Différences entre versions de « Élections municipales françaises de 1995 »

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En France, un certain nombre de conseillers municipaux d'origine non-européenne, et même quelques adjoints au maire (échevins) avaient été élus lors des élections municipales de 1989, y compris au sein de majorités de droite (RPR-UDF). A l'époque, le mouvement France Plus avait tenté de s'imposer comme interlocuteur privilégié vis-à-vis de la presse et des différents partis démocratiques et avait revendiqué, après les élections, quelques 506 élus. Selon un chercheur d'Aix-en-Provence, Vincent GEISSER, il n'y en aurait eu, en réalité, pas plus de 150.
 
En France, un certain nombre de conseillers municipaux d'origine non-européenne, et même quelques adjoints au maire (échevins) avaient été élus lors des élections municipales de 1989, y compris au sein de majorités de droite (RPR-UDF). A l'époque, le mouvement France Plus avait tenté de s'imposer comme interlocuteur privilégié vis-à-vis de la presse et des différents partis démocratiques et avait revendiqué, après les élections, quelques 506 élus. Selon un chercheur d'Aix-en-Provence, Vincent GEISSER, il n'y en aurait eu, en réalité, pas plus de 150.

Version du 21 février 2020 à 10:47

FRANCE
Élus d'origine non-européenne
Maires - Conseillers généraux - Parlementaires - Europarlementaires
Élections législatives de
2002 - 2007 - 2012 - 2017
Élections municipales de
1965 - 1995 - 2001 - 2008 - 2014
Listes autonomes - Partis musulmans - Partis ethniques
Profils des électeurs par origine nationale ou par religion
Candidat.e.s d'origine non-européenne du FN
Affiches électorales, tracts
Bibliographie
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En France, un certain nombre de conseillers municipaux d'origine non-européenne, et même quelques adjoints au maire (échevins) avaient été élus lors des élections municipales de 1989, y compris au sein de majorités de droite (RPR-UDF). A l'époque, le mouvement France Plus avait tenté de s'imposer comme interlocuteur privilégié vis-à-vis de la presse et des différents partis démocratiques et avait revendiqué, après les élections, quelques 506 élus. Selon un chercheur d'Aix-en-Provence, Vincent GEISSER, il n'y en aurait eu, en réalité, pas plus de 150.

Plusieurs élus ou sympathisants de la gauche ont d'ailleurs évolué vers la droite après leur élection, comme Zaïr KEDADOUCHE, conseiller régional Génération Ecologie en Ile de France (région parisienne), qui avait appelé à voter Chirac aux présidentielles et qui fait partie du cabinet du nouveau ministre RPR de l'intégration, Eric RAOULT. Ce dernier avait d'ailleurs exhorté les listes municipales à s'ouvrir à "des Fodé, des Soraya, des Abdel"...

Certains élus de 1989, qui avaient participé à la gestion de municipalités de droite ou de gauche, ont pour leur part préféré jeter l'éponge en 1995, par déception comme le chef d'entreprise Hamid CHEKROUN (Bordeaux, liste RPR-UDF, chargé des "relations intercommunautaires"), pour des "raisons personnelles" comme Nordine HENNI (Dunkerque, PS, chargé des sports) ou par difficulté de concilier des responsabilités politiques avec une vie professionnelle, comme le cardiologue Salem KACET (Roubaix, UDF-CDS, adjoint au maire).

A Nanterre, les jeunes d'origine étrangère "pèseraient" de 8 à 10% de l'électorat. L'élu communiste de 1989, l'athlète Samir BEN FARES, n'avait assisté au conseil communal que deux fois en six ans. A l'époque, Latifa FERHAT avait été élue au conseil municipal sous l'étiquette socialiste pour rejoindre ensuite le Mouvement des Citoyens de Jean-Pierre CHEVENEMENT, en partie à cause de la Guerre du Golfe [opposé à cette guerre, Monsieur CHEVENEMENT, ministre de la Défense, avait démissionné du gouvernement socialiste de l'époque ]. Son frère, Touati FERHAT (né en 1958, arrivé en 1959 en France), militait à l'époque au PS mais n'avait pas encore la nationalité française. Il se présenta sous l'étiquette Génération Ecologie aux cantonales de 1992 et y obtint 5% des voix. Après avoir vainement tenté de négocier avec le PS, puis le PC, Touati FERHAT a participé, avec sa soeur (qui siégeait entretemps comme indépendante) et avec Saïd ZAMOUNE, ancien sympathisant du PS et ex-délégué de France Plus, à la mise sur pied de la liste "Nanterre Plurielle", pour finalement rejoindre la liste du conseiller général UDF Florent MONTILLOT (dix élus au second tour), qui a accordé à Monsieur FERHAT la troisième place et à Monsieur ZAMOUNE la huitième. La liste "Nanterre Plurielle" regroupait des anciens membres du PS, des Verts et des militants associatifs. Etiquettée "divers gauche" par Le Monde, cette liste a obtenu 795 voix (3,36%) et a donc été éliminée dès le premier tour. Au second tour ont été élus sur la liste fusionnée d'Union de la Gauche (41 sièges sur 53) l'économiste marocain Abid EL-KHATABI (membre du PC depuis 1994, vice-président de l'Association de Défense des Droits de l'Homme au Maroc), la jeune avocate kabyle Louiza BEN AKLI (PC, militante à la LICRA). Le chef de file du PS, l'adjoint au maire (échevin) PS Laurent ELGHOZI a été réélu, ainsi qu'une nouvelle candidate socialiste, Fatna CHOUAIKH[1].

