Élections communales à Beringen

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Électrices et électeurs, candidat.e.s et élu.e.s d'origine étrangère ou binationales.aux en Belgique
Élections fédérales - en Région de Bruxelles-Capitale - en Flandre - en Wallonie - européennes
Tractothèque (affiches, tracts) - Bibliographie - Résultats officiels
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2000

Dans la commune limbourgeoise de Beringen, la coalition CVP-VLD, qui était très marquée par le discours sécuritaire et xénophobe du bourgmestre, a perdu la majorité à cause des gains du Vlaams Blok. Dès qu'il est apparu que la coalition sortante s'allierait au SP, et qu'un élu d'origine turque de ce parti obtiendrait un échevinat, le Blok se proposa comme alternative, pour "éviter le pire", répandant dans les cafés l'"information" selon laquelle, en cas de désignation de cet échevin, les enfants des écoles communales seraient bientôt soumis à l'enseignement obligatoire du turc... Selahattin Koçak est finalement devenu le seul échevin SP pour un mandat complet, les autres devant se succéder à mi-mandat pour un même poste[1].

2006

paru sur le Blog Suffrage Universel le 20 novembre 2006 sous le titre "Situation tendue à Beringen"

Les négociations entre le CD&V, le SP.A et le VLD, associés de la majorité sortante à Beringen (Limbourg), sont au point mort, il faudra peut-être attendre la Saint-Nicolas (le 6 décembre) pour sortir de l'impasse. C'est la seule commune limbourgeoise à ne pas encore avoir conclu d'ccord de majorité pour la prochaine mandature. En résumé, une majorité CD&V- SP.A est possible, le CD&V a obtenu 93 voix de plus que le SP.A, mais le même nombre de sièges (12 sur 35, contre respectivement 12 et 10 en 2000), ce dernier parti accepte donc que le CD&V prenne le poste de bourgmestre, alors que dans un premier temps il exigeait un demi-mandat pour chaque parti. Mais en échange, les socialistes veulent 4 mandats d'échevin et un demi-mandat, ce qui au total revient à donner à chacun des deux partis 4,5 mandats. Le CD&V ne veut pas entendre parler de cette grille de répartition, exigeant 5 mandats (le bourgmestre et 4 échevins complets).

Le problème, c'est qu'aucune autre majorité n'est possible, le VLD n'est ni nécessaire ni suffisant pour former une majorité, avec seulement 3 sièges (contre 4 en 2000), et le seul autre parti restant est le Vlaams Belang, passé de 7 à 8 sièges en six ans.

Le bourgmestre sortant, Marcel Mondelaers (CD&V) est certes idéologiquement proche du Vlaams Belang, notamment par son islamophobie acharnée[2], mais son parti n'accepterait pas qu'il aille jusqu'à former une coalition avec le VB, ni qu'il compte sur le soutien "extérieur" de celui-ci avec une coalition minoritaire (15 sièges sur 35) CD&V-VLD.

A priori, cette situation n'intéresserait pas vraiment Suffrage Universel s'il n'y avait pas un sentiment de déjà vu par rapport à 2000, quand le Vlaams Blok s'était proposé pour... soutenir de l'extérieur une coalition CVP (actuel CD&V)-VLD à laquelle il ne manquait qu'un siège pour avoir la majorité (16 sièges sur 33). Motif: éviter à tout prix la nomination d'un échevin SP (actuel SP.A) d'origine turque, Selahattin Koçak. En fin de compte, un accord de majorité s'était dégagé: le mayorat et trois échevins (divisés en six demi-mandats) pour le CVP, la présidence du CPAS et trois échevins (dont deux demi-mandats de trois ans et un complet, pour S. Koçak) pour le SP, et un échevin pour le VLD.

Cette fois-ci, un collège CD&V-SP.A comptant 8 ou 9 demi-mandats d'échevins pour le SP.A devrait de toute façon inclure, au vu des résultats électoraux, non pas un mais deux échevins SP.A d'origine turque, Ahmet Koç et Selahattin Koçak, arrivés respectivement en deuxième et troisième position sur la liste. L'unique autre élue d'origine non-européenne est également SP.A et d'origine turque, Zeynep Cakir.

