-parliament-debating-bill-religious-minorities/ Iranian parliament debating bill on religious minorities]", ''The Iran Projet'', 29 novembre 2017</ref>.
 
Le 26 novembre 2017 le parlement iranien a approuvé le caractère urgent d'une proposition de loi permettant aux membres des minorités religieuses reconnues de proposer des candidats aux élections des conseils municipaux et de villages<ref>IRNA, "[http://web.archive.org/web/20171229123348/http://theiranproject.com/blog/2017/11/29/iranian-parliament-debating-bill-religious-minorities/ Iranian parliament debating bill on religious minorities]", ''The Iran Projet'', 29 novembre 2017</ref>.

Version du 31 décembre 2017 à 13:50

L'élargissement du concept d'ahl al-kitâb
Sièges réservés dans l'Empire ottoman - dans l'État du Hatay - en Irak (au Kurdistan irakien) - en Iran - en Jordanie - au Liban (au Mont-Liban ottoman) - en Palestine - en Syrie
Statistiques ethniques et religieuses en Asie occidentale - à Bahrein - en Syrie
Bibliographies
minorités en Asie occidentale - en Syrie; Nord-Caucasiens en Asie occidentale - Druzes - Tziganes d'Asie occidentale

Modifier

À la suite de la révolution constitutionnelle de 1906 en Iran, un parlement (majlis) est mis sur pied et inclut, comme c'était déjà le cas pour son homologue ottoman depuis 1876, des sièges réservés pour les minorités religieuses reconnues, soit les "gens du livre (ahl al-kitâb)": chrétiens, juifs et zoroastriens, bien que ces derniers ne figurent pas dans la catégorie coranique.

La nouvelle constitution iranienne mise en place à la suite de la révolution islamique de 1979 reprend l'idée, et dans chacun des 7 majlis élus depuis 1980 pour 4 ans siègent ainsi 2 chrétiens arméniens, 1 chrétien assyrien (ou assyro-chaldéen), 1 juif et 1 zoroastrien. En 2004 un député arménien d'Iran estimait la part des minorités à 100 000 chrétiens, 60 000 zoroastriens et 25 000 juifs sur 70 millions d'habitants.

Les députés des minorités religieuses assument les mêmes prérogatives que leurs collègues musulmans, les Dr. Dravidian et Dabestani faisaient ainsi partie en 2004 de la commission de la Santé.

Exclusion des autres minorités religieuses

La minorité sabéenne-mandéenne, gens du livre au sens coranique, compterait entre quelques milliers et plusieurs dizaines de milliers de fidèles (dont peut-être une majorité de réfugiés venus d'Irak) dans la province principalement arabophone du Khouzistan, au Sud-Ouest près de la frontière irakienne, mais ne dispose pas de siège réservé au Majlis.

Les chrétiens ni arméniens ni assyriens, souvent des ex-musulmans convertis à diverses variantes du protestantisme, sont passibles de la peine de mort pour apostasie.

Les plus de 300.000 Baha'is, durement persécutés sous tous les régimes iraniens car considérés comme apostats, n'ont jamais été reconnus comme minorité religieuse.

Les musulmans sunnites, minoritaires en Iran mais majoritaire dans certaines zones, ne sont pas non plus reconnus comme minorité religieuse.

Lutte contre l'antisémitisme

A plusieurs reprises, le député juif Maurice Motamed est intervenu à la tribune pour protester contre des scènes et des propos antisémites dans des séries télévisées iraniennes ou diffusées en Iran, et même, en octobre 2003, contre une diatribe antijuive d'un collègue, obtenant le soutien du président du majlis et des excuses de la part dudit collègue.

Lutte pour la réforme du "prix du sang"

Maurice Motamed a également été très actif et a convaincu ses collègues en 2002 dans le débat sur le "prix du sang", l'indemnité à verser par l'auteur d'un crime à la famille de la victime. Le "prix du sang" (18.750 $ U.S.) était en effet moitié moindre lorsque la victime n'était pas musulmane ou n'était pas de sexe masculin. Cette situation, du moins pour les hommes non musulmans, aurait dû prendre fin suite à un vote du majlis en novembre 2002, approuvé par l'Ayatollah Ali Khamenei, mais rejeté à deux reprises par le Conseil des Gardiens de la Révolution. En fin de compte, les trois autorités suprêmes du pays se sont accordées en 2004 pour passer outre cet avis négatif.

Luttes contre d'autres discriminations religieuses

Il reste encore de nombreuses discriminations envers les citoyens iraniens non musulmans que leurs députés tentent de faire supprimer, notamment en ce qui concerne l'accès aux emplois dans la fonction publique et dans l'enseignement, y compris pour les écoles des minorités, la faculté de témoigner devant un tribunal islamique ou les règles en matière d'héritage.

