Conseil de la citoyenneté des Parisiens non communautaires

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Revue de presse

initialement diffusée sur Suffrage Universel (Liste) le 12 janvier 2002(archivage supprimé par Yahoo le 14 décembre 2019).

http://www.lemonde.fr/recherche_articleweb/1,6861,258115,00.html

Le Monde 11 janvier 2002

Un Conseil de la citoyenneté des étrangers à Paris

Première instance de participation à la vie locale pour des Parisiens étrangers sans droit de vote, le Conseil de la citoyenneté des Parisiens non communautaires sera installé officiellement, samedi 12 janvier, à l'Hôtel de Ville par son président, le maire PS de Paris Bertrand Delanoë. Il réunira 90 des 170 000 étrangers de plus de 20 ans vivant dans la capitale, qui ne sont pas originaires d'Union européenne et ont obtenu le droit de vote aux élections locales en 1998. Présidé par le maire de Paris, qui en a désigné les membres après consultation d'une commission d'élus et de personnalités qualifiées, selon des critères de parité, origine, milieu socioprofessionnel et motivation, ce conseil a un rôle consultatif et de propositions. Les conseillers pourront s'intéresser à toutes les questions concernant la ville, et pas seulement celles qui touchent les étrangers. Ils peuvent saisir les élus parisiens sur des sujets qui leur tiennent à cour. Cependant, "ce seront toujours les politiques qui prendront les décisions", a précisé Khadidja Bourcart, adjointe au maire chargée de l'intégration, en présentant, jeudi, à la presse la nouvelle instance. Le Conseil de la citoyenneté a été voulu par M. Delanoë "pour donner la parole à ceux qui en sont privés", mais il n'a pas fait l'unanimité des élus parisiens appelés à se prononcer le 19 novembre sur sa création.

La droite s'est exprimée d'une seule voix contre, notamment agacée par le terme "citoyenneté", un "grave contresens", selon Philippe Séguin (RPR), qui s'est dit cependant d'accord sur l'objectif "louable, parce que nécessaire et légitime", du conseil.

"CITOYENNETÉ DE RÉSIDENCE"

En défendant la "citoyenneté de résidence", "nous ne faisons pas de démagogie", s'est défendue Khadidja Bourcart, "nous avons pris un engagement, nous le tenons. Nous ferons en sorte que ces Parisiens soient entendus". Le Conseil de la citoyenneté, dit-elle, "est plus qu'un instrument d'intégration, c'est un outil de participation pour ceux qui ne peuvent pas voter, c'est un organe consultatif qui doit interpeller les élus parisiens, et créer le dialogue". Les associations de défense des immigrés avaient salué cette initiative, jugeant qu'il s'agissait d'un "premier pas" vers une vraie participation des étrangers à la vie de la cité. Mais le collectif parisien "Mêmes droits, même voix", qui regroupe une quinzaine d'associations, a regretté, lors des Assises de la citoyenneté, le mode de désignation des membres du conseil, qui "ne leur donne aucune légitimité", puisqu'ils sont choisis et non élus. Le MRAP, notamment, favorable au conseil car "il est un espace d'expression", reste critique : "Pour que cela marche, il faudrait des moyens et une autonomie." La rareté des expériences similaires en France révèle la difficulté de mettre en place des structures de participation des étrangers, alternatives au droit de vote. Il existe des "conseils consultatifs des étrangers" à Mons-en-Baroul (Nord), le plus ancien, et à Grenoble. A Strasbourg, la nouvelle municipalité de droite, jugeant que le conseil consultatif est une vitrine politique des associations prônant le droit de vote des étrangers, a demandé à ses membres de "se recentrer sur des problèmes locaux" et de s'intégrer dans les conseils de quartier. Avec AFP


Les "conseillers de la citoyenneté"

