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'''Mohamed Daïf''', né en 1956 à Fahs-Tanger (Maroc), est un homme politique belge d'origine marocaine, militant au Parti socialiste.
 
'''Mohamed Daïf''', né en 1956 à Fahs-Tanger (Maroc), est un homme politique belge d'origine marocaine, militant au Parti socialiste.
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==Biographie==
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Né et scolarisé au Maroc, il a rejoint son père, venu seul en Belgique, en 1974, après avoir été expulsé de son lycée à l'issue d'un emprisonnement de sept mois pour avoir participé à une manifestation organisée par une organisation marxiste-léniniste, le Mouvement du 23 mars<ref name="lallemand">Alain Lallemand, "[http://archives.lesoir.be/tete-d-affiche-34-mohamed-daif-choisit-la-discretion_t-19990604-Z0GVEP.html Mohamed Daif choisit la discrétion]", ''Le Soir'', 4 juin 1999</ref>. Il a achevé le cycle secondaire à Waterloo puis a obtenu un diplôme d'ingénieur industriel (électricité) en 1982. Il a travaillé en Libye en 1982 et au Maroc, dans le cadre d'accords bilatéraux avec la Belgique, en 1985-86, année où il a acquis la nationalité belge<ref name="lamensch1995">Michelle Lamensch, "[http://archives.lesoir.be/quatre-conseillers-issus-de-l-immigration-ont-fait-leur_t-19950608-Z09M4V.html Quatre conseillers issus de l'immigration ont fait leur entrée au parlement bruxellois. La vie est belge et c'est ici qu'elle se passe]", ''Le Soir'', 8 juin 1995</ref>.
  
==Biographie==
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Il est devenu enseignant en 1990 après avoir dû exercer la profession de chauffeur de taxi pendant cinq années (1986-1990), "faute d'un travail en rapport avec [sa] formation"<ref>cf. son tract électoral de 1995</ref>. Lors de sa première élection en 1995, il enseignait la technique et la pratique professionnelle à l'athénée Marcel Tricot de Molenbeek, après avoir enseigné l'électricité à Bruxelles, Schaerbeek et Ixelles. Il avait également enseigné la religion musulmane à Braine-l'Alleud<ref name="lallemand"/>. Il déclare alors à une journaliste du Soir "Fils d'ouvrier, je vis la vie d'un ouvrier même si je suis un intellectuel. Je me bats pour qu'on accorde plus de moyens aux quartiers défavorisés"<ref name="lamensch1995"/>.
Né et scolarisé au Maroc, il a rejoint son père, venu seul en Belgique, en 1974 et y a achevé le cycle secondaire puis a obtenu un diplôme d'ingénieur industriel. Il a travaillé en Libye en 1982 et au Maroc en 1985-86, année où il a acquis la nationalité belge. Il est devenu enseignant après avoir dû exercer la profession de chauffeur de taxi pendant cinq ans, "faute d'un travail en rapport avec [sa] formation" (cf. son tract électoral de 1995).  
 
  
 
==Carrière politique==
 
==Carrière politique==
 
Adhérent récent du PS à Molenbeek et jamais candidat à une élection précédemment, il est élu au [[Élections régionales bruxelloises de 1995|conseil régional bruxellois en 1995]] grâce à ses voix de préférence alors qu’il figurait en 51ème position sur la liste, qui comptait 18 élus aux élections précédentes.  
 
Adhérent récent du PS à Molenbeek et jamais candidat à une élection précédemment, il est élu au [[Élections régionales bruxelloises de 1995|conseil régional bruxellois en 1995]] grâce à ses voix de préférence alors qu’il figurait en 51ème position sur la liste, qui comptait 18 élus aux élections précédentes.  
  
