Démocratie locale et minorités religieuses en Iran

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Le 15 avril 2017, l'Ayatollah Ahmad Jannati, président ultraconservateur du Conseil des Gardiens de la Révolution, a émis une directive exigeant que les candidats non-musulmans soient interdits de participation aux élections municipales dans les localités où la majorité de la population est musulmane[1] [2].

Le 19 mai 2017 ont eu lieu les cinquièmes élections municipales depuis l'avènement de la République islamique[3], en même temps que la douzième élection présidentielle.

Des candidat.e.s non-musulman.e.s furent élu.e.s ou réélu.e.s, dont Sepanta Niknam, un Zoroastrien déjà élu en 2013, réélu à Yazd, une ville au centre de l'Iran. La non-application de la directive de Jannati venait du fait que l'institution qu'il préside est constitutionnellement compétente pour approuver les candidatures aux élections législatives et présidentielles, mais pas celles aux élections locales, de la compétence d'une délégation parlementaire[2].

Après ces élections, un candidat conservateur non élu, Ali Asghar Bagheri, a introduit une requête en contestation de l'élection de Niknam sur base de la directive de Jannati. Il a été suivi par un tribunal administratif qui a décidé que le mandat de Niknam devait être temporairement suspendu. La décision a été communiquée le 9 octobre par le gouverneur de Yazd au président du conseil municipal de Yazd, Gholamali Sefid, qui a dans un premier temps annoncé à l'agence de presse officielle IRNA que cet ordre lui avait été transmis, mais que "Nous essaierons de faire en sorte que cette décision ne soit pas finalisée, et même si c'est le cas nous prendrons d'autres mesures. (...) Si la décision de suspension est émise, ce sera un grand choc pour les gens et pour le conseil. Cela aura de conséquences à la fois nationales et internationales, et cela causera du tort à l'harmonie entre la majorité musulmane de Yazd et la minorité zoroastrienne[4]." Cette affaire a en effet immédiatement eu un retentissement médiatique international[5] [6]. Yazd est une des villes iraniennes où une coalition de "modérés-réformistes" a remporté les élections de mai 2017[7].

Le vice-président du Parlement, Ali Motahari, un "conservateur modéré", et beau-frère du président dudit Parlement, Ali Larijani, a ouvertement critiqué tant la décision du tribunal administratif que la directive de Jannati, estimant que celle-ci était illégale et en contradiction avec une loi approuvée par le Conseil des Gardiens des années auparavant. Il a annoncé que cette affaire serait examinée par le Parlement[4].

Deux jours plus tard, le 11 octobre, Sefid a annoncé qu'il refusait de mettre en oeuvre cette suspension, et qu'il démissionnerait lui-même si elle n'était pas annulée[2] .

Le 26 novembre 2017 le parlement iranien a approuvé le caractère urgent d'une proposition de loi permettant aux membres des minorités religieuses reconnues de proposer des candidats aux élections des conseils municipaux et de villages[8].

Sources

  1. Shima Shahrabi, "Religious Minorities Barred from Running in Local Elections. Ayatollah Jannati’s letter asking for religious minorities to be barred from city and village councils", Iran Wire, 21 avril 2017
  2. 2,0, 2,1 et 2,2 Saeid Jafari, "Zoroastrian takes center stage on Iran’s political scene", Al-Monitor, 2 novembre 2017
  3. les premières n'avaient eu lieu qu'en 1999
  4. 4,0 et 4,1 "Zoroastrian Member Of Yazd City Council Suspended", Radio Farda, 9 octobre 2017
  5. associated Press, "Iran suspends Zoroastrian member of Yazd city council", ABC News, 9 octobre 2017
  6. Marie Malzac (avec AFP), "Les zoroastriens, une nouvelle fois mis à l’écart en Iran", La Croix, 10 octobre 2017
  7. AFP, "Iran reformists take power across major cities", Radio Farda, 22 mai 2017
  8. IRNA, "Iranian parliament debating bill on religious minorities", The Iran Projet, 29 novembre 2017

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