Démocratie en contexte colonial français

De Suffrage Universel
Révision datée du 23 juillet 2011 à 00:51 par Admin (discussion | contributions) (Page créée avec « ==Citations== * « (...) quand la proportion des indigènes-citoyens augmente: si l'on n'augmente pas leur représentation, il y a disparité de traitement du corps électora... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher

Citations

  • « (...) quand la proportion des indigènes-citoyens augmente: si l'on n'augmente pas leur représentation, il y a disparité de traitement du corps électoral, ce qui blesse l'équité politique; si l'on augmente leur représentation à due concurrence, des citoyens de fraîche date peuvent devenir l'arbitre entre les partis dans la Métropole, déplacer la majorité et bientôt peut-être la constituer à eux seuls. A la limite, le code civil des Français est voté par une majorité de polygames et, pour noircir le tableau, le code pénal, par des fils d'anthropophages. Avant que cette limite soit atteinte, il faut trouver autre chose. »[1]
  • « Édouard Herriot, constatant que les députés d'outre-mer (deuxième collège, autochtones) jouaient souvent le rôle d'arbitre à l'intérieur de l'Assemblée nationale, exprimait publiquement la crainte que la France ne fût "colonisée par ses colonies". »[2]
  • « Le cynisme d'un Aragon lui (Camus) répugne, comme d'ailleurs celui de de Gaulle redoutant devant lui qu'une extension du vote en Algérie n'amène cinquante bougnoules à la Chambre. »[3]
  • « bien peu étaient prêts à admettre à l'Assemblée nationale 300 députés noirs et arabo-berbères »[4])
  • « en 1946, la Constitution a vu le jour, mais les textes ne suffisaient pas ; il faut créer des habitudes. Nous-mêmes avons mis près d'un siècle à prendre l'habitude de la démocratie, et non sans bien des échecs et des retours en arrière. Il faut donner aux nouveaux citoyens l'impression qu'ils participent aux affaires. C'est ce que certains, notamment au Cameroun et à Madagascar, appellent l'indépendance. Ce mot signifie pour eux la prise en main des affaires, beaucoup plus que cette sorte d'indépendance totale sur le plan international dont ils perçoivent généralement les dangers. Le double collège sera peut-être à reconsidérer. Il a déjà subi des atteintes. Pour les élections à l'Assemblée nationale notamment, il a été supprimé dans toute l'A. 0. F. Il a été maintenu pour les assemblées locales. Il peut être dangereux s'il consacre l'idée d'une séparation raciale. Mais la présence des Européens, comme nous l'avons dit, n'est pas inutile. »[5]

Notes et sources

  1. Henri Culmann, L'Union française, PUF (Que sais-je ?), 1950
  2. Jacques Julliard, La Quatrième République, Paris, Calmann-Lévy (coll. Pluriel), 1968, p.77n1; voir aussi Jean Fremigacci, "Les parlementaires africains face à la construction européenne, 1953-1957", Matériaux pour l'histoire de notre temps, n°77 (2005), pp. 5-16, en particulier p.8 n33, et René Servoise, "Introduction aux problèmes de la République française", Politique étrangère, n°4 (1954), pp. 379-418, en particulier p.388)
  3. Le Monde 09/02/1996; voir aussi d'autres citations concordantes in:Alexandre Gerbi, Histoire occultée de la décolonisation franco-africaine: imposture, refoulements et névroses, Éditions L'Harmattan, 2006, p. 159
  4. Henri Grimal, La décolonisation de 1919 à nos jours, Bruxelles, Editions Complexe, 1996 (nouvelle édition revue et mise à jour), p. 284; cit. in Gerbi 2006 p.454
  5. Hubert Deschamps, "Les assemblées locales dans les territoires d'outre-mer", Politique étrangère, 1954, Vol. 19, N°4, pp. 427-436

Bibliographie