A Hautmont (Nord), le maire socialiste élu en 1989, Joël WILMOTTE, s'était illustré dès 1990 par des prises de position contre l'"immigration". Refusant de se rallier à la liste de gauche présentée par le Parti Communiste, Mohamed SAIFI (37 ans), maître en sciences sociales, "fondateur et salarié de l'association Réagir ensemble", a choisi de figurer en quatrième position sur une liste menée par des chefs d'entreprise adhérents du RPR, le fils d'un ancien député communiste, par ailleurs directeur de Réagir Ensemble, et un leader local des pensionnés. Ce militant assocatif déçu de la gauche avait voté pour Jacques CHIRAC aux présidentielles de 1995[2].

A Lille, Amo FERHATI, "longtemps proche du PS", figurait sur la liste du RPR dissident Alex TÜRK, principal opposant au maire socialiste sortant (et réélu) Pierre MAUROY. Il visait à favoriser l'émergence d'"une classe moyenne beur".

A Goussainville (Val-d'Oise), sur la liste "Emergence" menée par Kader CHIBANE (24 ans), licencié en sociologie, se côtoyaient "sept patronymes maghrébins, une demi-douzaine de Goussainvillois d'origine africaine et antillaise, des noms portugais et espagnols, et une vingtaine de 'Gaulois'". Cette liste était le fruit d'une initiative de l'association Idriss qui avait été à l'origine du film Hexagone en 1994, filmé à Goussainville par Malik, frère de Kader CHIBANE. La chaîne publique de télévision France 2 avait filmé en direct un dérapage raciste de la part de la maire UDF sortante le 4 juin. Celle-ci s'était même attaquée, à l'aide de son... sac à main, à la caméra de télévision et avait empoigné par son blouson un jeune enseignant métis, deuxième sur cette liste. "Emergence" n'a rassemblé que 153 votes (1,74%), mais la liste d'Union de la Gauche a renversé la majorité sortante de droite au second tour, dans une triangulaire avec le Front National[3] [4].

A Grande-Synthe, près de Dunkerque (Nord), une liste intitulée "Ensemble pour Grande-Synthe", composée de seize "Français de souche" et dix-neuf "Arabes français", était menée par Abdelkrim KHALID contre l'Union de la Gauche qui dirigeait la mairie et présentait un seul candidat d'origine maghrébine. Cette liste a obtenu 268 voix (2,81%) au premier tour, et l'Union de la Gauche a remporté le second. Les initiateurs d'"Ensemble pour Grande-Synthe" espéraient atteindre de 8 à 10%[5].

Dans le Nord-Pas-de-Calais, outre à Grande Synthe, des listes de ce type ont également été présentées à Aulnoye (Nord), Harnes (Pas-de-Calais, 158 voix, 2,56%) et Libercourt (Pas-de-Calais). Dans cette dernière commune, le maire communiste, soutenu par sa majorité d'Union de la gauche, avait organisé, en 1991, un référendum destiné à empêcher l'agrandissement d'une mosquée[6].

Sources

source principale: Philippe Bernard, "Les élus de l'immigration vont être plus nombreux", Le Monde, 9 juin 1995

et

  1. Philippe Lançon, "A Nanterre, de la récupération politique à la difficile autonomie", Libération, 6 juin 1995
  2. Philippe Bernard, "A Hautmont, dans le Nord, les notables et le beur déçu de la gauche", Le Monde, 9 juin 1995
  3. Olivier Zanetta, "A Goussainville, le maire crève le petit écran. Contestée dans sa ville, elle s'est énervée samedi contre les caméras de France 2", Libération, 5 juin 1995
  4. Philippe Bernard, "Goussainville, l'émergence d'une liste 'hors ghetto'", Le Monde, 9 juin 1995
  5. Dominique Simonnot, "En Amérique, ils ont bien des maires noirs", Libération, 8 août 1995
  6. "Résultat du referendum local organisé à Libercourt dans le Pas de Calais sur l'agrandissement de la mosquée", Midi 2 (France Régions 3 Lille & Antenne 2), 29 avril 1991

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