Différences entre versions de « Partis musulmans aux Pays-Bas »

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{{Pays-Bas}}Divers partis locaux se sont mis sur pied aux Pays-Bas dans le cadre d'élections municipales ou de districts inframunicipaux.
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==Droit de vote et d'éligibilité==
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Depuis 1985, les résidents étrangers peuvent bénéficier du [[droit de vote des étrangers aux Pays-Bas|droit de vote et d'éligibilité au niveau communal]], mais leur taux de participation est plus bas que celui des Néerlandais, lui-même en baisse constante depuis l'abrogation du [[vote obligatoire aux Pays-Bas|vote obligatoire]] en 1970. Entretemps, de nombreux étrangers ont acquis la nationalité néerlandaise et le droit de vote et d'éligibilité à toutes les élections, et de nouvelles générations sont nées néerlandaises.
  
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==Système électoral==
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Le système électoral néerlandais est une proportionnelle quasi intégrale avec [[vote de préférence]]. Chaque électeur dispose d'une seule voix qu'il peut accorder à un candidat de son choix. Ce candidat peut être élu sous condition d'obtenir 25% (précédemment 50%) des voix nécessaires pour obtenir un siège sur sa liste même s'il ne figure pas à une position initiale réputée éligible.
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Comme en Belgique ou au Danemark et contrairement à la France, chaque liste détermine le nombre de candidats qu'elle présente, des listes d'un ou deux candidats sont donc parfois présentes lors de compétitions électorales. Il n'y a pas de législation sur la parité électorale (ou imposant des quotas) aux Pays-Bas.
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==Partis locaux==
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Un grand nombre de partis locaux sont mis sur pied aux Pays-Bas à chaque élection municipale ou provinciale, il s'agit soit de groupements de citoyens soit de listes menées par un élu sortant qui a quitté son parti. Certains de ces partis perdurent sur plusieurs élections, et, plus rarement, développent des ambitions supralocales ou se fédèrent pour former un parti national, comme ce fut le cas pour Leefbaar Nederland (Pays-Bas vivables) en 1999-2006.
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==Contexte démographique==
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Les Pays-Bas comptent environ 5% d'habitants musulmans d'origines variées (Turquie, Maroc, Pakistan, Surinam, ex-Yougoslavie), ainsi que des Néerlandais convertis et des personnes issues de couples mixtes.
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==Islamitische Partij-Nederland==
 
Des listes intitulées [[Islamitische Partij-Nederland]] ont été présentées aux élections municipales et/ou inframunicipales (districts) à Rotterdam en 1998, 2002 et 2006 et à La Haye en 2002, sans jamais obtenir un seul siège ni même atteindre 1% des voix. Bien que leurs initiateurs aient à plusieurs reprises enregistré le sigle pour des élections supralocales, aucune liste n'a concrètement été présentée.
 
Des listes intitulées [[Islamitische Partij-Nederland]] ont été présentées aux élections municipales et/ou inframunicipales (districts) à Rotterdam en 1998, 2002 et 2006 et à La Haye en 2002, sans jamais obtenir un seul siège ni même atteindre 1% des voix. Bien que leurs initiateurs aient à plusieurs reprises enregistré le sigle pour des élections supralocales, aucune liste n'a concrètement été présentée.
  