2012

Élections communales belges de 2012

Belgique - Flandre - Bruxelles - Wallonie
Échevin(e)s et bourgmestres d'origine non-européenne
Tous les niveaux d'élections - Élus d'origine non-européenne
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Le SP.A comptait deux échevins d'origine turque dans cette commune, Selahattin Koçak et Ahmet Koç, qui ont été suspendus de leurs compétences début 2012 en raison de leur absentéisme à répétition. Aucun des deux ne figure cette fois sur la liste, le passage de Koçak à l'Open VLD a été évoqué mi-juillet, par contre l'épouse de Koç, Duygu Akdemir, figure sur la liste SP.A en deuxième place[3]. Le passage de Koçak à l'Open VLD a été annoncé par ce parti début août, même si un document officiel devait encore être signé[4].

Freddy Pirens, président de la section SP.A de Beringen, a déclaré mi-juillet 2012 sur TV Limburg, à propos de l'absence de Selahattin Koçak sur la liste de 2012: "Il y a eu quelques frictions, à cause desquelles nous sommes apparus négativement dans les médias. Le comité de formation de la liste a ensuite fait un exercice, et opté pour 4 nouvelles personnes d'origine turque qui pourront capter (opvangen) les voix de Selahattin Koçak"[3]. Koçak a réagi dans le supplément hebdomadaire du Standaard début août en ironisant sur le SP.A qui considère l'électorat turc comme du "bétail électoral" (kiesvee): "Soyez assurés que la communauté turque a compris le message. Pour le SP.A de Beringen ils sont justes bons à apporter des voix."[4]. Pour le président de l'Open VLD local, Jan Vanhamel, Koçak "a tout à fait le profil dont nous avons besoin, une figure emblématique de l'intégration, quelqu'un qui peut aider à convaincre combien il est important d'apprendre le néerlandais, ou de leur montrer clairement qu'il n'est pas indispensable de se rendre en Turquie pour y chercher une épouse"[4].

Beringenvld2012.jpg

En fin de compte, Koçak s'est bien présenté sur la liste Open VLD, mais celle-ci a subi une déculottée et n'a conservé qu'un seul siège sur les trois sortants, la N-VA passant de zéro (c'était une des rares communes où elle se présentait sans le CD&V en 2006) à dix sièges[5], lui-même est passé de 1.913 voix en 2006 sur la liste SP.A-Spirit (2ème sur la liste) à 219 en 2012 sur celle de son nouveau parti (19ème place), où il fait pourtant le deuxième score personnel. Même les deux candidats turcs non élus au CD&V ont chacun fait plus de voix que lui, échevin sortant.

Les cinq élus turcs de Beringen sur 35 conseillers, dont trois femmes et aucun sortant (2 des 3 SP.A ne se représentaient plus et Koçak n'a pas été réélu):

  • SP.A: Mme Bilgin Bekdemir (1.977 voix, 21ème sur la liste, 2ème en voix), Mme Duygu Akdemir (1712, 2ème, 3ème), Abdulkadir Yilmaz (1.179, 24ème, 5ème), Ömer Ünlü (793, 11ème, 8ème)
  • CD&V: Mme Hilâl Yalçin, ancienne sénatrice, 742 voix, 3ème sur la liste, 8ème en voix)

Sources

  1. Pierre-Yves Lambert, "Électeurs, candidats et élus allochtones aux élections communales de 8 octobre 2000", in: Étienne Arcq, Pierre Blaise et Vincent de Coorebyter, "Les résultats des élections communales du 8 octobre 2000. II", Courrier Hebdomadaire (Centre de Recherches sur les Institutions Socio-Politiques, Bruxelles) n° 1753-54 (juin 2002), pp.48-54
  2. Le Bourgmestre Mondelaers avait par exemple fait perdre des sommes très élevées à la commune en frais de justice par son obstination illégale à refuser l'application d'une circulaire ministérielle permettant aux femmes de conserver leur foulard sur les photos d'identité
  3. 3,0 et 3,1 Belga, "Selahattin Koçak van sp.a naar Open Vld?", De Morgen, 15 juillet 2012
  4. 4,0, 4,1 et 4,2 Belga, "Koçak naar Open VLD. Ex-SP.A-schepen troef voor liberalen", Het Nieuwsblad, 4 août 2012
  5. Résultats sur le site officiel Vlaanderenkiest