Élection partielle de 2011 au Sénat de l'Arizona

De Suffrage Universel
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Un sénateur arizonien d'extrême droite et une candidate-bidon latino ont raté leur coup

Pierre-Yves Lambert
Suffrage Universel, 13 novembre 2011

Russell Peace est un élu républicain du Sénat de l'Etat d'Arizona, jusqu'il y a une semaine il en était même le président (depuis janvier 2011). Proche du groupe de pression ultraconservateur Tea Party et ayant des relations avec des groupes néo-nazis, il a très activement soutenu les propositions les plus extrêmes contre les immigrés en Arizona, notamment la plus connue, le Support Our Law Enforcement and Safe Neighborhoods Act[1].

En fin de compte il est devenu le premier parlementaire de l'Arizona à faire l'objet d'un vote de défiance (recall election), c'est-à-dire qu'un plébiscite a été organisé à la demande d'une association d'électeurs (Citizens for a Better Arizona, "Citoyens pour un Arizona meilleur") qui avait recueilli plus de 18.000 signatures pour le démettre de son mandat, qui prendra donc fin le 21 novembre 2011.

L'élection a eu lieu le 8 novembre 2011 et Pearce a été battu (46% contre 54%[2]) par un autre candidat républicain plus modéré, Jerry H. Lewis, malgré le soutien du gouverneur de l'Etat et de la plupart des autres élus républicains, et malgré une tentative de fraude électorale[3] coorganisée par Pearce et le Tea Party qui avait consisté à pousser une femme latino inconnue à être candidate à cette élection et à faire campagne pour elle afin de faire perdre des voix latinos à Jerry H. Lewis.

Olivia Cortes avait fini par se retirer de la compétition, mais une plainte a été déposée contre elle, le Tea Party et Pearce par des groupes de pression latinos ou pro-latinos, principalement l'Arizona National Latino Peace Officers Association (NLPOA), une association de policiers latinos, "Somos Republicans", une organisation de Républicains latinos, et le Tequila Party, une organisation anti-Tea Party.

Dans leur lettre de plainte, les organisations utilisent pour argument que It is clear that this was an attempt to mislead Hispanic voters to vote for Olivia Cortes, instead of Republican Jerry Lewis; State Senator Russell Pearce’s legitimate opponent in the election. ("Il est clair que c'était une tentative d'égarer des électeurs hispaniques en les faisant voter pour Olivia Cortes plutôt que pour le républicain Jerry Lewis, l'opposant légitime du Sénateur Russell Pearce dans cette élection"). Il semble bien en effet, à la lecture des différents articles de la presse locale sur le sujet, que cette accusation ait été fondée, mais dans ce cas cela revient à considérer qu'une partie de l'électorat hispanique de la circonscription serait suffisamment stupide ou "communautariste" pour voter en faveur d'une candidate inconnue et bidon uniquement sur base de son nom et de son prénom hispaniques. C'est clairement l'hypothèse tant des organisateurs d'extrême droite de cette mascarade que de leurs opposants, c'est-à-dire les principaux groupes de pression latinos de l'Arizona.

Notes et sources

  1. Arizona Senate Bill 1070, en abréviation Arizona SB 1070
  2. Phil Benson et Elizabeth Erwin, Russell Pearce ousted in historic recall election, KPHO/AP, Posted: Nov 08, 2011 9:25 PM, Updated: Nov 09, 2011 3:37 PM
  3. En France, c'était une tactique connue du Parti communiste (soutenu en sous-main par le PS au pouvoir) en Ile-de-France il y a une vingtaine d'années (aux législatives de 1993 notamment), susciter des fausses listes écologistes pour enlever des voix à la fois à Génération Ecologie et aux Verts. Il y a aussi l'exemple du "Trèfle - Les nouveaux écologistes ", mais là il s'agit d'un faux parti écologiste créé par des militants de droite et d'extrême droite marseillais à la fois pour capter des votes écologistes au détriment des Verts et d'une arnaque (qui rapporte gros) au système de subventions publiques aux partis.