Différences entre versions de « Maltais de Tunisie »

De Suffrage Universel
Aller à : navigation, rechercher
(Page créée avec « [http://web.archive.org/web/19990129040349/http://users.skynet.be/suffrage-universel/SU01-04.htm Les Maltais de Tunisie, Français malgré eux] Episode peu connu de l'his... »)
 
Ligne 1 : Ligne 1 :
[http://web.archive.org/web/19990129040349/http://users.skynet.be/suffrage-universel/SU01-04.htm Les Maltais de Tunisie, Français malgré eux]
+
Pierre-Yves Lambert, "[http://web.archive.org/web/19990129040349/http://users.skynet.be/suffrage-universel/SU01-04.htm Les Maltais de Tunisie, Français malgré eux]", ''[http://web.archive.org/web/19990128112355/http://users.skynet.be/suffrage-universel/SU01-01.htm Suffrage Universel]'', mai 1998
  
 
Episode peu connu de l'histoire de la nationalité française, le décret du 8 novembre 1921 accordait la nationalité française aux sujets britanniques de la troisième génération nés en Tunisie, aux "Anglo-"Maltais donc (Malte était une colonie britannique), fort nombreux dans ce protectorat français. Les bénéficiaires involontaires de cette mesure furent appelés, dans leur communauté, "Français du 8 novembre".
 
Episode peu connu de l'histoire de la nationalité française, le décret du 8 novembre 1921 accordait la nationalité française aux sujets britanniques de la troisième génération nés en Tunisie, aux "Anglo-"Maltais donc (Malte était une colonie britannique), fort nombreux dans ce protectorat français. Les bénéficiaires involontaires de cette mesure furent appelés, dans leur communauté, "Français du 8 novembre".
  
Par suite d'une intervention d'une délégation de Maltais auprès de l'Ambassade de Grande-Bretagne à Tunis, la loi du 23 décembre 1923 vint modifier la précédente afin de permettre à ceux qui le souhaitaient de rejeter cette "naturalisation d'office", à l'exception des enfants de la troisième génération nés en Tunisie après le 8 novembre 1921. La majorité des Maltais concernés acceptèrent la nationalité française, mais une importante minorité la refusa, de crainte d'être enrôlés dans l'armée française. Après l'indépendance de la Tunisie, la quasi totalité de la communauté maltaise émigra vers la France, où les rejoignirent leurs compatriotes d'Algérie quelques années plus tard. (source : Rose Anne ABELA et Anna Maria ZAMMIT, Les Français de souche maltaise, Msida, University of Malta (mémoire en français), mai 1995, pp. 80-82)
+
Par suite d'une intervention d'une délégation de Maltais auprès de l'Ambassade de Grande-Bretagne à Tunis, la loi du 23 décembre 1923 vint modifier la précédente afin de permettre à ceux qui le souhaitaient de rejeter cette "naturalisation d'office", à l'exception des enfants de la troisième génération nés en Tunisie après le 8 novembre 1921. La majorité des Maltais concernés acceptèrent la nationalité française, mais une importante minorité la refusa, de crainte d'être enrôlés dans l'armée française. Après l'indépendance de la Tunisie, la quasi totalité de la communauté maltaise émigra vers la France, où les rejoignirent leurs compatriotes d'Algérie quelques années plus tard<ref>Rose Anne Abela et Anna Maria Zammit, ''Les Français de souche maltaise'', Msida, University of Malta (mémoire en français), mai 1995, pp. 80-82</ref>
  
Une loi adoptée en 1948 à Malte empêchait en effet les Maltais nés à l'étranger de venir s'établir dans cette île surpeuplée, en raison des craintes de voir revenir des milliers de Maltais d'Egypte, de Libye et des Balkans qui souhaitaient quitter leurs pays d'accueil en raison de la situation politique. (source : John DARROCH CRAWFORD, The Maltese diaspora : the historical development of migration from Malta, Victoria (Australia), University of Victoria (mémoire), 1990 , pp. 35-36)
+
Une loi adoptée en 1948 à Malte empêchait en effet les Maltais nés à l'étranger de venir s'établir dans cette île surpeuplée, en raison des craintes de voir revenir des milliers de Maltais d'Egypte, de Libye et des Balkans qui souhaitaient quitter leurs pays d'accueil en raison de la situation politique<ref>John Darroch Crawford, ''The Maltese diaspora: the historical development of migration from Malta'', Victoria (Australia), University of Victoria (mémoire), 1990 , pp. 35-36</ref>.
  
