Politiciens belges d'origine étrangère au XIXème siècle

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Extrait de Pierre-Yves Lambert, "Les personnes d'origine étrangère dans les assemblées politiques belges", Migrations-Société (Paris), Vol. 13, n°77, septembre-octobre 2001, pp. 31-40

"De par son histoire relativement récente en tant qu'Etat indépendant, la Belgique a connu dès sa naissance des élus d'origine étrangère puisqu'il n'existait pas de "nationalité belge" avant 1830. Tous les membres du Congrès, l'assemblée qui proclama l'indépendance, et des premiers parlements élus avaient par conséquent une nationalité "étrangère" à leur naissance, autrichienne, française ou néerlandaise. Les premiers ouvrages de droit électoral belge consacraient des chapitres entiers à tous ces Belges ou Belges potentiels (dans les territoires "belges" réannexés par les Pays-Bas en 1839), ainsi qu'aux étrangers s'étant installés sur le futur territoire belge avant l'indépendance, notamment ceux qui avaient obtenu la nationalité néerlandaise entre 1815 et 1830.

Par contre, il aura fallu attendre 1976 pour que les naturalisés "ordinaires" et les personnes ayant acquis la nationalité par mariage se voient reconnaître le droit de vote, sans éligibilité, à toutes les élections, alors qu'ils n'étaient auparavant électeurs et éligibles qu'au niveau communal. La distinction entre "naturalisation ordinaire" et "grande naturalisation" n’a quant à elle été supprimée de la Constitution qu’en février 1991.

(...)

Au XIXème siècle, des Français, des Italiens et des Allemands, notamment des réfugiés politiques, eurent des activités politiques en Belgique, surtout vis-à-vis de leur pays d'origine, mais ils n'y étaient pas précisément encouragés, et furent souvent "invités" à y mettre fin ou à aller les poursuivre dans un autre pays, ce que firent par exemple Karl Marx ou Victor Hugo. D'autres décidèrent de s'installer définitivement en Belgique et leur engagement politique et social en mena certains à de hautes responsabilités, d'autres figurant par exemple parmi les fondateurs d'associations ouvrières qui furent à la base de la création du Parti Ouvrier Belge."

D'origine allemande

  • Jonathan Raphaël Bischoffsheim (1808-1883), banquier, était issu d'une famille juive de Mayence, en Allemagne. Après avoir obtenu la grande naturalisation en 1857, il fut élu au conseil communal de Bruxelles puis, en 1862, au Sénat où il siégea pendant vingt ans. Il fut également président du consistoire israélite de Belgique[1].
  • Alexandre Braun (1847-1935), avocat, bâtonnier, sénateur du Parti catholique (1900-1929), Ministre d'État (1925), était le fils de Thomas Braun, né à Kommern (dans l'actuelle Rhénanie-du-Nord-Westphalie), petit-fils et arrière-petit-fils d'échevins (magistrats) de la commune d'Endenich (près de Cologne), enseignant établi à Nivelles le 20 avril 1845 à la demande du gouvernement belge, qui avait obtenu la nationalité belge en 1850, et de Franciska Horst, épousée à Cologne en 1847
  • Baron Emile Braun (1849-1927), ingénieur civil, député du Parti libéral (1900-1925), bourgmestre de Gand (1895-1921), autre fils de Thomas Braun

D'origine française

  • Charles Rogier (Saint-Quentin 1800 - Saint-Josse-ten-Noode 1885), établi en Belgique (Liège) depuis 1813 avec sa mère, il devint automatiquement belge à l'indépendance (résidence avant le 1er janvier 1814 et ininterrompue jusqu'en 1830), membre du gouvernement provisoire belge en 1830 et par la suite gouverneur de province, député, ministre.

D'origine italienne

  • Paul Errera (1860-1922), fils du fondateur de la Banque de Bruxelles et consul général d'Italie Giacomo Errera (Venise 1834 - Uccle 1880), fut conseiller communal (dès 1890), puis bourgmestre (1912-1921) d'Uccle, ainsi que recteur de l'Université Libre (laïque) de Bruxelles (ULB)[2].

Sources

  1. Pierre-Yves Lambert, "Les personnes d'origine étrangère dans les assemblées politiques belges", Migrations-Société (Paris), Vol. 13, n°77, septembre-octobre 2001, pp. 31-40
  2. François- L. Ganshof, "Paul Errera (1860-1922) [note biographique]", Revue belge de philologie et d'histoire, Année 1922 Volume 1 Numéro 4 pp. 845-846
Attention: cet article est en cours de rédaction, il s'agit donc d'une ébauche et certains éléments peuvent donc être prochainement modifiés suite à la consultation de sources supplémentaires.