La fake news de 2006 sur le port obligatoire de signes distinctifs par les minorités religieuses

Le journal canadien National Post a publié le 19 mai 2006 un article d'Amir Taheri, un journaliste iranien exilé mythomane et autoproclamé expert, selon lequel le parlement iranien s'apprêtait à obliger les minorités religieuses à porter sur leurs vêtements un signe distinctif visible, de couleur jaune pour les Juifs, rouge pour les Chrétiens et bleu pour les Zoroastriens.

Cette information fut rapidement reprise dans le Jerusalem Post. Une dépêche de l'AFP reprit l'article. Le premier ministre canadien, M. Harper affirma que de tels signes distinctifs pourraient rappeler "l'Allemagne nazie" . Le doyen du Centre Simon Wiesenthal, le rabbin Marwin Hier commenta cet article: « Cela rappelle l'Holocauste. L'Iran s'approche de plus en plus de l'idéologie des nazis. »

Un rapide démenti des autorités iraniennes entraîna une rétractation de l'article ainsi que la publication par le National Post d'une lettre d'excuses. Amir Taheri resta sur ses positions toutefois, malgré les démentis[1] [2].

Polémique de 2017 sur les conseils municipaux et de villages

Cette section est en cours de rédaction.



Le 15 avril 2017, l'Ayatollah Ahmad Jannati, président ultraconservateur du Conseil des Gardiens de la Révolution, a émis une directive exigeant que les candidats non-musulmans soient interdits de participation aux élections municipales dans les localités où la majorité de la population est musulmane[3].

Le 19 mai 2017 ont eu lieu les cinquièmes élections municipales depuis l'avènement de la République islamique[4], en même temps que la douzième élection présidentielle.

Des candidat.e.s non-musulman.e.s furent élu.e.s ou réélu.e.s, dont Sepanta Niknam, un Zoroastrien déjà élu en 2013, réélu à Yazd, une ville au centre de l'Iran[3].

Après ces élections, un candidat conservateur non élu a introduit une requête en contestation de l'élection de Niknam sur base de la directive de Jannati. Il a été suivi par un tribunal administratif qui a suspendu le mandat de Niknam[3].

Le 26 novembre 2017 le parlement iranien a approuvé le caractère urgent d'une proposition de loi permettant aux membres des minorités religieuses reconnues de proposer des candidats aux élections des conseils municipaux et de villages[5].

Liste des députés iraniens représentant les minorités religieuses

arméniens

assyrien

juif

zoroastrien

1980

?

?

?

?

1984

?

?

?

?

1988

?

?

?

?

1992

?

?

?

?

1996

Vartan Vartanian, Artavaz Baghumian

Shamshoon Maqsudpour

Manouchehr Elyasi

Parviz Rezvani

2000

Levon Davidian, Georgik Abrahamian

Younatan Botkilia

Maurice Motamed

Khosro Dabestani

2004

Kevork Vartan (Téhéran et Nord), Robert Beglarian (Isfahan et Sud)

Younatan Botkilia

Maurice Motamed

Kurosh Niknam

2008

Kevork Vartan, Robert Beglarian[6] [7]

Ciamak Moresadegh[8]

2012

? (Téhéran et Nord), ? (Isfahan et Sud)

?

?

?

2016[9]

Karen Khanlari (Téhéran et Nord), Georgic Abrahamian (Isfahan et Sud)

Eunaten Betkolia

Siamak Moreh Sedgh

Esfandiar Ekhtiari

Sources

la première version de cet article a été publiée mi-2005 par Pierre-Yves Lambert sur la version html de Suffrage Universel et ("Pylambert") sur la version francophone de Wikipédia

  1. Fred A. Reed, "Libre opinion: L'anatomie d'un mensonge", Le Devoir, 26 mai 2006
  2. Larry Cohler-Esses, "Bunkum From Benador", The Nation, June 14, 2006
  3. 3,0, 3,1 et 3,2 Saeid Jafari, "Zoroastrian takes center stage on Iran’s political scene", Al-Monitor, 2 novembre 2017
  4. les premières n'avaient eu lieu qu'en 1999
  5. IRNA, "Iranian parliament debating bill on religious minorities", The Iran Projet, 29 novembre 2017
  6. Gamkonline 25 mars 2008
  7. Robert Beglarian défendra les intérêts des Arméniens au parlement iranien, Téhéran, Irna, 16 mars 2008
  8. Results for the minority MPs", Press TV, 16 mars 2008
  9. Religious minority reserved seats, in "List of MPs elected in the Iranian legislative election, 2016", Wikipédia anglophone

Article connexe

Parlementaires turcs issus des minorités religieuses