Seuls deux partis musulmans locaux ont obtenu chacun un élu, tous deux à La Haye, [[Islam Democraten]] (ID, en 2006 et 2010) et [[Partij van de Eenheid]] (PvdE ou Lijst Khoulani, en 2010), le second ayant été créé par l'élu du premier, qui n'avait pas été sélectionné pour être à nouveau tête de liste en 2010. Les deux partis concourent à nouveau en 2014, le PvdE compte entretemps deux élus avec le ralliement d'[[Arnoud van Doorn]], un conseiller municipal élu sur la liste populiste islamophobe du PVV mais entretemps converti à l'islam<ref>Nourdeen Wildeman, "[http://web.archive.org/web/20140214155558/http://politiek.thepostonline.nl/2014/01/23/overzicht-islamitische-partijen-op-19-maart/ Overzicht: Islamitische partijen op 19 maart]", ''The Post online (blog)'', 23 janvier 2014</ref>. L'unique tentative électorale d'ID aux législatives, en 2008, a abouti à un échec, le nombre de voix obtenues était moindre qu'aux municipales de 2006 dans la seule commune de La Haye, avec un pourcentage de 0,04%.  
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==Islam Democraten et Partij van de Eenheid==
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Seuls deux partis musulmans locaux ont obtenu chacun un élu municipal, tous deux à La Haye, [[Islam Democraten]] (ID, en 2006 et 2010) et [[Partij van de Eenheid]] (PvdE, Parti de l'unité, ou Lijst Khoulani, en 2010), le second ayant été créé par l'élu du premier, qui n'avait pas été sélectionné pour être à nouveau tête de liste en 2010. Les deux partis concourent à nouveau en 2014, le PvdE compte entretemps deux élus avec le ralliement d'[[Arnoud van Doorn]], un conseiller municipal élu sur la liste populiste islamophobe du PVV mais entretemps converti à l'islam<ref>Nourdeen Wildeman, "[http://web.archive.org/web/20140214155558/http://politiek.thepostonline.nl/2014/01/23/overzicht-islamitische-partijen-op-19-maart/ Overzicht: Islamitische partijen op 19 maart]", ''The Post online (blog)'', 23 janvier 2014</ref>. L'unique tentative électorale d'ID aux législatives, en 2008, a abouti à un échec, le nombre de voix obtenues était moindre qu'aux municipales de 2006 dans la seule commune de La Haye, avec un pourcentage de 0,04%.  
  
Quant au [[Nederlandse Moslim Partij]], fondé par des convertis en 2007, il a échoué aux municipales de 2010 avec des résultats oscillant entre 0,2% et 1,18%, et n'a pas été capable de présenter une liste aux législatives de 2012, il s'est alors autodissout.
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==Nederlandse Moslim Partij==
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Quant au [[Nederlandse Moslim Partij]], fondé par des convertis en 2007, il a échoué aux municipales de 2010 avec des résultats oscillant entre 0,2% et 1,18%, et n'a pas été capable de présenter une liste aux législatives de 2012, il s'est alors autodissout. Il comptait deux élus sortants en 2010, mais il s'agissait de personnes élues sur d'autres listes en 2006, un sur une liste locale et une pour le [[Partis politiques néerlandais|Parti travailliste (PvdA)]].
  
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==Islamitische Democratische Partij==
 
En janvier 2008, la mise sur pied d'un [[Islamitische Democratische Partij]] avait été annoncée, information reprise par de nombreux médias. Il s'agissait en fait d'un canular, le programme du parti étant calqué sur celui d'un parti fondamentaliste calviniste, le [[Staatkundig Gereformeerde Partij]].
 
En janvier 2008, la mise sur pied d'un [[Islamitische Democratische Partij]] avait été annoncée, information reprise par de nombreux médias. Il s'agissait en fait d'un canular, le programme du parti étant calqué sur celui d'un parti fondamentaliste calviniste, le [[Staatkundig Gereformeerde Partij]].
  
Pour les élections municipales de 2014 à Rotterdam, un nouveau parti a été créé, [[NIDA Rotterdam]], notamment par d'anciens militants de partis traditionnels dont un élu de la [[Partis politiques néerlandais|Gauche verte (Groenlinks)]] et un ancien élu du [[Partis politiques néerlandais|Parti travailliste (PvdA)]].
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==NIDA Rotterdam==
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Pour les élections municipales de 2014 à Rotterdam, un nouveau parti a été créé, [[NIDA Rotterdam]], notamment par d'anciens militants de partis traditionnels dont un élu qui venait de quitter la [[Partis politiques néerlandais|Gauche verte (Groenlinks)]] et un ancien élu du [[Partis politiques néerlandais|Parti travailliste (PvdA)]].
  