Les conseillers siégeront pour la première fois samedi, à l'Hôtel de Ville, au Conseil de la citoyenneté, instance de consultation des étrangers à Paris. Bien que les 90 membres du conseil ne soient pas choisis en tant que représentants d'associations, la plupart sont militants ou proches des réseaux associatifs communautaires ou de quartiers. Mieux informés, ils ont pu aussi prouver leur forte motivation pour la participation à la vie de la cité. Le pays le mieux représenté est l'Algérie (14). Puis viennent le Maroc (10), la Chine (9), la Tunisie (8). L'Afrique subsaharienne a vingt représentants. A l'image de la capitale, le conseil comprend 36 nationalités, dont quatre Américains.


http://www.liberation.com/quotidien/semaine/020112-030017091SOCI.html

A Paris, les étrangers entrent en Conseil Un organe consultatif voit le jour ce samedi. Attentes et témoignages. Par Charlotte ROTMAN

Libération samedi 12 janvier 2002

Alibi ou progrès, le conseil consultatif des étrangers parisiens voit le jour ce samedi. Intitulé Conseil de la citoyenneté, il regroupe 90 habitants de la capitale, qui ne sont ni français, ni issus de l'Union européenne. En présentant jeudi son bébé, Khédidja Bourcart, chargée de l'intégration à la mairie de Paris, a placé cette nouvelle structure dans une filiation historique clairement à gau che: «Pendant la Commune, le maire adjoint de Paris était de nationalité hongroise», a-t-elle rappelé. Plus modestement, il s'agit aujourd'hui d'offrir la «reconnaissance d'une citoyenneté de résidence», pour encourager la participation civique des étrangers à l'échelon local. Mais surtout, pour attendre un éventuel droit de vote.

Militant. Khédidja Bourcart a en effet revendiqué le caractère militant de cette innovation: «Plus qu'un instrument d'intégration, le conseil est un outil de reconnaissance de personnes que la loi électorale continue d'ignorer.» Au conseil de Paris du 19 novembre, Bertrand Delanoë avait d'ailleurs proposé sa création «dans l'attente d'une réforme constitutionnelle souhaitable», indispensable à l'octroi du droit de vote aux étrangers non communautaires. La droite (exceptés quatre élus UDF) avait voté contre. Philippe Séguin, ancien candidat RPR à la mairie de Paris, avait dénoncé «ces recettes magiques pour faire monter la mayonnaise de l'extrême droite» à l'approche des élections.

Deux mois plus tard, le conseil voit le jour. Sur 300 candidats, 90 personnes de 36 nationalités différentes ont été choisies. «Il ne s'agit pas d'un conseil des communautés», stipule Khédidja Bourcart. Ses membres ne sont pas des représentants mandatés par leurs compatriotes. Mais ils feront en sorte que «les étrangers soient entendus de l'ensemble des élus». Organe consultatif, le conseil pourra s'exprimer sur les questions municipales comme le logement, l'école, la propreté, les transports, et formuler des propositions.

Sabordage. Près de 300 000 étrangers vivent dans la capitale (soit environ 15 % des habitants) dont 170 000 sont non communautaires. Hier, avant même leur investiture, les membres de ce conseil, palliatif au droit de vote, pensaient déjà à leur sabordage. Car ils souhaitent tous «qu'à la prochaine mandature, ce conseil n'ait plus lieu d'être».


http://www.liberation.com/quotidien/semaine/020112-030017092SOCI.html

Ha Wing Kwong Chinois, 64 ans, restaurateur retraité «Je veux être un pont solide entre Chinois et Français»

Par Charlotte ROTMAN

Le samedi 12 janvier 2002

I l vit depuis quarante-deux ans dans le XIIIe arrondissement, le Chinatown de Paris. Jeune homme, il est venu de Zhejiang (province de l'Est de la Chine). Son oncle était installé à Paris depuis la Seconde Guerre mondiale et pouvait le faire travailler dans son restaurant. Ha Wing Kwong a pris la relève. Quatre années plus tard, il a fait venir une jeune femme de son village natal. Ils ont eu six enfants. Il est aujourd'hui à la retraite.

