Composition de la population de la Région de Bruxelles-Capitale

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Recensement de 1991

Population par origine au recensement du 1er mars 1991
(dernier recensement belge)[1]
Belges nés en Belgique 607.446 63,7%
Belges (de naissance) nés à l'étranger
dont:
République démocratique du Congo, Rwanda et Burundi
21.028

8.116
2,2%
(100%)
38,6%
Immigrés (= nés non-Belges à l'étranger) naturalisés
dont:
France
Maroc
36.938

6.348
3.022
3,9%
(100%)
17,2%
8,2%
Naturalisés de 2ème et 3ème génération (nés en Belgique)
dont:
France
Maroc
17.045

2.757
2.522
1,8%
(100%)
16,2%
14,8%
Non-naturalisés de 2ème et 3ème génération
dont:
Maroc
87.987

37.300
9,2%
(100%)
42,4%
Anciens immigrés
(non naturalisés nés à l'étranger et vivant en Belgique en 1986)
dont:
Maroc
Italie
123.411


35.138
16.027
12,9%

(100%)
28,5%
13%
Immigrés récents
(non naturalisés nés à l'étranger et arrivés en Belgique après 1986)
dont:
France
Maroc
60.185


8.513
4.970
6,3%

(100%)
14,1%
8,3%
Total Bruxelles-Capitale 954.040 100%
  • En 1991 il y avait donc au total 82.952 Marocains[2] en Région de Bruxelles-Capitale, dont seulement 5.564, soit 6,68%, avaient acquis la nationalité belge. Parmi les 43.130 Marocains nés au Maroc, seuls 3.022 (7%) avaient acquis la nationalité belge en 1991, mais ce pourcentage était encore plus faible chez ceux nés en Belgique ("2ème et 3ème génération"): 2.522, soit seulement 6,33%. Il faut toutefois nuancer cette dernière statistique dans la mesure où, à partir de la "Loi Gol" du 28 juin 1984 (applicable à partir du 1er janvier 1985), tout enfant né d'une mère (avant: uniquement de père) de nationalité belge devenait automatiquement belge, avec effet rétroactif pour les mineurs. Par la suite, à partir du 1er janvier 1993 (Loi du 13 juin 1992), le "double droit du sol" est entré en vigueur en Belgique, c'est-à-dire "Est Belge l'enfant né en Belgique d'un auteur né lui-même en Belgique et y ayant eu sa résidence principale durant cinq ans au cours des dix années précédant la naissance de l'enfant.", ce qui a probablement fait passer à zéro le pourcentage des Marocains de "3ème génération", étant donné que la quasi totalité de ceux-ci à l'époque étaient encore mineurs d'âge.

Changements de nationalité entre 1985 et 1994

Population bruxelloise par nationalités au 1er janvier 1995 (chiffres bruts: INS) et changements de nationalité du 1er janvier 1985 au 31 décembre 1994 (données brutes: Chambre Q144 8/12/95)[3]

nationalité d'origine pop.totale % pop. belge[4] % pop. totale[4] %
Belgique 665.909 70% 607.164 91,2% 607.164[5] 63,8%
Maghreb (MTA) 81.398 8,6% 19.868 3% 101.266 10,6%
Maroc 76.424 8% 17.355 2,6% 93.779 9,9%
France 30.215 3,2% 2.857 0,4% 33.072 3,5%
Italie 29.784 3,1% 3.488 0,5% 33.272 3,5%
Espagne 23.737 2,5% 1.480 0,2% 25.217 2,7%
Turquie 21.828 2,3% 3.244 0,5% 25.072 2,6%
Portugal 14.474 1,5%        
Grèce 10.397 1,1%        
Royaume-Uni 7.999 0,8%        
Zaïre 7.295 0,8% 1.500 0,2% 8.795 0,9%
Pays-Bas 4.771 0,5% 428 - 5.199 0,5%
TOTAL 951.580 100% 665.909 100% 951.580 100%

Analyse de 1995

En raison de l'accroissement constant des acquisitions de nationalité belge, notamment pour les étrangers nés en Belgique, et du vote probable des résidents communautaires non-belges aux élections communales de 2000, ces pourcentages donnent une idée de l'impact potentiel du vote "immigré" dans cinq ans. A Saint-Josse, petite commune du centre de Bruxelles où les non-Belges représentent 57% de la population totale, les électeurs d'origine extracommunautaire constituent à présent 16% de l'électorat total. En octobre 1994, deux conseillers communaux (belges) d'origine marocaine y ont été élus, dont un avait déjà été élu au conseil communal... consultatif des immigrés quinze ans plus tôt. Un opposant au "bradage" de la nationalité belge, l'échevin schaerbeekois de l'état-civil Bernard GUILLAUME (PRL), affirmait à la veille des élections communales que les "nouveaux Belges" électeurs étaient plus de 4.000 sur un total de 51.000 et que la récente loi sur la nationalité "bénéficie avant tout aux non-Européens d'origine". Comme le notait le journaliste, "ce constat, de sa part, n'est pas innocent..."[6]

Sources

  1. Source des données de ce tableau: T. Eggerickx et al., De allochtone bevolking in België, Algemene Volks- en Woningtelling op 1 maart 1991, Monografie nr. 3, 1999, Nationaal Instituut voor de Statistiek (consulté en 1999); traduction ultérieure et entretemps accessible en ligne: La population allochtone en Belgique - Recensement général de la population et des logements
  2. en fait, "Marocains" désigne tant ici tant les Marocains que d'autres personnes nées au Maroc mais non belges de naissance, notamment des Italiens, des Portugais et des Français, nous connaissons des cas individuels mais ils sont a priori statistiquement négligeables, pour la Belgique en tout cas; mais ces statistiques n'incluent pas les Marocains nés ni au Maroc ni en Belgique, parmi lesquels principalement des Marocains d'Algérie; il y avait 77.409 étrangers de nationalité marocaine en 1991 en région bruxelloise, ce qui correspond bien, à une unité près, à l'addition des Marocains non naturalisés dans le tableau
  3. Pierre-Yves Lambert, La participation politique des allochtones en Belgique - Historique et situation bruxelloise, Louvain-la-Neuve, Academia-Bruylant (coll. Sybidi Papers), juin 1999, 122p., ISBN 2-87209-555-1
  4. 4,0 et 4,1 les chiffres absolus et les pourcentages dans ces colonnes constituent une simple indication, dans la mesure où ils ne tiennent pas compte des décès parmi les personnes ayant acquis la nationalité belge de 1985 à 1994 ni des acquisitions antérieures de nationalité ni des enfants issus d'un auteur belge nés à partir du 1.1.1985 ou d'un auteur né en Belgique nés à partir du 1.1.1992
  5. le chiffre de 607.164 correspond à la différence entre le nombre de Belges au 1.1.1995 et le nombre de changements de nationalité pendant la décennie précédente
  6. Pierre-Yves Lambert, "Candidats et élus d'origine extracommunautaire aux élections européennes, communales, régionales et législatives de 1994 et 1995 en région bruxelloise", in L'Année sociale 1995, Bruxelles, 1996, Institut de Sociologie de l'Université Libre de Bruxelles, pp. 267-290