Tant les initiateurs de ces partis que divers observateurs, politiciens ou journalistes, ont établi un parallèle entre l'existence au sein du système politique néerlandais de plusieurs partis confessionnels ([[Partis politiques néerlandais|CDA, CU et SGP]]) et la naissance légitime de partis musulmans qui ne constitueraient que des homologues des partis chrétiens. Certains, comme l'ancien député Groenlinks [[Mohamed Rabbae]], se sont même exprimés en faveur de la présence d'un parti musulman néerlandais, sans pour autant envisager d'y adhérer, tout en déplorant que les querelles de personnes aient systématiquement abouti à l'échec<ref>B. Lenssen, "[http://web.archive.org/web/20080407214934/http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2008/04/stem_niet_op_de_pvv.html Stem niet op de PVV!]", ''Spitsnieuws'', 6 avril 2008</ref> <ref>Cyntha van Gorp, "[http://web.archive.org/web/20140214161201/http://www.trouw.nl/tr/nl/4492/Nederland/article/detail/1308341/2008/04/08/rsquo-Tijd-rijp-voor-islamitische-partij-rsquo.dhtml ’Tijd rijp voor islamitische partij’]", ''Trouw'', 8 avril 2008</ref> <ref>Brian van der Bol et Mark Hoogstad, "[http://web.archive.org/web/20140214162655/http://vorige.nrc.nl/nieuwsthema/raadsverkiezingen2010/article2475892.ece/Turken_stemmen_niet_op_een_Marokkaan Turken stemmen niet op een Marokkaan. Merendeel van moslims negeert moslimpartijen en kiest voor gevestigde partij]", ''NRC Handelsblad'', 8 février 2010</ref>.
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==Un parti musulman à côté des autres partis confessionnels chrétiens==
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Tant les initiateurs de ces partis que divers observateurs, politiciens ou journalistes, ont établi un parallèle entre l'existence au sein du système politique néerlandais de plusieurs partis confessionnels ([[Partis politiques néerlandais|CDA, CU et SGP]]) et la naissance légitime de partis musulmans qui ne constitueraient que des homologues des partis chrétiens. Certains, comme l'ancien député Groenlinks [[Mohamed Rabbae]], se sont même exprimés en faveur de la présence sur la scène politique nationale d'un parti musulman néerlandais, sans pour autant envisager d'y adhérer, tout en déplorant que les querelles de personnes aient systématiquement abouti à l'échec<ref>B. Lenssen, "[http://web.archive.org/web/20080407214934/http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2008/04/stem_niet_op_de_pvv.html Stem niet op de PVV!]", ''Spitsnieuws'', 6 avril 2008</ref> <ref>Cyntha van Gorp, "[http://web.archive.org/web/20140214161201/http://www.trouw.nl/tr/nl/4492/Nederland/article/detail/1308341/2008/04/08/rsquo-Tijd-rijp-voor-islamitische-partij-rsquo.dhtml ’Tijd rijp voor islamitische partij’]", ''Trouw'', 8 avril 2008</ref> <ref>Brian van der Bol et Mark Hoogstad, "[http://web.archive.org/web/20140214162655/http://vorige.nrc.nl/nieuwsthema/raadsverkiezingen2010/article2475892.ece/Turken_stemmen_niet_op_een_Marokkaan Turken stemmen niet op een Marokkaan. Merendeel van moslims negeert moslimpartijen en kiest voor gevestigde partij]", ''NRC Handelsblad'', 8 février 2010</ref>.
  
 
==Sources==
 
==Sources==

Version du 15 février 2014 à 10:00

Électeurs, candidats et élus d'origine non-européenne aux Pays-Bas
Parlementaires
Élections municipales
1998 (à Bijlmer) - 2002 - 2006 - 2010 (à Venlo) - 2014 - 2018
Partis musulmans - Listes allochtones
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Droit de vote et d'éligibilité

Depuis 1985, les résidents étrangers peuvent bénéficier du droit de vote et d'éligibilité au niveau communal, mais leur taux de participation est plus bas que celui des Néerlandais, lui-même en baisse constante depuis l'abrogation du vote obligatoire en 1970. Entretemps, de nombreux étrangers ont acquis la nationalité néerlandaise et le droit de vote et d'éligibilité à toutes les élections, et de nouvelles générations sont nées néerlandaises.

Système électoral

Le système électoral néerlandais est une proportionnelle quasi intégrale avec vote de préférence. Chaque électeur dispose d'une seule voix qu'il peut accorder à un candidat de son choix. Ce candidat peut être élu sous condition d'obtenir 25% (précédemment 50%) des voix nécessaires pour obtenir un siège sur sa liste même s'il ne figure pas à une position initiale réputée éligible.

Comme en Belgique ou au Danemark et contrairement à la France, chaque liste détermine le nombre de candidats qu'elle présente, des listes d'un ou deux candidats sont donc parfois présentes lors de compétitions électorales. Il n'y a pas de législation sur la parité électorale (ou imposant des quotas) aux Pays-Bas.

Partis locaux

Un grand nombre de partis locaux sont mis sur pied aux Pays-Bas à chaque élection municipale ou provinciale, il s'agit soit de groupements de citoyens soit de listes menées par un élu sortant qui a quitté son parti. Certains de ces partis perdurent sur plusieurs élections, et, plus rarement, développent des ambitions supralocales ou se fédèrent pour former un parti national, comme ce fut le cas pour Leefbaar Nederland (Pays-Bas vivables) en 1999-2006.

