Différences entre versions de « Élections législatives grecques de 1926 »

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La communauté juive était hostile au système de sièges érservés qu'elle considérait comme un ghetto politique, et qui avait été instauré à partir des élections de 1923 par Vénizelos pour punir les Juifs d'avoir massivement voté contre son camp en 1915 et 1920<ref>Mavrogordatos 1983:[http://books.google.be/books?id=MbSifRqxM1EC&pg=PA257 257]</ref>. Toutefois, l'historien Georges Mavrogordatos note que lorsque ce système est supprimé, aux élections de 1926, l'autoségrégation politique reste pratiquée de fait par la droite juive qui présente une liste "Union politique juive" (Κόμμα Εβραϊκής Πολιτικής Ενώσεως, 2 sièges), mais il note également qu'aucun parti grec ne présente de candidat juif, à part le Parti communiste et un petit parti de gauche<ref>Mavrogordatos 1983:[http://books.google.be/books?id=MbSifRqxM1EC&pg=PA253 253-254]</ref>.
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La communauté juive était hostile au système de sièges réservés qu'elle considérait comme un ghetto politique, et qui avait été instauré à partir des élections de 1923 par Vénizelos pour punir les Juifs d'avoir massivement voté contre son camp en 1915 et 1920<ref>Mavrogordatos 1983:[http://books.google.be/books?id=MbSifRqxM1EC&pg=PA257 257]</ref>. Toutefois, l'historien Georges Mavrogordatos note que lorsque ce système est supprimé, aux élections de 1926, l'autoségrégation politique reste pratiquée de fait par la droite juive qui présente une liste "Union politique juive" (Κόμμα Εβραϊκής Πολιτικής Ενώσεως, 2 sièges), mais il note également qu'aucun parti grec ne présente de candidat juif, à part le Parti communiste et un petit parti de gauche<ref>Mavrogordatos 1983:[http://books.google.be/books?id=MbSifRqxM1EC&pg=PA253 253-254]</ref>.
  
 
"Les résultats électoraux ''(de 1926)'' montrèrent que les communistes avaient acquis alors une influence très forte au sein de la minorité juive. Le premier communiste, Jacques Ventura, obtint 3.777 votes, loin devant les premiers adversaires Isaac Sciaky (2.606) et Medès Bessantchi (2.066). Le deuxième communiste, David Soulam, obtint 2.073 votes (beaucoup plus loin derrière se trouvait le troisième candidat, Aron Calli, avec 83 votes, apparemment non soutenu par le parti)"<ref>Alexandros Dagkas,  ''[http://users.auth.gr/users/0/3/021030/texts/Dagkas,10-10-08.pdf Le mouvement social dans le Sud-Est européen pendant le XXe siècle : questions de classe, questions de culture]'', Editions épicentre, Thessalonique, 2008, dont les chiffres, comme ceux de Mavrogordatos, sont basés sur ''Statistique des élections des députés du 7 novembre 1926''</ref>
 
"Les résultats électoraux ''(de 1926)'' montrèrent que les communistes avaient acquis alors une influence très forte au sein de la minorité juive. Le premier communiste, Jacques Ventura, obtint 3.777 votes, loin devant les premiers adversaires Isaac Sciaky (2.606) et Medès Bessantchi (2.066). Le deuxième communiste, David Soulam, obtint 2.073 votes (beaucoup plus loin derrière se trouvait le troisième candidat, Aron Calli, avec 83 votes, apparemment non soutenu par le parti)"<ref>Alexandros Dagkas,  ''[http://users.auth.gr/users/0/3/021030/texts/Dagkas,10-10-08.pdf Le mouvement social dans le Sud-Est européen pendant le XXe siècle : questions de classe, questions de culture]'', Editions épicentre, Thessalonique, 2008, dont les chiffres, comme ceux de Mavrogordatos, sont basés sur ''Statistique des élections des députés du 7 novembre 1926''</ref>

Version du 7 août 2011 à 21:41

Attention: cet article est en cours de rédaction, il s'agit donc d'une ébauche et certains éléments peuvent donc être prochainement modifiés suite à la consultation de sources supplémentaires.