[[Élections régionales bruxelloises de 1999|En juin 1999]], il figurait en ordre utile sur cette liste, en 12ème place, mais cette place n'était pas couverte par les transferts du vote de liste. Il pouvait donc être dépassé par des candidats moins bien placés<ref>Pierre-Yves Lambert, ''La participation politique des allochtones en Belgique - Historique et situation bruxelloise'', Louvain-la-Neuve, Academia-Bruylant (coll. Sybidi Papers), juin 1999, 122p., ISBN 2-87209-555-1</ref>. Il est non seulement réélu, mais également désigné comme sénateur de communauté, mandat qu'il doit abandonner pour cause d'interdiction de cumul quand il devient échevin à Molenbeek début 2001. Il est réélu en 2004 et en 2009 au Parlement régional et en 2006 au conseil communal, mais ne se représente plus [[Élections communales de 2012 en Région de Bruxelles-capitale|aux communales de 2012]], après deux mandats successifs en tant qu'échevin. Il redevient sénateur de communauté en septembre 2013<ref>Belga, "[http://www.lalibre.be/regions/bruxelles/mohamed-daif-senateur-ps-remplace-caroline-desir-523b0db83570bed7db99ad3a Mohamed Daif, sénateur PS remplace Caroline Désir]", ''La Libre Belgique'', 19 septembre 2013</ref>.
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==Votes sur les questions éthiques==
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Mohamed Daïf est un musulman pratiquant et a été confronté en tant que sénateur à deux reprises à des débats parlementaires sur l'euthanasie, en 2000-2001 et en 2013.
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A une journaliste qui lui demandait en mars 2000 "Se pourrait-il que vous votiez contre la proposition arc-en-ciel ?" il avait répondu "Il se pourrait que je m'abstienne", "certaines choses, comme la vie et la mort, ne relèvent pas, selon moi, de l'autonomie personnelle"<ref>Michelle Lamensch, "[http://archives.lesoir.be/le-senateur-da%EFf-socialiste-et-musulman_t-20000330-Z0J1H0.html Le sénateur Daïf, socialiste et musulman]", ''Le Soir'', 30 mars 2000</ref>. En novembre 2000, il avait décliné au dernier moment une invitation à un débat télévisé dominical sur le sujet, "au motif qu'il ne maîtrise pas suffisamment la problématique". Le chef de groupe PS au Sénat, Philippe Mahoux, avait assuré par avance qu'il y aurait liberté de vote<ref>Michelle Lamensch, "[http://archives.lesoir.be/l-euthanasie-empetree-dans-le-flou_t-20001127-Z0JZ15.html L'euthanasie empêtrée dans le flou]", ''Le Soir'', 27 novembre 2000</ref>. En fin de compte, lors du vote de la loi au Sénat le 25 octobre 2001, Mohamed Daïf n'en était plus membre, étant devenu début 2001 échevin à Molenbeek, un mandat incompatible avec celui de sénateur de communauté.
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Lors du vote en décembre 2013 sur l'euthanasie des mineurs,
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:"Cinquante sénateurs ont voté en faveur de la proposition et 17 contre. Au MR, Gérard Deprez et Armand De Decker ont voté contre la proposition. Au sein du groupe PS, Mohamed Daif ne soutenait pas la proposition mais il était absent jeudi."<ref>Belga, "[http://www.lalibre.be/actu/belgique/euthanasie-des-mineurs-le-senat-dit-oui-52a99ede35701baeda9e8013 Euthanasie des mineurs : Le Sénat dit "oui"]", ''La Libre Belgique'', 12 décembre 2013</ref>.
  
 
==Liste chronologique des mandats==
 
==Liste chronologique des mandats==
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*Depuis 2009: secrétaire du Parlement de la Communauté française
 
*Depuis 2009: secrétaire du Parlement de la Communauté française
 
*2012: ne se représente pas aux élections communales
 
*2012: ne se représente pas aux élections communales
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*2013-2014: sénateur désigné par le Conseil de la Communauté française
  
 
==Sources==
 
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[[Catégorie:Membre d'origine non-européenne du Parlement bruxellois]]
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Version actuelle datée du 6 mars 2020 à 12:04

Mohamed Daïf, né en 1956 à Fahs-Tanger (Maroc), est un homme politique belge d'origine marocaine, militant au Parti socialiste.

Tract pour les élections communales de 2006 (recto)

Biographie

Né et scolarisé au Maroc, il a rejoint son père, venu seul en Belgique, en 1974, après avoir été expulsé de son lycée à l'issue d'un emprisonnement de sept mois pour avoir participé à une manifestation organisée par une organisation marxiste-léniniste, le Mouvement du 23 mars[1]. Il a achevé le cycle secondaire à Waterloo puis a obtenu un diplôme d'ingénieur industriel (électricité) en 1982. Il a travaillé en Libye en 1982 et au Maroc, dans le cadre d'accords bilatéraux avec la Belgique, en 1985-86, année où il a acquis la nationalité belge[2].

Il est devenu enseignant en 1990 après avoir dû exercer la profession de chauffeur de taxi pendant cinq années (1986-1990), "faute d'un travail en rapport avec [sa] formation"[3]. Lors de sa première élection en 1995, il enseignait la technique et la pratique professionnelle à l'athénée Marcel Tricot de Molenbeek, après avoir enseigné l'électricité à Bruxelles, Schaerbeek et Ixelles. Il avait également enseigné la religion musulmane à Braine-l'Alleud[1]. Il déclare alors à une journaliste du Soir "Fils d'ouvrier, je vis la vie d'un ouvrier même si je suis un intellectuel. Je me bats pour qu'on accorde plus de moyens aux quartiers défavorisés"[2].

