Élections régionales françaises de 2010/091130figaro

De Suffrage Universel
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Jean-Baptiste Garat et Bruno Jeudy, La «génération Sarkozy» à l'assaut des régions, Le Figaro, 30 novembre 2009

Le chef de l'État veut profiter des régionales pour préparer la transition entre les élus de la génération Chirac et ceux qui seront demain candidats aux législatives de 2012 et aux municipales de 2014.

Tous les présidents de la République en rêvent. En 1988, les socialistes avaient inventé la «génération Mitterrand». Au milieu des années 1970, Valéry Giscard d'Estaing avait lancé les «jeunes giscardiens». En 2012, l'actuel chef de l'État espère voir éclore une «génération Sarkozy». Les régionales de mars 2010 serviront de galop d'essai aux jeunes sarkozystes. Le président a transmis la consigne aux dirigeants de l'UMP : «Il faut préparer les prochaines générations politiques. La transition doit se faire maintenant.» Car les candidats investis aujourd'hui sont ceux qui «mèneront les prochaines batailles, celles des législatives et des municipales», résume Franck Louvrier (41 ans) son conseiller en communication qui devrait lui-même être candidat aux régionales dans les Pays de la Loire.

Dans le viseur de Nicolas Sarkozy, il y a bien sûr le renouvellement des députés UMP. La plupart sont issus de la génération Chirac. «Sarkozy veut avoir après 2012 un groupe plus malléable avec des élus qui lui devront entièrement leur carrière», décrypte un cadre UMP. Xavier Bertrand, qui avait pour mission de renouveler et rajeunir les candidats aux régionales, estime avoir rempli son contrat : «Sur les 22 régions, il y a 19 nouvelles têtes de liste. En 2004, il y avait une seule femme tête de liste régionale, il y en aura six cette fois-ci.» Secrétaire national aux fédérations, Édouard Courtial sillonne la France pour dénicher ces «nouveaux talents». Régulièrement, il adresse des notes à Bertrand et Sarkozy sur ses découvertes. C'est comme ça que Samia Soultani, simple militante en Mayenne, a été bombardée à la tête de la fédération départementale.

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Samia Soultani, 37 ans, enseignante-chercheuse à l'université de Laval, figurera en deuxième place en Mayenne. La consécration pour cette femme d'origine marocaine, arrivée en France en 1996 et naturalisée en 2004. Chef de file de l'opposition au conseil municipal de Laval, Samia Soultani a repris le flambeau après la défaite de François d'Aubert. «J'ai récupéré la fédération dans un état désastreux», confie-t-elle. Elle ne se vexe pas quand on lui fait remarquer qu'elle doit à la diversité son ascension dans l'appareil UMP (elle est secrétaire nationale, NDLR). «Tous les partis en profitent. Moi, ce que je vois c'est que Nicolas Sarkozy l'avait promis, et il le fait», dit celle qui s'est engagée en écoutant ses discours sur la valeur travail et le mérite.