 
Parmi les Français d'ascendance maltaise, on compte notamment le (défunt) philosophe Jacques Ellul, le (défunt) ethnologue Carmel Camilleri, le politologue Hugues Portelli, et des hommes politiques comme Edgard Pisani (ancien ministre), Roger Fenech (ancien député de Lyon), Antoine Micallef (conseiller régional du Var) ou Isabelle Mifsud (conseillère régionale de l'Oise). Il existe plusieurs associations de Français d'ascendance maltaise, dans la mouvance des associations de Pieds-Noirs.
 
Parmi les Français d'ascendance maltaise, on compte notamment le (défunt) philosophe Jacques Ellul, le (défunt) ethnologue Carmel Camilleri, le politologue Hugues Portelli, et des hommes politiques comme Edgard Pisani (ancien ministre), Roger Fenech (ancien député de Lyon), Antoine Micallef (conseiller régional du Var) ou Isabelle Mifsud (conseillère régionale de l'Oise). Il existe plusieurs associations de Français d'ascendance maltaise, dans la mouvance des associations de Pieds-Noirs.
 +
 +
==Sources==
 +
<references/>

Version du 1 février 2014 à 10:56

Pierre-Yves Lambert, "Les Maltais de Tunisie, Français malgré eux", Suffrage Universel, mai 1998

Episode peu connu de l'histoire de la nationalité française, le décret du 8 novembre 1921 accordait la nationalité française aux sujets britanniques de la troisième génération nés en Tunisie, aux "Anglo-"Maltais donc (Malte était une colonie britannique), fort nombreux dans ce protectorat français. Les bénéficiaires involontaires de cette mesure furent appelés, dans leur communauté, "Français du 8 novembre".

Par suite d'une intervention d'une délégation de Maltais auprès de l'Ambassade de Grande-Bretagne à Tunis, la loi du 23 décembre 1923 vint modifier la précédente afin de permettre à ceux qui le souhaitaient de rejeter cette "naturalisation d'office", à l'exception des enfants de la troisième génération nés en Tunisie après le 8 novembre 1921. La majorité des Maltais concernés acceptèrent la nationalité française, mais une importante minorité la refusa, de crainte d'être enrôlés dans l'armée française. Après l'indépendance de la Tunisie, la quasi totalité de la communauté maltaise émigra vers la France, où les rejoignirent leurs compatriotes d'Algérie quelques années plus tard[1]

Une loi adoptée en 1948 à Malte empêchait en effet les Maltais nés à l'étranger de venir s'établir dans cette île surpeuplée, en raison des craintes de voir revenir des milliers de Maltais d'Egypte, de Libye et des Balkans qui souhaitaient quitter leurs pays d'accueil en raison de la situation politique[2].

Parmi les Français d'ascendance maltaise, on compte notamment le (défunt) philosophe Jacques Ellul, le (défunt) ethnologue Carmel Camilleri, le politologue Hugues Portelli, et des hommes politiques comme Edgard Pisani (ancien ministre), Roger Fenech (ancien député de Lyon), Antoine Micallef (conseiller régional du Var) ou Isabelle Mifsud (conseillère régionale de l'Oise). Il existe plusieurs associations de Français d'ascendance maltaise, dans la mouvance des associations de Pieds-Noirs.

Sources

  1. Rose Anne Abela et Anna Maria Zammit, Les Français de souche maltaise, Msida, University of Malta (mémoire en français), mai 1995, pp. 80-82
  2. John Darroch Crawford, The Maltese diaspora: the historical development of migration from Malta, Victoria (Australia), University of Victoria (mémoire), 1990 , pp. 35-36