Contexte démographique

Les Pays-Bas comptent environ 5% d'habitants musulmans d'origines variées (Turquie, Maroc, Pakistan, Surinam, ex-Yougoslavie), ainsi que des Néerlandais convertis et des personnes issues de couples mixtes.

Islamitische Partij-Nederland

Des listes intitulées Islamitische Partij-Nederland ont été présentées aux élections municipales et/ou inframunicipales (districts) à Rotterdam en 1998, 2002 et 2006 et à La Haye en 2002, sans jamais obtenir un seul siège ni même atteindre 1% des voix. Bien que leurs initiateurs aient à plusieurs reprises enregistré le sigle pour des élections supralocales, aucune liste n'a concrètement été présentée.

Islam Democraten et Partij van de Eenheid

Seuls deux partis musulmans locaux ont obtenu chacun un élu municipal, tous deux à La Haye, Islam Democraten (ID, en 2006 et 2010) et Partij van de Eenheid (PvdE, Parti de l'unité, ou Lijst Khoulani, en 2010), le second ayant été créé par l'élu du premier, qui n'avait pas été sélectionné pour être à nouveau tête de liste en 2010. Les deux partis concourent à nouveau en 2014, le PvdE compte entretemps deux élus avec le ralliement d'Arnoud van Doorn, un conseiller municipal élu sur la liste populiste islamophobe du PVV mais entretemps converti à l'islam[1]. L'unique tentative électorale d'ID aux législatives, en 2008, a abouti à un échec, le nombre de voix obtenues était moindre qu'aux municipales de 2006 dans la seule commune de La Haye, avec un pourcentage de 0,04%.

Nederlandse Moslim Partij

Quant au Nederlandse Moslim Partij, fondé par des convertis en 2007, il a échoué aux municipales de 2010 avec des résultats oscillant entre 0,2% et 1,18%, et n'a pas été capable de présenter une liste aux législatives de 2012, il s'est alors autodissout. Il comptait deux élus sortants en 2010, mais il s'agissait de personnes élues sur d'autres listes en 2006, un sur une liste locale et une pour le Parti travailliste (PvdA).

Islamitische Democratische Partij

En janvier 2008, la mise sur pied d'un Islamitische Democratische Partij avait été annoncée, information reprise par de nombreux médias. Il s'agissait en fait d'un canular, le programme du parti étant calqué sur celui d'un parti fondamentaliste calviniste, le Staatkundig Gereformeerde Partij.

NIDA Rotterdam

Pour les élections municipales de 2014 à Rotterdam, un nouveau parti a été créé, NIDA Rotterdam, notamment par d'anciens militants de partis traditionnels dont un élu qui venait de quitter la Gauche verte (Groenlinks) et un ancien élu du Parti travailliste (PvdA).

Un parti musulman à côté des autres partis confessionnels chrétiens

Tant les initiateurs de ces partis que divers observateurs, politiciens ou journalistes, ont établi un parallèle entre l'existence au sein du système politique néerlandais de plusieurs partis confessionnels (CDA, CU et SGP) et la naissance légitime de partis musulmans qui ne constitueraient que des homologues des partis chrétiens. Certains, comme l'ancien député Groenlinks Mohamed Rabbae, se sont même exprimés en faveur de la présence sur la scène politique nationale d'un parti musulman néerlandais, sans pour autant envisager d'y adhérer, tout en déplorant que les querelles de personnes aient systématiquement abouti à l'échec[2] [3] [4].

Sources

  1. Nourdeen Wildeman, "Overzicht: Islamitische partijen op 19 maart", The Post online (blog), 23 janvier 2014
  2. B. Lenssen, "Stem niet op de PVV!", Spitsnieuws, 6 avril 2008
  3. Cyntha van Gorp, "’Tijd rijp voor islamitische partij’", Trouw, 8 avril 2008
  4. Brian van der Bol et Mark Hoogstad, "Turken stemmen niet op een Marokkaan. Merendeel van moslims negeert moslimpartijen en kiest voor gevestigde partij", NRC Handelsblad, 8 février 2010
Attention: cet article est en cours de rédaction, il s'agit donc d'une ébauche et certains éléments peuvent donc être prochainement modifiés suite à la consultation de sources supplémentaires.