Deux ans après la proclamation de la Deuxième République hellénique par les vénizélistes, les élections législatives grecques du 7 novembre 1926 ont été marquées, comme les précédentes, par l'opposition entre vénizélistes républicains et antivénizélistes monarchistes.

Toutefois, un nouveau facteur électoral a pesé sur les résultats, la question de l'indemnisation des réfugiés micrasiates (Grecs d'Asie mineure, c'est-à-dire de l'actuelle Turquie) pour les pertes subies lors des "échanges de population" (épuration ethnique réciproque entre plusieurs pays de la région), ce alors que pour la première fois ils pesaient d'un poids non négligeable en terme électoral[1].

Mode de scrutin

Pour la première fois, ces élections législatives étaient organisées au scrutin proportionnel, une nouvelle loi électorale avait en effet été promulguée en septembre 1926, ce qui constituait une réforme radicale. La minorité juive de Thessalonique et la minorité musulmane (turque et pomak) de Thrace occidentale n'étaient plus représentées dans cette assemblée par le biais de sièges réservés comme lors des élections précédentes (1923) et suivantes (1928, 1929, 1932 et 1933)[2] [3].

Résultats

Le tableau repris dans l'article du wikipédia en grec Ελληνικές βουλευτικές εκλογές 1926, Βικιπαίδεια ne mentionne pas de source, mais donne une répartition plus précise des sièges par partis, il constitue donc la base du tableau ci-dessous. Ses chiffres, en ce compris le nombre total de députés, diffèrent toutefois de ceux présentés dans le tableau de l'article homologue du wikipédia en anglais (Greek legislative election, 1926, Wikipedia), qui cite trois sources, l'une reconnaît ne reproduire que le tableau de Mavrogordatos (p.35), l'autre ("Lar's Election website") ne mentionne pas ses sources, la troisième n'est plus accessible. Mavrogordatos mentionne quant à lui une source officielle: Ministère de l’Economie nationale - Statistique Générale de la Grèce, Statistique des élections des députés du 7 novembre 1926, Imprimerie Nationale, Athènes 1928.

Parti Dirigeant Votes Sièges
Nombre +− % Nombre +−
1 Parti de l'union libérale (Κόμμα Ενώσεως Φιλελευθέρων) Eleftherios Venizelos, Georgios Kafantaris, Andreas Michalakopoulos 303,140 31,63 102
2 Parti du peuple (Λαϊκό Κόμμα) Panagis Tsaldaris 194,293 20,27 60
3 Parti des libres-penseurs (Κόμμα των Ελευθεροφρόνων) Ioannis Metaxas 151,044 15,76 54
4 Parti de l'union démocratique (Κόμμα Δημοκρατικής Ενώσεως) Alexandros Papanastasiou 62,086 6,48 17
5 Front uni des ouvriers, paysans et réfugiés (Ενιαίο Εκλογικό Μέτωπο Εργατών ,Αγροτών και Προσφύγων; communistes) Comité directeur 41,982 4,38 10
5 Parti agrarien (Αγροτικό Κόμμα Ελλάδας) 28,318 2,95 10
6 Parti des indépendants et des réfugiés (Κόμμα Ανεξάρτητων και Προσφύγων) ;; 17,410 1,82 2
7 Parti libéral des réfugiés (Φιλελεύθερο Προσφυγικό Κόμμα) Themistoklis Sofoulis 13,798 1,44 4
8 Parti de l'entente conservatrice (Κόμμα Συμπράξεως Συντηρητικών) ;;; 12,661 1,32 3
9 Parti du district (Επαρχιακό Κόμμα) ;;; 9,728 1,01 2
10 Parti du travail rural (Συνεργαστικό Αγροτικό Κόμμα) ;;; ;; ;; 3
11 Parti libéral démocrate (Κόμμα Δημοκρατικών Φιλελεύθερων) ;;; ;; ;; 3
12 Parti de l'union politique juive (Κόμμα Εβραϊκής Πολιτικής Ενώσεως) ;;; 5,825 ;; 2
13 Parti nationaliste populaire (Κόμμα Εθνικοφρόνων Λαϊκών) ;;; ;; ;; 1
14 Parti libéral populaire (Κόμμα Λαϊκοελευθεροφρόνων) ;; ;; ;; 1
15 Candidats indépendants - 70,901 7,40 8
16 Candidats isolés - 9,569 1,00 0
votes valides 958,392 100,00   279  
votes blancs et nuls 3,912  
total 962,304