«Comme membre de ce conseil, je veux être comme un pont solide entre les Chinois et les Français», explique-t-il. Il sera à l'écoute des besoins et des difficultés de sa communauté. «Mes compatriotes me voient comme un médiateur, un intermédiaire.» Il s'engage à se faire l'écho des décisions municipales auprès d'eux. Et en premier lieu des 700 membres de l'association des compatriotes de Zhejiang en France dont il est le président. «On a toujours vécu entre nous, toujours dans la discrétion. On ne veut pas aller trop loin, en politique, ni apparaître publiquement. On a toujours eu peur que les Français nous reprochent de faire de la politique, même si on est dans un pays libre, ici.»

Aujourd'hui, admet-il, les choses changent doucement: il est membre de ce conseil, avec huit autres Chinois. Et ses six enfants sont français, mariés avec des Français(es) et voteront aux prochaines élections.


http://www.liberation.com/quotidien/semaine/020112-030017093SOCI.html

Jorge Huerta Jemio Chilien, 59 ans, consultant en stratégie «Il faut pousser vers l'égalité des droits politiques»

Par Charlotte ROTMAN

Le samedi 12 janvier 2002

Chez lui, la politique est une passion. C'est aussi l'histoire de sa vie. «J'ai toujours été sensible aux affaires de la cité.» Ses études de sciences politiques, son parcours militant au Chili, son travail auprès de Salvador Allende pour «l'avancée de l'égalité et de la démocratie», son engagement pour la coopération Nord-Sud l'attestent. Au moment du coup d'Etat de Pinochet (en septembre 1973, ndlr), Jorge Huerta Jemio s'est réfugié à l'ambassade de France à Santiago. Il a ensuite bénéficié d'un comité d'accueil en France et obtenu le statut de réfugié.

Ce conseil des résidents étrangers est une «très bonne chose» pour lui. «Au-delà des lobbies habituels, du copinage politique, c'est un gage de transparence.» Il se félicite qu'un tel «forum» existe. «Nous serons une instance de proposition, pas les dépositaires des cahiers de doléances. Nous ne sommes pas là pour résoudre des problèmes individuels mais pour pousser vers l'égalité des droits politiques».

Jorge Huerta Jemio, aujourd'hui consultant en stratégie, promet aussi d'être «attentif à ce que le conseil ne soit pas qu'un spectacle de la mairie». L'engagement politique, pour lui le Chilien, n'est pas un vain mot: «Nous avons dit "non" à la dictature au Chili jusqu'au départ de Pinochet.» «Il faut toujours faire quelque chose pour la société», en conclut-t-il, c'est une obligation civique».


http://www.liberation.com/quotidien/semaine/020112-030017094SOCI.html

Samira Azizi Algérienne, 36 ans, animatrice socio-éducative «Je suis une citoyenne parisienne»

Par Charlotte ROTMAN

Le samedi 12 janvier 2002

De la France, cette Algérienne sportive de haut niveau a surtout connu Bercy et son Palais omnisports. Animatrice socio-éducative, elle vit et travaille dans le XIIe arrondissement. Samira, elle aussi membre du conseil de la citoyenneté, est une Parisienne attachée à sa cité. «Quand j'ai vu les affiches pour le Conseil des résidents étrangers, je me suis demandée si j'étais une citoyenne parisienne. Je trouve que oui.» Avide d'informations, Samira lit le journal municipal: «Si une bibliothèque ouvre, je veux savoir qui y a accès, comment elle va fonctionner.» Elle a des avis sur les initiatives de Delanoë. Elle a apprécié d'être invitée à l'Hôtel de Ville pour une veillée lors du ramadan. Elle suit la politique: «Hier, dans la rue je croise un monsieur avec des lunettes, des cheveux gris, je dis à une passante: il ressemble à Daniel Vaillant. La dame, une Française, ne savait pas qui c'était.» Née à Annaba, Samira a été longtemps professeur de français en lycée et menait en même temps une carrière de judoka. Elle a été la première femme arabe entraîneur de football en Algérie. «C'était assez mal vu.» A la municipalité de Paris, elle demandera un accès plus facile et moins cher au sport.


Attention: cet article est en cours de rédaction, il s'agit donc d'une ébauche et certains éléments peuvent donc être prochainement modifiés suite à la consultation de sources supplémentaires.