Carrière politique

Adhérent récent du PS à Molenbeek et jamais candidat à une élection précédemment, il est élu au conseil régional bruxellois en 1995 grâce à ses voix de préférence alors qu’il figurait en 51ème position sur la liste, qui comptait 18 élus aux élections précédentes.

En juin 1999, il figurait en ordre utile sur cette liste, en 12ème place, mais cette place n'était pas couverte par les transferts du vote de liste. Il pouvait donc être dépassé par des candidats moins bien placés[4]. Il est non seulement réélu, mais également désigné comme sénateur de communauté, mandat qu'il doit abandonner pour cause d'interdiction de cumul quand il devient échevin à Molenbeek début 2001. Il est réélu en 2004 et en 2009 au Parlement régional et en 2006 au conseil communal, mais ne se représente plus aux communales de 2012, après deux mandats successifs en tant qu'échevin. Il redevient sénateur de communauté en septembre 2013, poste qu'il occupera jusqu'aux élections de 2014[5].

Votes sur les questions éthiques

Mohamed Daïf est un musulman pratiquant et a été confronté en tant que sénateur à deux reprises à des débats parlementaires sur l'euthanasie, en 2000-2001 et en 2013.

A une journaliste qui lui demandait en mars 2000 "Se pourrait-il que vous votiez contre la proposition arc-en-ciel ?" il avait répondu "Il se pourrait que je m'abstienne", "certaines choses, comme la vie et la mort, ne relèvent pas, selon moi, de l'autonomie personnelle"[6]. En novembre 2000, il avait décliné au dernier moment une invitation à un débat télévisé dominical sur le sujet, "au motif qu'il ne maîtrise pas suffisamment la problématique". Le chef de groupe PS au Sénat, Philippe Mahoux, avait assuré par avance qu'il y aurait liberté de vote[7]. En fin de compte, lors du vote de la loi au Sénat le 25 octobre 2001, Mohamed Daïf n'en était plus membre, étant devenu début 2001 échevin à Molenbeek, un mandat incompatible avec celui de sénateur de communauté.

Lors du vote en décembre 2013 sur l'euthanasie des mineurs,

"Cinquante sénateurs ont voté en faveur de la proposition et 17 contre. Au MR, Gérard Deprez et Armand De Decker ont voté contre la proposition. Au sein du groupe PS, Mohamed Daif ne soutenait pas la proposition mais il était absent jeudi."[8].

Liste chronologique des mandats

Extrait de sa fiche sur le site du Sénat:

  • Depuis 1995: membre du Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale
  • 1995-1999: secrétaire de l’Assemblée de la Commission communautaire française
  • Depuis 1995: président de l’Association bruxelloise d’entraide et de formation (ABEF)
  • Depuis 1999: membre du Conseil de la Communauté française
  • 1999-2001: sénateur désigné par le Conseil de la Communauté française
  • 2001-2012: conseiller communal (Molenbeek-Saint-Jean)
  • 2001-2012: échevin (Molenbeek-Saint-Jean)
  • 2004-2009: secrétaire du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale
  • Depuis 2009: secrétaire du Parlement de la Communauté française
  • 2012: ne se représente pas aux élections communales
  • 2013-2014: sénateur désigné par le Conseil de la Communauté française

Sources

  1. 1,0 et 1,1 Alain Lallemand, "Mohamed Daif choisit la discrétion", Le Soir, 4 juin 1999
  2. 2,0 et 2,1 Michelle Lamensch, "Quatre conseillers issus de l'immigration ont fait leur entrée au parlement bruxellois. La vie est belge et c'est ici qu'elle se passe", Le Soir, 8 juin 1995
  3. cf. son tract électoral de 1995
  4. Pierre-Yves Lambert, La participation politique des allochtones en Belgique - Historique et situation bruxelloise, Louvain-la-Neuve, Academia-Bruylant (coll. Sybidi Papers), juin 1999, 122p., ISBN 2-87209-555-1
  5. Belga, "Mohamed Daif, sénateur PS remplace Caroline Désir", La Libre Belgique, 19 septembre 2013
  6. Michelle Lamensch, "Le sénateur Daïf, socialiste et musulman", Le Soir, 30 mars 2000
  7. Michelle Lamensch, "L'euthanasie empêtrée dans le flou", Le Soir, 27 novembre 2000
  8. Belga, "Euthanasie des mineurs : Le Sénat dit "oui"", La Libre Belgique, 12 décembre 2013

Iconographie

voir sur la Tractothèque