Micrasiates

Plusieurs partis incluent dans leur dénomination le mot "réfugiés":

  • Parti libéral des réfugiés (Φιλελεύθερο Προσφυγικό Κόμμα, dirigé par Themistokles Sofoulis): 13.798 voix (1,44%) - 4 sièges
  • Front électoral des travailleurs, des paysans et des réfugiés (Ενιαίο Εκλογικό Μέτωπο Εργατών ,Αγροτών και Προσφύγων, Parti communiste): 41.982 voix (4,38%) - 10 sièges
  • Parti des indépendants et des réfugiés (Κόμμα Ανεξάρτητων και Προσφύγων, dirigé par Aristomenis Mitsotakis): 17.410 voix (1,82%) - 2 sièges

Chams

Un parti représentant les Chams (la minorité albanaise d'Épire) a obtenu un siège au Parlement grec (qui en comptait 286)[4].

Parti de la Chameria: 1.539 voix (0.15%) - 1 siège (Ali Dino)

Juifs

La communauté juive était hostile au système de sièges réservés qu'elle considérait comme un ghetto politique, et qui avait été instauré à partir des élections de 1923 par Vénizelos pour punir les Juifs d'avoir massivement voté contre son camp en 1915 et 1920[5]. Toutefois, l'historien Georges Mavrogordatos note que lorsque ce système est supprimé, aux élections de 1926, l'autoségrégation politique reste pratiquée de fait par la droite juive qui présente une liste "Union politique juive" (Κόμμα Εβραϊκής Πολιτικής Ενώσεως, 2 sièges), mais il note également qu'aucun parti grec ne présente de candidat juif, à part le Parti communiste et un petit parti de gauche[6].

"Les résultats électoraux (de 1926) montrèrent que les communistes avaient acquis alors une influence très forte au sein de la minorité juive. Le premier communiste, Jacques Ventura, obtint 3.777 votes, loin devant les premiers adversaires Isaac Sciaky (2.606) et Medès Bessantchi (2.066). Le deuxième communiste, David Soulam, obtint 2.073 votes (beaucoup plus loin derrière se trouvait le troisième candidat, Aron Calli, avec 83 votes, apparemment non soutenu par le parti)"[7]

Turcs

En comptabilisant les résultats du meilleur candidat turc de chaque liste dans les circonscriptions de Rhodope et d'Evros, l'historien George Mavrogordatos arrive à 93,15% de voix pour les listes vénizélistes, 0,57% pour les agrariens et 5,89% pour les communistes. Il précise que, en comparant à d'autres élections, cela représente une sous-estimations des votes turcs, parce que d'autres candidats turcs obtiennent également le soutien d'une partie de ces électeurs, par contre il considère comme "le plus probable" (most probable) que des électeurs turcs ne votent pas pour un candidat grec et vice versa. Le vote communiste des Turcs, dans cette évaluation, est peut-être surestimé, avertit-il également[8].

Macédoniens

[9]

Sources

  1. Mavrogordatos 1983:209
  2. Mavrogordatos 1983:240
  3. Koliopoulos & Veremēs 2002:p.67
  4. Mavrogordatos 1983:252-253
  5. Mavrogordatos 1983:257
  6. Mavrogordatos 1983:253-254
  7. Alexandros Dagkas, Le mouvement social dans le Sud-Est européen pendant le XXe siècle : questions de classe, questions de culture, Editions épicentre, Thessalonique, 2008, dont les chiffres, comme ceux de Mavrogordatos, sont basés sur Statistique des élections des députés du 7 novembre 1926
  8. voir tableau dans Mavrogordatos 1983:245
  9. Mavrogordatos 1983:242

Bibliographie