Différences entre versions de « Béni-oui-oui »

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The '''béni-oui-oui''' were Muslim yes-men who collaborated with the French colonial regime in North Africa.  
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Le terme '''béni-oui-oui''' ou '''beni oui-oui''' (invariable), déjà en usage dans les années 1880 en argot parisien pour désigner des députés suiveurs<ref name="Villatte">Césaire Villatte, ''[http://www.archive.org/details/parisismen00villgoog Parisismen. Alphabetisch geordnete Sammlung der eigenartigen Ausdrucksweisen des Pariser Argot.]'', Berlin, Langenscheidtsche verlagsbuchhandlung, 1888</ref> et en Kabylie<ref>François Charvériat, ''[http://books.google.be/books?id=n-9AAAAAYAAJ&q=%22beni+oui-oui%22 Huit jours en Kabylie: a travers la Kabylie et les questions Kabyles]'', Librairie Plon, E. Plon, Nourrit et cie, Paris, 1889</ref>, est formé sur le préfixe arabe beni, qui désigne une tribu, ici la tribu de ceux qui approuvent ce qu'on leur demande d'approuver. Un anthropologue de la fin du XIXème siècle donne l'explication suivante:
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:''(...) quelques présidents de tribus, qui sont censés représenter la population, mais que les indigènes aussi bien que les Européens appellent des « Béni Oui-oui », parce qu'ils disent toujours oui quand l'administrateur les interroge.''<ref>Armand Viré, "[http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1893_num_4_1_5416 La Kabylie du Djurjura]", ''Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris'', volume 4 (1893), n°4, pp.66–93</ref>.  
  
The word is derived from "''beni''", the Arabic for "sons of", e.g. used to name tribes in Arabic, and "''oui''", the French for "yes", so it means "the tribe of the yes-men", a group of persons who systematically give their unanimous approval when asked for. An explanation given in the ''Bulletin de la Société d'anthropologie de Paris'' in 1893 is that some "natives" systematically answered "oui, oui" (yes, yes) when a colonial administrator asked them any question.<ref>Armand Viré, "[http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1893_num_4_1_5416 La Kabylie du Djurjura]", ''Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris'', volume 4 (1889), n°4, pp.66–93</ref>  
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Il y avait à la fin du XIXème siècle d'autres "tribus" similaires, notamment les "Béni-Mouffetard", habitants du quartier parisien de la rue Mouffetard réputés pour être spitituels, et les "Béni-Coco", tribu des imbéciles<ref name="Villatte"/>, les "Béni-bouffe-tout", au sens propre de gloutons comme au figuré de crédules<ref>Roland Laffitte, "[http://www.selefa.asso.fr/files_pdf/Conf31_T02.pdf La dévalorisation du colonisé à travers quelques termes empruntés]", Intervention dans le cadre de la soirée SELEFA / Ishtar du 29 mars 2009 sur le thème « Les mots de la colonisation »</ref>. Le terme "Béni-Mouffetard", ou "Beni-mouf-mouf" était utilisé dans les années 1950 par les Pieds-Noirs pour désigner péjorativement les Français métropolitains (comme les "Zoreyes" à La Réunion)<ref>Mohamed Boudiba, ''[http://books.google.be/books?id=DYckC-DoUtAC&pg=PA20 L'Ouarsenis: la guerre au pays des cèdres]'', Paris, Editions L'Harmattan, 2002, ISBN 9782747534550 p.20</ref>.
 
 
The word was already in use in 1888-1889 in Metropolitan France (used to label some members of the National Assembly<ref>Césaire Villatte, ''[http://www.archive.org/details/parisismen00villgoog Parisismen. Alphabetisch geordnete Sammlung der eigenartigen Ausdrucksweisen des Pariser Argot.]'', Berlin, Langenscheidtsche verlagsbuchhandlung, 1888</ref>) and Algeria<ref>François Charvériat, ''[http://books.google.be/books?id=n-9AAAAAYAAJ&q=%22beni+oui-oui%22 Huit jours en Kabylie: a travers la Kabylie et les questions Kabyles]'', Librairie Plon, E. Plon, Nourrit et cie, Paris, 1889</ref> and in 1919 in Morocco.<ref>Jamaâ Baida et Jean-Claude Allain, ''[http://books.google.fr/books?id=liRlAAAAMAAJ La presse marocaine d'expression française: des origines à 1956]'', Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Rabat, Rabat, 1996, ISBN 978-9981825666 pp. 100 et 118</ref>
 
 
 
The word is nowadays currently used in French for situations pertaining neither to North Africa nor to politics.  
 
  
 
==Notes et sources==
 
==Notes et sources==
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==Voir aussi==
 
==Voir aussi==
 
* [http://fr.wiktionary.org/wiki/b%C3%A9ni-oui-oui béni-oui-oui] sur le wiktionnaire
 
* [http://fr.wiktionary.org/wiki/b%C3%A9ni-oui-oui béni-oui-oui] sur le wiktionnaire
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Version du 23 juillet 2011 à 12:33

Le terme béni-oui-oui ou beni oui-oui (invariable), déjà en usage dans les années 1880 en argot parisien pour désigner des députés suiveurs[1] et en Kabylie[2], est formé sur le préfixe arabe beni, qui désigne une tribu, ici la tribu de ceux qui approuvent ce qu'on leur demande d'approuver. Un anthropologue de la fin du XIXème siècle donne l'explication suivante:

(...) quelques présidents de tribus, qui sont censés représenter la population, mais que les indigènes aussi bien que les Européens appellent des « Béni Oui-oui », parce qu'ils disent toujours oui quand l'administrateur les interroge.[3].

Il y avait à la fin du XIXème siècle d'autres "tribus" similaires, notamment les "Béni-Mouffetard", habitants du quartier parisien de la rue Mouffetard réputés pour être spitituels, et les "Béni-Coco", tribu des imbéciles[1], les "Béni-bouffe-tout", au sens propre de gloutons comme au figuré de crédules[4]. Le terme "Béni-Mouffetard", ou "Beni-mouf-mouf" était utilisé dans les années 1950 par les Pieds-Noirs pour désigner péjorativement les Français métropolitains (comme les "Zoreyes" à La Réunion)[5].

Notes et sources

  1. 1,0 et 1,1 Césaire Villatte, Parisismen. Alphabetisch geordnete Sammlung der eigenartigen Ausdrucksweisen des Pariser Argot., Berlin, Langenscheidtsche verlagsbuchhandlung, 1888
  2. François Charvériat, Huit jours en Kabylie: a travers la Kabylie et les questions Kabyles, Librairie Plon, E. Plon, Nourrit et cie, Paris, 1889
  3. Armand Viré, "La Kabylie du Djurjura", Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, volume 4 (1893), n°4, pp.66–93
  4. Roland Laffitte, "La dévalorisation du colonisé à travers quelques termes empruntés", Intervention dans le cadre de la soirée SELEFA / Ishtar du 29 mars 2009 sur le thème « Les mots de la colonisation »
  5. Mohamed Boudiba, L'Ouarsenis: la guerre au pays des cèdres, Paris, Editions L'Harmattan, 2002, ISBN 9782747534550 p.20

Voir aussi

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